jeudi 24 juillet 2008

Secrets Publics

Aujourd'hui, je me suis un peu défoulé sur les médias français en raison de leur attitude de plus en plus évidente de dégonflé face au régime sarkozien. Lors de mes ballades sportives dans le net, je suis tombé sur un article qui montre que la France, vous l'aurez deviné n'est pas le seul pays a vivre ce genre de situations. Au Maroc, ce n'est pas mieux, en Tunisie, n'en parlons pas et pour l'Algérie , je ferais ma petite enquête au pays de Boutef. Le Maroc n'est pas un pays quelconque. c'est l'une des destinations principales de nos concitoyens dont beaucoup ont même installer leur résidence secondaire au grand dam de certains marocains à cause de la hausse de l'immobilier. Les Marocains subissent ce que nous subissons avec l'invasion des Anglais et des Hollandais qui s'arrachent les plus belles propriétés du pays.



Voici un article d'un bon journaliste Ahmed R. benchemssi que je vous invite à lire.



et dans le même ton cet article du même auteur où on découvre que la presse marocaine est invitée à communiquer en langage binaire




Aujourd'hui, on est sommé de choisir son camp : “pour” ou “contre” le Pouvoir. Et les nuances sont interditesLa semaine dernière, le magazine Nichane consacrait sa couverture aux évènements de Sidi Ifni, se basant en partie sur l’excellent rapport réalisé par l’OMDH (Organisation marocaine des droits humains). Il en ressortait, en gros, que les forces de l’ordre avaient certes commis d’impardonnables abus à l’encontre des citoyens, mais que les manifestants à l’origine de ce ramdam avaient eu, eux aussi, uncomportement violent et irresponsable, justifiant largement une intervention sécuritaire. Depuis, Nichane, tout comme l’OMDH, ont été stigmatisés par une bonne partie de l’opinion comme des “traîtres” à la noble et juste cause sociale, voire des “collabos” d’un Etat répressif et dictatorial. Et Sidi Ifni n’est que le dernier exemple de ce que j’appellerai sans hésiter le “terrorisme intellectuel militant” - une forme de pression devenue aujourd’hui la norme dans certains milieux politico-médiatiques.Prenons le cas Al Jazeera. En menaçant de suspendre l’autorisation d’émettre de la chaîne d’informations panarabe, en interdisant son Journal du Maghreb, puis en privant le directeur de son bureau marocain d’accréditation professionnelle, l’Etat est clairement coupable de harcèlement de la presse. Il est juste et nécessaire de le dire. Mais pour peu qu’on s’interroge aussi sur la ligne éditoriale malsaine d’Al Jazeera, sur sa propension à servir la soupe aux opposants les plus dogmatiques sans accorder, ne serait-ce qu’une seconde, le bénéfice du doute au Pouvoir… hop, on est accusé de “collusion avec le Makhzen”.Le mouvement des “diplômés chômeurs” est aussi une excellente illustration du terrorisme intellectuel militant. Voilà des gens qui multiplient les actions violentes et le chantage au suicide collectif si on ne leur donne pas, séance tenante, des postes dans la fonction publique et nulle part ailleurs - et qui hurlent en se bouchant les oreilles dès qu’on leur propose d’examiner des solutions alternatives. Les mots qu’ils emploient sont un puissant indicateur de leur état d’esprit : ils ne se désignent pas comme chômeurs mais comme “enchômagés” (mou3attaline) – et ils ne parlent pas de “suicides” mais de “martyre” (istich’had). Et la plupart des médias et des défenseurs des droits de l’homme endossent naturellement cette terminologie - et la légitiment, par contrecoup. Gare à celui qui remettrait en cause le bien-fondé de la “juste cause” des “enchômagés” ! Il serait instantanément catalogué “agent du Makhzen” et “ennemi des luttes sociales” !!Le militant de gauche et expert économique Fouad Abdelmoumni déclarait la semaine dernière à TelQuel : “L’un des héritages les plus graves du règne de Hassan II est cette réflexion binaire : à compter du moment où on est contre les excès de l’Etat, on devient un opposant à toutes ses manifestations”. Pourquoi ? Par excès d’idéologie. Selon Abdelmoumni, “l’idéologie est devenue un frein” à l’avancement des “luttes concrètes”. Ajoutons que l’idéologie est devenue un outil de terrorisme intellectuel à l’encontre de tous ceux qui tentent le difficile exercice de l’objectivité. Peut-être que ceux qui ont vécu les grandes années de l’idéologie rétorqueront que cela a toujours été le cas…Aujourd’hui en tout cas, avec la montée du populisme politico-médiatique, cette tendance est plus présente et plus forte que jamais. On est sommé de “choisir son camp” de manière binaire : on est “pour” ou “contre” le Pouvoir, forcément perçu comme injuste et oppresseur, quoi qu’il fasse. Les nuances sont interdites, et leurs auteurs, automatiquement suspects.La vérité, c’est que rien n’est blanc ou noir. Tout est - tout a toujours été - dans les nuances de gris. L’écrivain et dramaturge français Beaumarchais écrivait que “sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur”. À l’origine, cette maxime s’adressait aux représentants du pouvoir. Tout bien réfléchi, elle s’applique aussi bien à ses opposants. On devrait pouvoir le dire sans passer sur le bûcher…© 2005 TelQuel

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