mardi 9 septembre 2008

2 ans ferme pour l'avoir ouvert contre le roi



Un blogueur marocain a été condamné lundi par un tribunal d'Agadir (sud) à deux ans de prison pour "manquement au respect dû au roi", a-t-on appris auprès de sa famille.Arrêté vendredi par la police, Mohamed Erraji est d'accusé d'avoir diffamé le roi dans un article intitulé "le roi encourage le peuple à la paresse", publié sur le journal électronique marocain Hespress, selon sa famille.

Dans ce texte, Mohamed Erraji critique le roi Mohammed VI qui, selon lui, "encourage son peuple à la paresse" en distribuant des faveurs notamment des licences de transport aux citoyens qui arrivent à l'approcher.
"Mohamed Erraji a été incarcéré à la prison d'Inzeggane après avoir été condamné par le tribunal de première instance à deux ans de prison ainsi qu'à une amende de 5.000 dirhams" (430 euros), a déclaré à l'AFP son frère Hussein.
La famille du prévenu a indiqué qu'elle solliciterait de l'aide auprès d'une organisation de défense des droits de l'Homme, en prévision d'un procès en appel.






Une solution pour permettre aux marocains de s'exprimer, c'est de récupérer leurs textes que nous publions et nous nous leur publions nos textes sur ceux qui dégainent la justice plus vite que leur ombre.





Il n'empêche que la résistance s'organise.



voici les blogs qui en parlent :blog1, blog2






Et voici le texte traduit de l'arabe qui a valu une condamnation au bloggueur


Le roi encourage le peuple à l’assistanat

Le roi se baladait comme d’habitude en voiture et avec lui son fils ainé le prince héritier. Au rond point le roi s’arrêta devant le policier chargé de réguler la circulation et demanda à son fils, âgé de cinq ans, s’il veut être policier quand il serait grand. Au lieu du fils du roi, c’est le policier qui répond en disant qu’il souhaite que le prince hériter accèdera au trône de ses glorieux ancêtres. Puis le policier se fend d’éloges du roi. Le roi a bien entendu apprécié ce qu’a dit le policier et en retour il lui a fait immédiatement d’un cadeau d’une Grima [agrément d’exploitation d’un taxi ]. Le roi en question est Mohamed VI.

Si cette histoire, rapportée par le journal Al Jareda Al Aoula, est véridique, les Marocains doivent de rendre compte qu’il n’y aura pas de changement même si on attend l’ère de Hassan III.

Force est de reconnaître que ce qui a détruit notre pays et lui a valu des rangs honteux dans les classements mondiaux, c’est l’économie de rentiers qui profite aux nantis et non au peuple. Bien sûr on n'a pas besoin ici des gros mots de politiciens pour définir ce qu’est l’assistanat. Ca signifie tout simplement s’approprier injustement les droits des autres. Il en va des agréments des transports, les GRIMA, que le roi distribue aux citoyens qui demandent son aide dans des lettres écrites de la même façon qu’un mendiant implore la charité des passants. Les états qui respectent leurs citoyens ne font pas d’eux des mendiants qui implorent la charité du glorieux trône mais construisent pour eux des usines et des industries à même de leur permettre de gagner leurs vies avec dignité et respect. A supposé, ce qui est bien entendu n’est pas le cas, que ces agréments ne sont distribués qu’à ceux qui les méritent des pauvres et laissés pour compte, il n’en demeure pas moins que ceci n’honore pas du tout le citoyen marocain. L’emploi, la santé et l’enseignement sont des droits garantis par la constitution et l’Etat se doit d’assurer aux citoyens des conditions de vie dignes au lieu de l’humilier de cette façon.

Mais encore, le roi ne peut attribuer ces agréments à son bon vouloir sans contrôle ni supervision en les offrant à quiconque lui fasse un éloge. Car ceci contribue à fabriquer des armées de courtisans qui au lieu de gagner leurs vies à la sueur de leurs fronts le font en débitant des acclamations et des éloges souvent non crédibles. Le roi encourage ainsi son peuple à l’assistanat.

Ceci fait des Marocains un peuple sans dignité, qui vit sur les dons et les offrandes alors qu’on n’a pas besoin de quelqu’un qui ait pitié de nous mais de quelqu’un qui assure le partage des richesses du pays d’une manière équitable. Songez au président algérien qui disait que contrairement aux marocains lui ne distribue pas la soupe de ramadan aux pauvres mais des clés d’appartements meublés. Et même si on sait que marocains et algériens vivent la même situation il convient quand bien même que les responsables marocains méditent ce que dit le président Bouteflika et arrêtent de se comporter avec nous comme si nous étions des minables mendiants à la merci de la moquerie des amis et des ennemies.

Lors la finale de la coupe du trône du football opposant le MAS de Fès et l’équipe des FAR , l’entraîneur Rachid Taoussi a endossé ses habits d’homme sans scrupules en offrant au prince Moulay Rachid qui présidé la rencontre un cadeau sous forme de maillot de foot. Le maillot a été mets dans un sac et plusieurs lettres de demande d’aide à destination du prince y ont été glissées. Après cela qu’on ne vient pas s’interroger pourquoi le sport marocain dans toutes ses disciplines vit des crises successives. Si même les sportifs, censés savoir que gagner sa vit se fait à la sueur de son front , considèrent qu’il n’y a aucune raison de travailler dur pour gagner dignement du moment que la charité d’un membre de la famille royale peut assurer un revenu constant pour toute une vie. Sans trimer et sans souffrir.

Toujours à propos des sportifs, il est à noter que beaucoup de chanceux anciens joueurs possèdent des agréments de transport qu’ils louent pour des millions alors qu’ils ne les méritent pas. Il y en a même qui possèdent des milliers d’hectares de terres agricoles comme cadeau pour avoir « honorer » le Maroc dans les manifestations internationales. Comme Hicham El Guerrouj qui s’est fait attribué de larges terrains agricoles fertiles dans la région de Berkane

Cette politique de l’Etat envers ses enfants est une maladie chronique qui a besoin d’un remède rapide. N’importe quel sportif qui entre en compétition le fait en premier pour intérêt personnel et ce n’est qu’après qu’il pense à faire honneur à la nation. Preuve en est que plus de 300 sportifs marocains se sont fait naturalisés dans d’autres pays et courent désormais sous d’autres couleurs . Non pas parce qu’ils sont moins patriotes mais parce qu’ils ont découvert que leur avenir est incertain s’ils continuent à conquérir pour le drapeau marocain.

Ainsi Hicham El Guerrouj ne mérite pas les terres que l’Etat lui a attribuées parce que tout d’abord il a déjà accumulé beaucoup de millions en gagnant des médailles dans les meetings parce que ensuite la fédération lui verse une rémunération sous forme de salaire et parce que enfin ce que Hicham El Guerrouj a fait pour le Maroc était de son devoir attendu que c’est le Maroc qui lui a offert des équipements, l’a nourrit et logé pendant sa préparation , lui a payé des billets d’avion et des chambres d’hôtels…. Encore une fois servir la nation est un devoir de tous et celui qui n’apprécie pas cela n’a qu’à chercher une autre nationalité au lieu de s’approprier injustement les terres de l’Etat.

Et soit dit en passant, savez-vous que quand la Suisse, un des pays les plus riches au monde, a voulu honorer Roger Federer, le champion qui a hissé le drapeau helvétique des dizaines de fois dans divers manifestations internationales, la fédération suisse ne lui a pas attribué des hectares de terres agricoles ni des agréments de transports ni même un petit terrain , mais elle s’est contenté de lui offrir comme petit cadeau une vache croisée. Et bien entendu c’est à la charge du tennisman de nourrir la vache.

Les pays développés sont arrivés là où ils sont , non pas en étant complaisants avec certains de leurs citoyens mais en le traitant dans le cadre de la loi égale pour tous . Non pas en distribuant les richesses du pays aux chanceux comme ça se fait chez nous, mais en le mettant au profit de tous sans distinction. Et c’est ça qui nous manque au Maroc pour mettre fin aux égarements de sa politique boiteuse.

Quand le prince héritier régnera un jour et verra comment son père a distribué dons et offrandes aux gens pour le moindre mot d’éloge et d’acclamation, il gouvernera sans doutes en suivant la même logique. En conséquence on n'a qu’à ajourner nos rêves d’un Maroc de justice et d’égalité des chances jusqu’au règne du roi Mohamed VII qui arrivera après celui de Hassan III, l’actuel prince héritier.

2 commentaires:

Tahar, coeur de lyon a dit…

Bonne nouvelle.Mohamed Erraji est libre même si ce n'est que provisoire

parolededemocrate
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Mohamed Erraji est libre
maroc, Mohamed Erraji, bloggueur, démocrate, parole de democrate, Politique
Par parolededemocrate
le 12/09/2008, vu 0 fois, 0
La Cour d’appel d’Agadir a décidé, jeudi 11 septembre, d’accorder la liberté provisoire au blogueur Mohamed Erraji, condamné lundi dernier en première instance à deux ans de prison ferme pour manquement au respect dû à la personne du Roi et à la famille royale.

La Cour a justifié sa décision par le fait que la poursuite n’a pas respecté certaines dispositions procédurales de fond prévues par le Code de la presse, notamment le non respect de la procédure de saisine du tribunal et des délais de la convocation directe.
Le parquet avait annoncé, lors de la séance du jeudi matin, qu’il n’avait pas d’objection à ce que la liberté provisoire soit accordée au prévenu Mohamed Erraji. Me Ahmed Barchil, avocat de Mohamed Raji, s’est félicité de la décision du tribunal. «La justice a fait rentrer les choses dans la normale, et la vitesse avec laquelle elle a accordé la liberté provisoire à mon client montre qu’elle s’est rendue compte que le jugement de première instance n’était pas correct», a-t-il déclaré.

Tahar, coeur de lyon a dit…

: Maroc : Abandon des poursuites contre le bloggeur Mohamed Erraji

le 18/09/2008
Le verdict tant attendu sur l’affaire Erraji vient de tomber. Le Procureur général de la cour d’appel d’Agadir a statué en prononçant la relaxe sous la forme d’abandon de toutes poursuites à l’encontre de Mohamed Erraji.

Si chacun peut se féliciter du dénouement de cette affaire, il n’en reste pas moins que des interrogations subsistent sur la capacité de l’appareil judiciaire a être réformé, selon la volonté et le souhait exprimé par le Roi Mohammed VI dans son récent discours à la nation.

Pour sa part, Mohamed Erraji a quitté le tribunal en arborant un large sourire. Joint par nos soins au téléphone, il déclare que «la joie et le bonheur sont intenses. Je suis un homme heureux. Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu. Encore merci à tous».

Va-t-il reprendre ses écrits sur son blog ? «C’est encore trop tôt pour répondre à cette question. Je n’ai pas encore évacué les convocations au commissariat, le passage en cellule, le désarroi de ma famille,… Bref. Je ne sais pas. Le temps dictera mon choix», précise Mohamed Erraji.