mardi 25 octobre 2011

Charia: le mot qui fait peur

Ce matin en France, pas un journal qui ne met pas en avant ce mot: CHARIA et pas en positif.
Pour certains qui pensaient que démocratie rimait avec laïcité et occidentalisme, la douche est plus glacée que la pluie froide qui tombe depuis ce matin. Ils ont peut être cru que des dizaines d'années de régime dictatorial et laïque en Tunisie et en Libye, la guerre civile en Algérie et le soutien de l'occident même tardif aux révolutions arabes allait effacer d'un coup de baguette magique des centaines d'années 'un islam ancré au plus profond de l'âme arabe.


Qu'en dit Wikipedia : Charia
La charia ou charî'a (arabe : الـشَّـرِيعَـة) est l'ensemble des normes doctrinales, culturelles, morales et relationelles édictées par la "Révélation". Le terme utilisé en arabe dans le contexte religieux signifie : « chemin pour respecter la loi [de Dieu] ». Il est d’usage de désigner en Occident la charia par le terme de loi islamique qui est une traduction très approximative puisque n'englobant que partiellement le véritable sens du mot (ce terme est d’ailleurs utilisé en place de droit musulman). La charia codifie à la fois les aspects publics et privés de la vie d’un musulman, ainsi que les interactions sociétales. Les musulmans considèrent cet ensemble de normes comme l’émanation de la volonté de Dieu (Shar'). Le niveau, l’intensité et l’étendue du pouvoir normatif de la charia varient considérablement sur les plans historiques et géographiques1.

Mais nous avons plusieurs définitions u terme comme ici

Charî'a signifie en arabe "fil conducteur dans la vie".

La charia n'est pas un code, comme par exemple le code Napoléon en France  Ce n'est pas un livre. C'est l'ensemble des interprétations juridiques et éthiques, souvent divergentes, qu'au cours des siècles les théologiens ont données (et continuent de donner) des Ecritures sacrées islamiques: c-à-d le Coran et la Sunna.

Il y a quatre écoles théologico-juridiques dans l'islam sunnite, toutes fondées au 8ème et  9ème s. :

1) L'école malékite (fondée par Mâlik ben Anas)

2) L'école chafé'ite (fondée par Châfi'î ou Shâfi'î) (1)

3) L'école hanbalite (fondée par Ahmad ben Hanbal) (1)
4) L'école hanéfite (fondée par Abû Hanîfa


Si le mot fait si peur, ce n'est pas en raison de la victoire d'ennahda qui souhaite s'inspirer de la Turquie mais en raison des propos du présient du CNT Mustapha Abdeljalil, a officialisé le fait que la législation du pays serait fondée sur la charia, la loi islamique. Pour rassurer l'opinion publique française et européenne qui se demande d'un coup s'il ne fallait pas mieux aider Khadafi, le ministre des affaires étrangères a tenté d'assurer  l'opinion occidentale en indiquant que la France sera vigilante.
Avant de crier au loup, il faut déjà savoir que la Libye était déjà un état islamique ' lire article) et que la Tunisie a dans sa constitution son premier article qui indique que la Tunisie est un état musulman. ensuite pour rassurer les démocrates, Ennahda tend à appliquer le modèle turque et le président actuel du CNT, Mustapha Abdeljalil est déjà critiqué au sein du CNT par Othman Bensassi, membre du CNT, représentant de la ville de Zouara(voir article).


Je pense que pour le moment, il y a beaucoup d'électricité dans l'air et qu'il serait bon de garder raison et de suivre les évènements sans jeter de l'huile dans le feu. En France, de nombreux extrémistes de droites laïcards tentent d'exploiter la situation pour attiser la haine et provoquer des clashs et à quelques mois des élections, ça peut être très dangereux pour tous.





La suite vous la découvrirez dans la journée.

1 commentaire:

ahmedaddoukkali a dit…

BRAVO
bonne analyse sage et constructive