dimanche 30 octobre 2011

A l'heure d'hiver

SIPA/Simon Procter
Nous sommes passés la nuit passée à l'heure d'hiver et je ne m'en suis même pas aperçu. J'étais content de faire reculer le temps moi qui me plaint de n'en avoir jamais mais après le plaisir de l'instant, je n'ai pas vraiment vu la différence pour la simple raison que je ne porte pas de montre et que je suis à chaque fois complètement en décalage de tout. Et puis déjà l'expression passez de l'heure d'été à l'heure d'hiver me paraît tout a fait étrange alors qu'on se trouve déjà fin octobre. Je sais bien que la météo a fait des heures supplémentaires mais tout de même. Je m'étais toujours dit pourquoi aire es changements aussi brusques. Pourquoi ne pas procéder par étapes à coup de 30 mn, le temps de s'adapter aux changements et  donner plus d'efficacité à ces changements d'horaires. Je me suis aussi demandé comment ça se passait pour ceux qui travaillaient de nuit, seraient payés pour l'heure supplémentaire effectuée ou pas. 

"A 3 heures il sera 2 heures"

Chaque année c'est la même chose, impossible d'échapper à la sempiternelle petite phrase : « A 3 heures il sera 2 heures ». Evidemment, 2011 ne déroge pas à la règle et dans la nuit de samedi à dimanche, la France passe à l'heure d'hiver. Pensez donc à remonter vos pendules d'une heure avant d'aller vous coucher, le passage à l'heure d'hiver vous fera gagner une heure de sommeil.

Le changement d'heure à quoi ça sert ?

Instauré en 1976 en France, le système du double horaire été-hiver est une des conséquences du choc pétrolier. Il avait été mis en place pour faire des économies d'énergie, en faisant coïncider les horaires d'activité avec les horaires d'ensoleillement afin de limiter les besoins en éclairage.


Au fait de quand date cette histoire de changement d'heure qui nous fait passer de l'heure normal à l'heure d'été puis revenir à l'heure normale que nous appelons heure d'hiver. 

Une idée très ancienne.
Cette idée date de 1784. Elle est de Benjamin Franklin et exposée de manière un peu fantaisiste sous forme de lettre envoyée par Franklin au Journal de Paris qui la publie le 26 avril 1784.

Cette "lettre" est, à l'origine, la partie d'un discours plus sérieux intitulé An Economical Project et dont le sujet traite des économies d'énergies naturelles. Il en réécrit une partie par amitié pour Antoine Alexis-Francois Cadet de Vaux, éditeur du Journal de Paris qui souhaite que le sujet soit abordable par ses lecteurs.
Il commence en décrivant la démonstration à laquelle il avait assisté la veille d'une nouvelle lampe à huile. Il relate la discussion qui s'en était suivie à propos du rapport huile consommée/lumière produite.
Le sujet en tête, il entre chez lui et s'endort vers 3-4 heures du matin. Un bruit le réveille vers 6 heures et il s'étonne d'une grande clarté dans sa chambre. Il pense d'abord à ces fameuses lampes éclairant sa chambre mais constate, en fait, que ce sont les rayons du Soleil levant qui pénètrent dans la pièce. La lecture d'un almanach lui confirme que le Soleil se lèvera encore de plus en plus tôt jusqu'à fin juin.
"Cet événement me fit penser à des choses plus importantes et plus sérieuses. Si je n'avais pas été éveillé si tôt le matin, j'aurais dormi six heures de plus à la lumière du Soleil, et, par contre, aurait passé six heures la nuit suivante à la lumière des chandelles."
Et il poursuit : " En partant du principe qu'il y a 100 000 familles à Paris et que ces familles consomment la nuit 1/2 livre de bougies et chandelles par jour... En estimant de 6 à 8 heures la durée moyenne entre l'heure de lever du soleil et la nôtre... il y a donc 7 heures par nuit pendant lesquelles nous brûlons des bougies, on en arrive au décompte suivant :
En six mois entre le 20 mars et le 20 septembre, il y a 183 nuits. 7 heures par nuit d'utilisation de bougie. La multiplication donne 1 281 heures. Ces 1 281 heures multipliées par 100 000 donnent 128 100 000.
Chaque bougie exige 1/2 livre de suif et de cire, soit un total de 64.050.000 livres. À un prix de trente sols par livre de suif et de cire on en arrive à 96.075.000 tournois de livre.
" Euh... un tournoi de livre, c'est combien d'euros ?
Bref, Franklin conclut par "...une immense somme que la ville de Paris pourrait sauver chaque année !"
Non, la conclusion, c'est " les gens sont obstinément attachés à leurs vieilles traditions et il sera difficile de les amener à se lever avant midi". Mouais. Il fréquentait qui, Franklin ?
Et il propose des solutions :
1) Taxer d'un louis par fenêtre les habitants qui laissent leurs volets fermés.
2) Bougies rationnées à une livre par famille par semaine.
3) Policiers chargés d'arrêter la circulation après le coucher du Soleil exceptée celle des médecins, des chirurgiens et des sages-femmes.
4) Chaque matin dès que le Soleil se lèvera, cloches d'église et, au besoin, canon informeront l'ensemble des habitants de l'arrivée de la lumière.
Remplaçons le bruit de canon par celui d'un réveille-matin avancé de quelques heures et l'heure d'été est bien née. Notons, tout de même , que Franklin avait pour projet de réveiller les gens plus tôt et non pas de décaler les heures des montres et horloges.
L'idée, sans les loufoqueries (encore, qu'actuellement, il faille se méfier des loufoqueries de nos gouvernants français), fut reprise en 1907 par un certain William Willett (1857-1915), entrepreneur anglais.
Son idée à lui fut bien d'avancer et retarder les montres. Dans une brochure intitulée Waste of Daylight ("Gaspillage de la lumière du jour"), il explique le processus. Le décalage devait se faire durant 4 dimanches, à 2 heures du matin, en avril (avancer les montres) et et septembre (reculer les montres) à raison de 20 minutes chaque dimanche. Willet explique le choix de 2 heures du matin par le fait que c'est l'heure qui dérange le moins la circulation des trains.
Son but était double :
- Passer ses loisirs à la lumière du jour. Sans compter ses six premières années, un homme gagnerait une année de "jour" à 28 ans, 2 à 50 ans et 3 à 72 ans.
- Et, surtout et encore une fois, économiser l'énergie destinée à produire l'éclairage artificiel. Willett l'estime, déduction faite de la perte de profit des fournisseurs, à £ 2 546 834 pour la période avril-septembre de chaque année.

 Découvrez la suite dans l'excellent article ci-joint http://www.louisg.net/E_heure_ete.htm




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