lundi 19 décembre 2011

café littéraire Arts Dreams: retour de conférence

Je vous avais parlé de l'évènement ici et le public était à la hauteur de l'évènement. La petite salle de l'association Arts Dreams affichait complet et après le généreux accueil avec pâtisseries et thé, les choses sérieuses pointèrent à l'heure exact. Les débats se poursuivirent ensuite avec un échange nourri entre Nawel Bab-Hame et des journalistes Palestiniens 'Euro News présents dans la salle tantôt en français, tantôt en arabe.

 Rappel du programme qui a été suivi

18H30 : Rencontre entre les participants  autour d’un verre, présentation du projet « café littéraire arabophone »
 
19h30:  Rétrospective du Printemps arabe présenter par Tahar Houhou, (ingénieur en informatique, citoyen du monde , élu au congres des peuples).
 
20h00 :  Réflexions sur les causes de la liberté et de la Laïcité dans le monde arabe,  Avec Nawel Bab-Hamed,
(diplômée en Histoire et civilisation du monde arabe musulman et sémitique, déléguée à la culture de la mairie du 1er).
 
20h30 :  Un temps musical avec l'artiste syrien Hassan Abed el Rahman
 
Petite pause autour d’un verre
 
21h15 : Témoignages de personnes ayant vécu de près les événements
 
21h30 : La politique européenne envers le monde arabe proposer par Nawel Bab-Hamed, suivie d'un échange avec les participants

22H30: Lecture de poèmes arabe ," textes d’auteurs politiques" accompagnée de la musique.






 Compte rendu café littéraire arabophone… 17 Décembre 2011 :
Le printemps arabe : de la volonté à la liberté…


La première intervention fut celle de Tahar Houhou, ingénieur informatique mais également engagé dans diverses causes, notamment pour la défense du peuple syrien. Il nous présenta une rétrospective des évènements du printemps arabe à travers la présentation de vidéos sur la Tunisie ainsi que sur la Syrie. Ces vidéos, pour certaines troublantes, nous montraient les moments forts de ces révolutions, notamment la vidéo d’une femme tunisienne qui crie dans la rue, dénonçant la corruption, un cri de soulagement suite à la chute du dictateur.

Par la suite, Nawal Bab-Hamed, diplômée en Histoire et civilisation du monde arabe musulman et sémitique de Lyon II et la MMSH (Aix en Provence), actuellement attachée à la culture à la mairie du 1er arrondissement, nous a présenté les enjeux de la laïcité dans le monde arabe à travers un rappel historique, nous montrant que le concept de laïcité n’est pas inconnu à l’histoire arabo-musulmane.  La liberté pour elle est un concept large qu’il faut toujours précisé, de quelle liberté parle-t-on ? Elle estime également qu’il est difficile d’imaginer une démocratie sans laïcité. Elle nous a présenté une réflexion à travers ces deux concepts.
Est ensuite venu le temps de la détente. Avant de prendre une petite pause, le musicien syrien Hassan Abd Rahman nous a chanté deux chansons, accompagnant sa magnifique voix du son de son ‘oud.  Ce musicien syrien est né à Damas en 1962, opposant au régime, il fut prisonnier politique en Syrie. Il milite activement aujourd’hui pour la défense du peuple syrien.

Nous avons ensuite pris une pause pendant laquelle nous avons pu boire, manger, fumer, mais aussi échanger autour des interventions des participants.
Après la pause, Dénia, Etudiante en 4ème année à l’institut d’Etudes Politiques de Lyon,  nous a parlé de son expérience personnelle de la révolution égyptienne, ainsi que des difficultés auxquelles sont confrontés les égyptiens aujourd’hui.

Nawal Bab Hamed est ensuite intervenue de nouveau en fin de soirée afin de nous présenter la politique européenne envers le monde arabe. A travers son exposé, elle a mis en parallèle les politiques européennes en matière économique et celles en matière des droits de l’homme, nous montrant l’incohérence des politiques européennes envers ses pays-là. Elle a également présenté les enjeux économiques qui ont sous-tendus l’intervention de l’Otan en Libye, dénonçant cette intervention au passage.
Et nous avons finir cette soirée des lecture de poème  politiques proposer par  khaled et mohmed




Voici une vidéo qui vous donne un aperçu des discussions. des photos suivront.








Voici pour ceux à qui ça intéresserait les textes de Mme Nawel Bab -Hamed

Nawel BAB‐HAMED/// diplômée en histoire et civilisation du monde arabe musulman et sémitique – Lyon II et MMSH Aix en Provence///contribution février 2011

Laïcité dans le monde arabe : n’immolons pas l’histoire Liberté. C’est le mot qui a mis à l’unisson les ramages populaires des pays arabes. Liberté politique ? Liberté de conscience ? Liberté de pensée ? Liberté individuelle ? Liberté collective. Cette réflexion continue à faire couler de l’encre, de la salive et du sang.
Liberté. C’est le mot qui risque aujourd’hui de tomber en proie des renards. Un risque de
confiscation des révoltes des peuples arabes qui aspirent, simultanément et dans l’urgence,
à se redéfinir et à redéfinir les batailles pour lesquelles ils s’engagent.
Ces révoltes s’inscrivent dans une construction mondiale où les rôles tenus par les dirigeants
sont de plus en plus nombreux, complexes et interdépendants, quelque soit l’endroit où l’on
se situe. Elles s’inscrivent dans un cadre régi par la peur de perdre l’hégémonie pour
certains, la peur de perdre l’intégrité, la dignité voire la vie pour d’autres. Elles s’inscrivent dans la peur des néo‐colonialismes qui génère ainsi la peur de l’ingérence intellectuelle allant jusqu’à diaboliser certaines valeurs (démocratie, laïcité, féminisme…etc.), voire radicaliser à la violence les identités individuelles et collectives (xénophobies, attentats criminels, immolation). Elles s’inscrivent aussi dans l’échec d’au moins des deux grands régimes: un communisme marqué par la dictature et un capitalisme marqué par les profits privés colossaux au dépens de millions de vie humaines. Dans ce processus de quête de nouveaux régimes, une troisième voie attise depuis quelques années les soulèvements: un ordre religieux. Le 11 septembre 2001 a bouleversé et radicalisé la lecture du monde politique. En Europe, des revendications des Partis Populaires Européens (PPE) se succèdent depuis quelques années pour inscrire l'héritage chrétien dans la constitution européenne.
L’Etat d’Israël, plus récemment, en prime du nième rejet des accords de 67, a exigé la
reconnaissance institutionnelle de son identité religieuse juive. En France, le chantier de
révision de la loi 1905, tend à redéfinir la laïcité par le prisme de l’immigration musulmane.
Dans cette configuration mondiale, les citoyens arabes acclament la démocratie et la liberté, mais timidement voire plus du tout la Laïcité. Ce point cristallise plusieurs questions: est‐elle un produit importé directement des ennemis de l’islam comme le clament les courants politico‐musulmans pour la disqualifier ? S'agit‐il d'une adoption (copie) ou d’une adaptation (racine historique) de précédentes expériences ? Faut‐il réinventer un autre concept à repartager massivement pour un nouvel ordre ? Après l’ingérence physique,
quelle frontière contre l’ingérence intellectuelle ?...etc.
Face à l’usage abusif de l’histoire courte et sélective dont les conséquences peuvent être
aussi graves qu’une bombe nucléaire, la matière historique, doit jouer son rôle de
production de sens afin de dépasser des stéréotypes parfois très anciens de sa propre
histoire et de l’histoire de l’autre.

En remontant au 9e siècle ‐période contemporaine de Charlemagne ‐ nous retrouvons en
Orient un bout d’histoire bourdonnant de progressisme pour l’époque. Deux siècles après la
formation des kharidjites en 657, des Chiites vers 660 (deux obédiences islamiques) naissent les Mutazilites : des neutralistes vis‐à‐vis des différents groupes musulmans, rassembleur, qui donnaient la primauté aux savoirs et aux débats, s’appuyant sur les religieux, non pas sur la religion. Cette autonomie par rapport aux courants en rivalité se traduisait en termes politiques et juridiques acheminant la logique et la philosophie au questionnement théologique. Sous ce courant, la philosophie fut très présente notamment avec la création de « maisons de la sagesse », qui accueillaient les esprits savants qui se nourrissaient de la philosophie grecque traduite, lue, étudiée et enseignée dans la perspective d'une synthèse à accomplir avec la pensée musulmane et l’échange avec leurs contemporains européens,chrétiens et juifs. Les mutazilites tentèrent de démontrer que la raison ne s’oppose pas systémiquement à la foi.
L’empire Abbasside (considéré comme l’âge d’or de la civilisation arabo‐musulmane donna trois califes mutazilites dès 827 qui régnèrent de l’inde au Maghreb. Ils ont marqué leur époque par les débats qu’ils soulevaient sur la nature du Coran, sa lecture allégorique ou littérale, le commanditaire du mal et du bien, la prédestination et le libre arbitre, l’existentialisme…etc.

A partir du 10e siècle, la déchéance (Mihna) des Mutazilites grandit à mesure que cette doctrine prenait un tournant totalisant et violent. La marginalité des Qarmates (ismaéliens revendiquant des régimes égalitaires et un partage plus juste des richesses) laissa place au Sunnisme qui s’institutionnalisa par opposition à celles‐ci. Aujourd’hui, leur histoire nousparvient principalement par leurs adversaires, leurs livres ayant été interdits et brûlés. Le 13e siècle marque la stagnation de l'ijtihad (l’effort intellectuel), une rupture aussi avec
l’évolution des sciences. S’ensuit, dans l’histoire, le déclin de l’empire Ottoman « l’homme
malade de l’Europe » au 19e siècle. Puis, au milieu du 19e siècle commence à apparaitre le
terme ‘ilmaniyya (laïcité), période également de la Nahda (la Renaissance arabe) pour plaider la cause d’une distinction entre pouvoirs religieux et civils « La religion est affaire de Dieu et la patrie nous concerne tous». Ce qui permit de rompre avec les régimes de sultanat ottoman (califat spirituel et politique de tous les musulmans).

A cette période, le mot ‘ilmaniyya accompagna la genèse de nouveaux concepts (tanwir/sortie de l’obscurantisme, hurriyya/ liberté) destinés à rattraper le retard sur les plans politique, administratif et intellectuel et rejoindre les idéaux de la révolution française de 1789 qui a secoué le monde à cette époque. Ce néologisme a suscité un fervent débat sur la remise du pouvoir aux modernistes, techniciens et scientifiques. Très rapidement, l’adjectif ‘ilmanî (laïque) devint synonyme de madanî (civil) et se substitua à lui pour devenir une sorte de prescription civile, qui ne tarda pas à cristalliser les enjeux de la Nahda : identité, nationalité, citoyenneté, appartenance à la Umma (la Nation)…etc. Ces expériences concrètes sont certes peu nombreuses et très différente dans la forme et dans la durée: il y a eu la Turquie et la Tunisie qui sont allées le plus loin sur cette piste, l’Iran à l’époque de Reza Khan, l’Egypte en temps que berceau et au moment où Gamal Abdel Nasser nationalisa le canal de Suez, l’Afghanistan, le Yémen du Sud puis les partis baasistes en Syrie et en Irak.
Mais à peine cette effervescence commençait et ces nouvelles sociétés germaient (genèse du panarabisme) qu’elles se sont noyées dans les bains de violences des premières et deuxièmes guerres mondiales, puis des protectorats ou des colonies. Le retour à l’islam institutionnel des pays nouvellement indépendants s’est fait sans prise en compte des réalités et des caractères propres à l'histoire mondiale en bouleversement, ce qui a conduit
progressivement au panislamisme. Il faut dire aussi que la réflexion sur la laïcité se construisait à la marge d’une société encore largement tribale, majoritairement analphabète, occupée, en grande majorité, par la survie plutôt que la vie.
Si les nouvelles forces politiques des pays arabes semblent vouloir replacer la démocratie au coeur des nouveaux projets de société, la liberté de pensée, y compris religieuse est inévitable et loin d’être secondaire. En prenant l’exemple de la Tunisie, la question de la laïcité semble être ajournée aussi par les partis politiques progressistes. Ils font le choix actuellement de jeter le bébé avec l’eau du bain, tandis que les islamistes, par le choix de leur nom (Ennahda), falsifient sciemment un référent collectif moderniste (Nahda arabe) tout en clamant que le Coran est leur constitution. En France, l’appellation Front National a subi le même sort avec la récupération du parti de l’extrême droite.`
La morale religieuse semble être vécue, aujourd’hui, comme vecteur fiable d’éthiques là où les hommes sont de plus en plus corruptibles et défaillants dans la construction d u vivre ensemble. L’éthique n’est plus partagée par des sociétés mais par des communautés, dans une même société, qui sont mises en concurrence. Les impérialismes de la raison suprême (argent, ethnie, religion, culture) soumettent les éthiques (avec lesquelles on argumente mais sur lesquelles on n’argumente pas) à rude rivalité, générant des défiances et des détournements pervers de certaines valeurs : l’exemple dominant est celui des chefs d'Etats occidentaux qui amalgament sciemment la défense des Droits de l’Homme avec la défense de leurs intérêts financiers privés de manière que leur politique ne soit jamais contestée.
Cette coercition économique habillée de charité humanitaire, non seulement pervertit ces
droits à visée progressiste mais aussi toute pensée qui semble venir tout droit de l’Occident.
Plus les régimes politique mettent à mal les valeurs du vivre ensemble et de liberté, plus la
morale religieuse prend des formes politiques.

Ce moment historique de bouillonnement simultané dans les quatre coins du monde nous oblige à repenser les combinaisons entre les valeurs progressistes défendues au delà des appartenances religieuses, ethniques et géographiques.
Tout défenseur de l’éthique devra veiller à combattre le totalitarisme de n’importe quelle thèse dont l’histoire des idées et des faits nous prouve la dangerosité.
Tout défenseur de l’éthique devra rompre avec la logique et le langage issus du 11 septembre, de part et d’autres et rompre avec une image binaire du monde, dans ce cadre, la guerre israëlo‐palestinienne est une question clé sur laquelle le positionnement doit être clair.

Tout défenseur de l’éthique devra se positionner sur la question du droit à l’ingérence et ses frontières avec la démarche humanitaire.

Tout défenseur de l’éthique devra réaffirmer qu’être contre une politique religieuse ne veut pas dire être contre une religion. Etre contre une politique religieuse c’est justement éviter de tomber dans une reconnaissance à géométrie variable des religions, la même qui a nourrit le débat sur le voile en 2004 et qui nourrit le débat sur la burqa aujourd’hui et sur la valorisation de l’identité chrétienne de l’Europe. Un des moyens d’en être garant est de ne pas hiérarchiser les appartenances citoyennes, religieuses, ethniques en réaffirmant qu’elles oeuvrent dans des champs différents et pas systématiquement complémentaires. Défendre cette position, ce n’est pas défendre une position liberticide de la laïcité, c’est au contraire, préserver de la perversion à la fois les religions et les politiques, perversion qui alimente l’injustice, la discrimination et qui génère de facto du communautarisme.

Enfin, Tout défenseur de l’éthique devra impérativement lier le progrès sociétal à la justice
sociale (emplois, salaires, logement, santé, éducation), condition sine qua non qui disposent les citoyens, dans un mouvement commun et synchronique, à s’approprier leur monde en mouvement.

"L'homme politique qui a besoin du secours de la religion pour gouverner n'est qu'un lâche. Or jamais un lâche ne devrait être investi des fonctions de chef de l'état" Mustafa Kemal Ataturk





2eme partie Nawel babe hamed  Le parfum de Jasmin '24/02/2011'
En ce début d’année 2011, dans le monde arabe, les graines germent. Une nouvelle Nahda (renaissance), comme le monde arabe n’en avait pas connue depuis le 19e siècle : rationalité, démocratie et partage de pouvoir, besoin unité, interprétation progressiste des textes religieux, égalité des citoyens et des genres... Plus d’un siècle plus tard, les
aspirations restent, identiques, à quelques évolutions près :
-Une onde de liberté part de la Tunisie et propage très largement jusqu’en Inde et en Chine.
-Le mouvement vient de la base, sans leaders, sans sommet, sans élites. Tous les acteurs structurés, comme l’opposition, les religieux ou les syndicats, ont été pris de court.

-Les manifestations ne se cantonnent pas aux lieux symboliques ou dans les capitales, elles se propagent dans la profondeur des zones rurales et mobilisent tous les âges.

-Ce n’est pas une révolte d’estomac, ou pas que : les revendications portent aussi sur des valeurs sociétales (liberté, démocratie, dignité humaine, égalité, laïcité)

-La révolte arabe s'étend à des pays et peuples riches : la richesse par habitant à Bahreïn est identique à celle en France ! La richesse de la Libye dépasse celle de la Turquie. La Libye est deux fois plus riche que la Tunisie. En Tunisie, même les hommes d’affaires sont du côté de la révolte populaire.

Les peuples pris conscience qu'ils ne sont pas fatalement voués à des leaders totalitaires appartenant à l'ère de la décolonisation. Ils veulent rompre avec une conception qui misait sur l’éducation et le confort des peuples mais les privait de démocratie pensant que citoyens arabes n’étaient pas assez matures pour l’intégrer (lègue d’Hassan II, Bourguiba, Kadafi, Saddam, Assad le père).

Ces données nous imposent de nouvelles questions : comment, dans ce bouleversement mondial, générer le moins de haine et épargner le maximum de générations? Quel modèle de société recherchent et construisent les pays arabes modernes ? Quelle serait la place des religions ? Les expériences menées ailleurs sont-elles transposables au Maghreb et au Moyen-Orient (ALBA, Turquie, Asie)? Quels nouveaux rapports peuvent-ils entretenir avec les USA, l’Europe et les anciennes puissances coloniales? Quelle attitude adopteront-ils à l’égard d’Israël et quelle attitude Israël adoptera à leurs égards? Quel est notre rôle français et européen pour les aider sans être des donneurs de leçon et sans tomber dans l’ingérence ?

Pour mieux y répondre, il faudrait comprendre pourquoi cette révolte, maintenant ?
Des situations très différentes mais quelques points communs :
Le maintien de régimes politiques autoritaires, corrompus, le plus souvent incarnés par des chefs d'Etat vieillissants caractérisés par une incroyable inertie.

Le nouvel accès à l'information : La révolution technologique et informationnelle bouleverse le monde réel (chaines internationales, Al-Jazira, téléphone portable, les réseaux sociaux type facebook) alimente cette soif de changement.

La croissance démographique dans certains pays et les taux élevé de chômage des jeunes et surtout celui des diplômés.

Le décalage devenu intolérable, entre le développement économique issu des richesses produites et le partage de ces richesses pour un mode de vie plus digne pour tous (la même situation existe chez nous).
Le peu d’intérêt donné à l’agriculture. La concurrence à l’urbanisation touristique (dans certaines régions) vue comme un progrès dont il fallait être fier, des investissements absurdes ostentatoires, mettant à mal les habitants et leur environnement.

Un fossé, entre zones rurales et zones urbaines, qui suscite haine et violence entre citoyens (ce qui nous attend avec la réforme des collectivités territoriales)
D’autres éléments liés aux relations avec l’Europe et les USA :

Une dépendance excessive visible de longue date mais il s’est manifesté d’une manière patente depuis 2008. Sans la crise financière et économique mondiale ces pays seraient peut-être restés, plus longtemps sous la férule de la dictature. En plus de l’étouffement des libertés et de l’oppression, la crise a été le déclencheur du ras-le bol.
La sévérité et la xénophobie des lois européenne sur l’immigration ont, aussi, à mon avis, jouer un rôle important dans cette implosion.

Chez nous, ces modèles, aujourd’hui déchus, ont clairement décomplexé nos dirigeants européens Berlusconi et Sarkozy qui enchainent népotisme, mainmises et censures médiatiques, dénigrement du peuple, corruption et détournement de fonds publics.

Maintenant que ces modèles de l’autre côté tombent, il serait temps de remettre l’accent, sur cette décadence d’éthique de nos dirigeants. Même si nous sommes nombreux à le penser et à le dire et que nous n’avions pas attendu que l’indignation soit dans l’air du temps, le climat populaire n’était pas propice à l’écoute. Il nous faudra donc redire, dans l’actualité.

Ce qui me semble nouveau à souligner là bas comme ici, c’est que même les classes économiquement aisées se portent mal, se sentent oppressées et ne supportent plus les seuls critères chiffre et concurrence comme indices de bonheur.

La tâche est donc grande pour les pays du sud, grande pour nous, pays du nord, et la victoire populaire nécessite plusieurs années de redressement. Il faudra prendre du recul, il faudra dialoguer, y préparer les citoyens, notamment les jeunes qui participent et qui guettent impatiemment ce qui se passe. Reste le plus délicat dans une révolte populaire, ses lendemains: une fois le coup de pied donné aux régimes maudits, que fait-on ?
Au moins quelques propositions doivent être clairement portées par tous les solidaires des peuples en révolte :
 
1-Demander la suppression immédiate des dettes de ces pays pour leur permettre de repartir du bon pied.
 
2-Dans la bataille des idées, il est temps de rompre avec la logique et la terminologie issue du 11 septembre et rompre avec une image d’un seul islam dans le monde arabe pour commencer à comprendre la diversité des courants ?
 
3-A quel besoin ont-ils répondu et répondent aujourd’hui ? Quel avenir politique peuvent-ils avoir ?
 
4-Recréer les conditions de confiance entre Les pays du sud et les pays du nord, par des choix économiques
et sociaux cohérents entre les énoncés et les directives d’application (ce qui n’est pas le cas actuellement).
En conclusion: à la revendication populaire de créer en commun un destin collectif, il nous reste, dans ce moment mondial historique, à ne pas nous tromper de débats, à respecter les choix avenirs des peuples sans piper les dés et là…

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