Quand l'ennemi d'un ennemi devient un ami, on tombe sur des liaisons surprenantes terrifiantes. Cela vaut pour tout, même en politique.
Des africains chez les aryens
A la fin du 19ème siècle, l'Allemagne établit des colonies en Afrique : dans l'Ouest dans l'actuelle Namibie, au Togo, au Cameroun, en Tanzanie puis au Rwanda et au Burundi.
Plus tard, avant et après la Grande Guerre, des africains rejoignent l'Allemagne en tant qu'étudiants, artisans, anciens soldats ou petits fonctionnaires coloniaux. Des métis, fruits de l'union d'allemandes et de locaux, font également partie de ce mouvement migratoire. Ainsi en 1914, environ 1 800 noirs et métis vivent à Berlin. Néanmoins, ils sont opprimés en 1935 par les lois racistes édictées à Nuremberg : leur passeport et divers droits leur sont notamment refusés. Cependant ils peuvent continuer à vivre relativement normalement s'ils restent discrets, contrairement aux juifs. Puis en 1937, le pouvoir nazi promulgue une loi ordonnant la stérilisation forcée des métis du pays.
Lorsque l'Allemagne entre en guerre en 1939, des afro-allemands prennent les armes aux côtés du IIIe Reich. Dans son ouvrage « Sombres bourreaux », Serge Bilé revient sur certains rôles qu'ils y ont joué. L'auteur cite l'exemple de deux Réunionnais qui torturaient pour la Gestapo à Bordeaux, ou de Ewan Ngando, qui réussit à se faire enrôler dans la Wehrmacht en 1940. On peut aussi citer la Légion Arabe Libre, unité allemande nazie formée en 1941 avec des volontaires arabes du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Des antillais se battront aussi pour Hitler, au sein de la Légion des Volontaires Français (LVF).
afro-allemand-ww2-wechmacht Soldat afro-allemand, membre de la légion arabe libre, en septembre 1943. (archives fédérales allemandes) |
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