vendredi 8 novembre 2019

Interview de Mouna Hachim sur Radio Salam Lyon

Le 17 Octobre 2019, Mouna Hachim était interviewée par Radio Salam avec comme sujet son nouveau roman "Les Manuscrits disparus .





dimanche 3 novembre 2019

Appel de 50 personnalités contre l'Islamophobie














http://www.leparisien.fr/societe/plus-de-50-personnalites-appellent-a-manifester-contre-l-islamophobie-le-10-novembre-01-11-2019-8184738.php



« STOP aux discriminations », « STOP aux violences et aux agressions contre les musulmanes et les musulmans », « STOP aux délations abusives jusqu'au plus haut niveau de l'Etat ». Plus d'une cinquantaine de personnalités appellent ce vendredi dans Libération à manifester le 10 novembre prochain à Paris contre l'islamophobie.« Nous, musulmans ou non, disons STOP à l'islamophobie et nous serons nombreux pour le dire ensemble le 10 novembre prochain à Paris. Nous appelons toutes les organisations, toutes les associations, tous les collectifs, toutes les fédérations de parents d'élèves, tous les partis politiques, toutes les personnalités, tous les médias, toutes les personnes solidaires à se joindre à cet appel solennel et à répondre présent à la marche du 10 novembre prochain », réclame cet appel lancé par l'élu de Saine-Saint-Denis Madjid Messaoudene, le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), le NPA, l'UNEF, l'UCL et la Plateforme L.E.S Musulmans. 

« Il faut aujourd'hui s'unir et se donner les moyens de la combattre »
Parmi les signataires de cette tribune, figurent Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, David Cormand, secrétaire national d'EELV, la militante féministe Caroline De Haas, les journalistes Edwy Plenel et Rokhaya Diallo ou encore l'humoriste Yassine Belattar.

Le texte dénonce un renforcement des actes islamophobes depuis plusieurs années. Renforcés ces derniers jours par l'attentat contre lamosquée de Bayonne ou l'épisode de la mère de famille à qui il a été demandé de retirer son voile au conseil départemental de Bourgogne-Franche-Comté.


« Quel que soit le nom qu'on lui donne, il ne s'agit plus ici de débats d'idées ou de critique des religions mais d'une forme de racisme explicite qui vise des personnes en raison de leur foi », tancent les auteurs du texte. « Il faut aujourd'hui s'unir et se donner les moyens de la combattre, afin que plus jamais, les musulmanes et les musulmans ne puissent faire l'objet de tels traitements. » 

Premiers signataires de la tribune 

Action Antifasciste Paris Banlieue (AFA); Arié Alimi , avocat; Pouria Amirshahi , directeur de publication de Politis; Manon Aubry, eurodéputée; Étienne Balibar , universitaire; Ludivine Bantigny, historienne; Yassine, Belattar, humoriste; Esther Benbassa, sénatrice EE-LV de Paris; Olivier Besancenot, NPA; Saïd Bouamama, sociologue; Leïla Chaibi, eurodéputée LFI; André Chassaigne, député, président du groupe GDR; David Cormand, secrétaire National d'EE-LV; Laurence De Cock, enseignante; Caroline De Haas, militante féministe; Vikash Dhorasoo, ancien de joueur de foot, parrain d'Oxfam et président de Tatane; Rokhaya Diallo, journaliste et réalisatrice ; Pierre Jacquemain , rédacteur en chef de Regards; Éric Fassin, sociologue; Elsa Faucillon, députée PCF; Fédération syndicale unitaire (FSU); Fianso, artiste; Front uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP); Geneviève Garrigos, féministe, militante des Droits humains; Vincent Geisser, politologue; Alain Gresh, journaliste; Nora Hamadi, journaliste; Benoît Hamon, Génération.s; Yannick Jadot (député europééen EELV); Mathilde Larrère, historienne; Mathieu Longatte (Bonjour Tristesse); Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT; Jean-Luc Mélenchon et l'ensemble du groupe parlementaire La France Insoumise; Marwan Muhammad, auteur et statisticien; Younous Omarjee, eurodéputé; Stéphane Peu, député PCF; Edwy Plenel, journaliste; Maryam Pougetoux et Mélanie Luce, Unef; Jérôme Rodrigues, gilet jaune; Julien Salingue, docteur en science politique; Pierre Serne (porte-parole de Génération.s); Michèle Sibony et l'Union juive française pour la paix (UJFP); Laura Slimani, élue de Rouen, direction nationale de Génération.s; Azzédine Taibi, maire PCF de Stains; Sylvie Tissot, sociologue; Aida Touihri, journaliste; Assa Traoré, comité Adama; Aurélie Trouvé, porte-parole d'Attac; Union syndicale Solidaires; Dominique Vidal, journaliste et historien. Un appel initié par Madjid Messaoudene (élu de Saint-Denis), la Plateforme L.e.s. Musulmans; Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA); le Comité Adama; le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF); l'Union communiste libertaire (UCL); l'Union nationale des étudiants de France (Unef), Taha Bouhafs (journaliste)

samedi 2 novembre 2019

Un Prix Goncourt qui a marqué son temps: René Maran



C'est quoi le Goncourt ?Le prix Goncourt est un prix littéraire français récompensant des auteurs d'expression française, créé par le testament d'Edmond de Goncourt en 1892.
La Société littéraire des Goncourt, dite Académie Goncourt, est officiellement fondée en 1902 et le premier prix Goncourt proclamé le 21 décembre 1903 .
Wikipédia grâce à ce lien https://fr.wikipedia.org/wiki/Prix_Goncourt vous en dira beaucoup plus.

Pourquoi parler aujourd'hui du Prix Goncourt ?
D'une part parce que dans quelques jours, le Goncourt 2019 sera désigné et aussi parce que j'avais envie de parler du premier Goncourt antillais, René Maran. 

René Maran reçu le prix à une époque où dans le microcosme littéraire, un écrivain antillais, c'était plus que rare.


René Maran est né le 5 novembre 1887 sur le bateau qui mène ses parents Guyanais à la Martinique . Sa naissance est déclarée à Fort-de-France le 22 novembre 1887 .  Il mourra le 9 mai 1960 à Paris. 









Pour rappel le prix Goncourt sera proclamé la veille, le 4 novembre 2019.

Le jury du prix Goncourt a dévoilé dimanche à Cabourg (Calvados) les quatre finalistes du plus prestigieux des prix littéraires du monde francophone, qui sera décerné le 4 novembre à Paris.






Parmi les finalistes figure la romancière belge Amélie Nothomb, dont le roman Soif (Albin Michel) caracole en tête des meilleures ventes de livres depuis plusieurs semaines. Elle devra se confronter avec Jean-Luc Coatalem (La part du fils, Stock), Jean-Paul Dubois (Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon, L'Olivier) et Olivier Rolin (Extérieur monde, Gallimard).



L'écrivain antillais reçu son Prix Goncourt le 14 décembre 1921 à 34 ans avec son roman  Batouala. Lequel décrit, du point de vue d'un chef traditionnel, la vie d'un village en Oubangui-Chari, en Afrique-Equatoriale française.

Un Prix qui allait faire couler beaucoup d'encre de haine.




Histoire de l'Homme:



L'auteur de "Batouala" a été oublié pendant plusieurs décennies. Il s'agit de René Maran, écrivain d'origine Guyanaise, né en Martinique en 1887 (plus précisément dans le bateau qui conduisait ses parents vers l'île des Antilles françaises).
Il devient administrateur colonial en Oubangui-Chari en 1912. Son père, fonctionnaire lui aussi, est en poste au Gabon.



L'homme se retrouve alors dans la difficile position du Noir devant faire appliquer les règles coloniales auprès de la population locale. Son apparence physique le rapproche des indigènes d'Oubangui-Chari, sa langue et sa culture sont bien sûr celles d'un jeune homme français bien éduqué.

Il fait même partie d'une certaine élite, après des études au lycée Michel de Montaigne à Bordeaux (il y est escrimeur et joueur de rugby), puis des études supérieures à Paris. Pourtant, l'homme porta un regard bienveillant sur les indigènes et son approche ne fut pas aveuglée par l'écart considérable entre leurs modes de vie.


Son roman:

Son roman rompt les codes, tout d'abord parce que les personnages principaux sont des Africains, chose très rare dans la littérature de cette époque (et des siècles précédents !).

Batouala est le chef d'un village Bandas. Il mène une vie traditionnelle, rustique et harmonieuse, mais depuis peu fortement perturbée par l'arrivée des Blancs et de leurs miliciens. Sur fond de colonisation, une rivalité amoureuse prend forme entre lui et un jeune et beau guerrier, Bissibi'ngui, dont l'objet est sa seconde épouse, Yassigui'ndja.


Ce qui choqua lors de la parution du roman, c'est que l'écrivain ne portait aucun jugement de valeur quant aux mœurs des indigènes. Il se contentait d'une peinture naturaliste et précise des us et coutumes qu'il avait observés, faisant fi de toute réserve ou pudeur. Dans la préface, l'auteur met en exergue sa volonté d'objectivité. Aucune réflexion personnelle, encore moins une proclamation de la "supériorité" de la civilisation européenne, pilier du discours colonial depuis le début de la IIIème République.

C'est le premier Prix Goncourt attribué à un écrivain Noir. Mais la publication du "véritable roman nègre" (sous titre de l'ouvrage) n'est pas sans conséquence personnelle pour l'auteur. Après une violente campagne de presse, l'administration coloniale le pousse à démissionner et la diffusion de son livre est interdite en Afrique !

Encore plus que le récit, c'est la préface qui fit scandale en 1921. René Maran y dénonce certains excès du colonialisme, la famine qui est masquée par les autorités, les mensonges du discours colonial officiel, la civilisation forcée (avec le cinglant "Tu bâtis ton royaume sur des cadavres"), l'alcoolisme et le carriérisme de certains colons qui conduit à de nombreux abus, dont les populations Noires sont victimes. Ce qui fut dénoncé en son temps par Savorgnan de Brazza.

Des Bandas d'Oubangui-Chari participèrent quelques années après cette publication, de gré ou de force, à la construction du Chemin de Fer Congo-Océan. L'auteur note en 1937 que suite à la parution de Batouala, une mission d'inspection fut envoyée au Tchad en janvier 1922 : "Elle aurait dû enquêter, c'était même son plus élémentaire devoir, sur les faits que j'avais signalés. Le contraire se produisit. Ordre fut donné de porter ses recherches ailleurs." Si les signaux d'alarme tirés par quelques uns avaient été entendus, le drame de la construction du Congo-Océan, et ses milliers de morts, aurait-il pu être évité ?

René Maran fit un constat amer et lucide "Dix-sept ans ont passé depuis que j'ai écrit cette préface. Elle m'a valu bien des injures. Je ne les regrette point. Je leur dois d'avoir appris qu'il faut avoir un singulier courage pour dire simplement ce qui est". C'est toujours d'actualité !


René Maran a été considéré par la suite comme un précurseur du mouvement littéraire et politique de la "négritude". Ses enfants de plume, Léopold Sédar Senghor (1906-2001), Aimé Césaire (1913-2008) et Léon-Gontran Damas (1912-1978) le citeront comme référence.
Pourtant, l'auteur ne se reconnait pas forcément dans ce mouvement anticolonial et craint à travers le courant de la "négritude", l'émergence d'une autre forme de "racisme". René Maran écrit alors : "Il n'y a ni Bandas, ni Mandjias, ni Blancs, ni Nègres ; - il n'y a que des hommes - et tous les hommes sont frères". Idéal confraternel toujours difficile à atteindre...
Proche de Félix Eboué, avec lequel il partagea les bancs du même lycée, René Maran en publia une biographie à la fin de sa vie. Il est également l'auteur de nombreux poèmes et de livres où les animaux d'Afrique sont très présents.


PS:Les auteurs non retenus dans la sélection finale sont toujours en lice pour le Goncourt des lycéens. Les jeunes jurés choisissent en effet leur lauréat parmi les auteurs retenus par les académiciens Goncourt (à l'exception de Léonora Miano qui a déjà obtenu cette récompense en 2006) lors de leur première sélection. Le lauréat du Goncourt des lycéens sera connu le jeudi 14 novembre.


L'an dernier, le prix Goncourt avait été décerné à Nicolas Mathieu pour Leurs enfants après eux (Actes Sud) et le Goncourt des lycéens à David Diop pour Frère d'âme (Seuil).


Sources: 
http://voyage-congo.over-blog.com/article-lecture-batouala-maran-roman-negre-120440487.html

https://www.retronews.fr/arts/echo-de-presse/2019/07/09/rene-maran-goncourt#