mardi 28 août 2012

La ligne rouge est franchie


Dernièrement dans un discours le président américain Obama avait prévenu le régime syrien qu'il y avait une ligne rouge à ne pas franchir sous peine d'intervention étrangère. Cette ligne rouge bien définie a du faire sourire le dictateur syrien car si pour les uns cet avertissement était compris comme une choquante ingérence dans les affaires syriennes pour le dictateur syrien, ça voulait tout simplement dire qu'on lui donnait carte blanche pour massacrer librement. Une carte blanche d'autant plus réjouissante pour le dictateur qu'il est tranquille du côté de l'Onu grâce à un véto permanent de ses amis russes et chinois et que l'Iran lui a garanti une protection au cas où certains voisins s'aventuraient à se frotter à l'armée syrienne de bashar el assad.
Ce n'est donc pas pour rien que depuis cet avertissement américain, le régime non seulement ne fait aucunement montre de volonté de négocier mais bien au contraire s'acharne férocement sur les villes ou sont concentrés les rebelles ne prêtant aucune attention aux dégâts collatéraux avec une volonté d'écraser dans le sang la rébellion.. Le discours d' Obama est lourd de sens et il intervient à quelques mois d'échéances électorales peu propices à des aventures militaires surtout après les échecs cuisants en Irak et en Afghanistan. Ce discours dans lequel il annonçait que les Etats Unis pourraient être amenés à intervenir en cas d'usage par la Syrie d'armes chimiques ou biologiques. Armes que le régime a dit posséder et qu'il en ferait usage en cas d'agression étrangère. Armes qu'il a pourtant déjà expérimenté à petites échelles d'après la nature apparue un temps des symptômes de certaines victimes. Ainsi, Obama n'est point préoccupé par les morts par milliers des civils syriens mais sa seule préoccupation serait le risque encouru par les populations non syriennes et on ne peut que penser à la population israélienne.
  L'occident est dans une situation très délicate. D'une part elle a du mal à fermer les sur yeux sur les atrocités du régime qui ont lieu actuellement et d'autre part, il n'est pas question pour lui de soutenir n'importe quel régime d'où sa position ambigüe et son refus d'aider militairement la rébellion,  la présence d'éléments d'El quaïda et de dijihadistes en free lance que les pro bashar considèrent comme des mercenaires en fermant les yeux sur les soutiens plus que réels de russes, libanais du hezbollah, iraniens aux forces de Bashar  n'tant pas faite pour encourager les choses.

En deux mots, tout le monde a peu de l'après bashar. Les turcs redoutent l'instauration d'un kurdistan autonome que les éléments du PKK utiliseraient comme base arrière, occidentaux et israéliens redoutent eux que la nouvelle Syrie serve à une implantation de groupes affiliés à el quaïda d'où partiraient des raids en direction du Goland ou de la jordanie mais la crainte serait aussi du côté de l'Iran qui redoute l'encerclement même s'il est allié de l'Irak dont le régime fruit de l'instauration de la pax america  joue sur les deux plans: allé américain et allié iranien.,  Et puis la crainte de l'Iran est la coupure de son accès à la mer et son impossibilité à ravitailler son domino au Liban, le Hezbollah.  
Nous voilà dans une situation de pourrissement qui fait les affaires de personne et surtout pas de l'occident de qui prouve n'entre autres que ce qui se passe dans le dossier syrien n'entre pas dans un schéma directeur de complot planifié  de longue date. si ça avait été le cas, les rebelles auraient été vite équipés d'armement dernier cri et de batteries antiaériennes. On est très loin de ça et les avions de l'armée de Bashar se livrent à un jeu de massacre au quotidien.

Si pour Obama, la ligne rouge n'est pas franchie, ce n'est pas le cas pour la population syrienne qui aujourd'hui prierait presque pour que bashar utilise ses armes chimiques pour en finir une fois pour toutes mais bashar est trop malin et se joue des diplomates et de l'opinion mondiale secondé par une armée discipliné de propagandistes qui lui assure un soutien sans faille faisant de lui un combattant anti sioniste valeureux.  Pendant ce temps la liste des morts s'allonge à n'en plus finir à travers tout le pays et plus particulièrement aux environs de Damas, Homs, Alep et Hama.

Il y a une autre ligne rouge qui est dépassée, c'est ma propre ligne. Des mois à informer, soutenir une population victime des atrocités du régime de Bashar, démonter les arguments fallacieux de la propagande de Bashar qui passe son temps à récuser tout acte de massacre, qui passe son temps à considérer que les opposants ne sont que des mercenaires à la solde de l'occident, des pays du golfe ou pire à ne voir dans cette opposition que des terroristes d'El quaïda, des mois à contrer ceux qui ne voient dans cette guerre d'un régime contre son peuple qu'une guerre de religion en vue d'éradiquer les minorités du pays. Des mois d'effort pour en arriver à une situation où parce qu'on s'oppose à un criminel de guerre, on est assimilé à un terroriste d'El quaïda ou à BHL comme si j'avais attendu el quaïda ou bhl pour réagir aux évènements de Syrie. Des mois pour expliquer que ce n'est pas un complot international mais le complot d'un régime sanguinaire contre un peuple qui ne demande qu'à vivre libre et qui aujourd'hui doit regretter amèrement de s'être révolter, qui ne comprend pas pourquoi on l'abandonne. Ce peuple croyait naïvement que dans la lancée des révolutions arabes, bashar al assad n'aurait pas cherché à comprendre et qu'il serait vite parti en laissant la place propre, ce peuple avait cru qu'après les génocides passés et les paroles " plus jamais  ça "maintes fois répétées  ,  l'humanité n'allait pas laisser faire. non seulement le monde a laissé faire mais il a fait comprendre au dictateur qu'il ne serait pas dérangé dans son oeuvre destructrice tant qu'il ne fait pas appel aux armes de destruction massive qui elles pourraient atteindre Israël et pour que ce monde occidental ne soit pas accusé par l'impérialisme russo-irano chinois d'interventionnisme exagéré, il a décidé d'aider la rébellion au minimum de peur que certaines armes ne tombent dans les mains des pires ennemis à la fois des occidentaux que des russes, j'ai nommé les djihadistes dont des membres de la mouvance d'el quaïda.
Ainsi personne pour protéger les civils et personne pour leur donner les moyens de se défendre sérieusement contre une armée de métier sous perfusion intense de la part de la Russie et de l'Iran

 et aidée par des militants libanais du Hezbollah.

Ainsi après plus d'1 an et demi à faire de mon mieux pour faire connaître le combat courageux des syriens qui souhaitent vivre libre, après avoir fait connaitre ceux qui manifestaient pacifiquement dans toutes  les villes de Syrie, après avoir fait connaître le sort des torturés, des prisonniers, je m'en viens à me demander à quoi bon.

Oui à quoi bon toute cette énergie déployée pour des gens sourds .
Sourds aux bruits, sourds aux souffrances et sourds aux appelles au secours.

J'ai l'impression de perdre mon temps, d'y laisser ma santé mentale
de parler à des murs sur lesquels  même l'écho de mes paroles ne reviennent pas
Des murs qui absorbent tout et qui ne bougent pas.

Oui à quoi bon faire comprendre l'impossible, l'horreur, l'inhumain
quand en face, on se contente de répéter sans fausse note: complot, c'est pas beau mais tout est faux ou el quaida , el jazeera, usa, irak, qatar, otan, iran.

On n'a plus l'impression de parler à des êtres humains mais à des robots incapable de réflexion ou de la moindre empathie qui où mettent tout le monde dans le même sac, considérant qu'il y en n'a pas  un pour relever le niveau de l'autre tout en martelant complot, complot et  iran, iran saupoudré des mots classiques, islamo-americano-sionistes repris du discours  des extrêmes droites dont l'ennemi juré est l'islam en mode light ou sévère.
A quoi bon d'expliquer ou d'argumenter quand d'office tous les médias qui ne parlent pas de bashar en bien sont considérés comme de la propagande et au service de l'impérialisme mais ça ne dérange pas les mêmes de citer ces médias mainstream quand l'info est à leur goût quand elle casse du rebelle et là d'un coup les louanges pleuvent avec les dents serrés , l'expression si ce média mainstream le dit, c'est que ça doit être vrai mais pour eux quand il dit le contraire, ça ne peut être que faux.

alors oui au bout de plusieurs mois d'effort, j'en ai raz le front. Plus envie d'expliquer, plus envie de me battre contre la propagande des spécialistes en complots universels et éternels capables d'avoir toujours raison même quand ils ont tort.

A partir d'aujourd'hui, je ne commenterai plus l'actualité syrienne, je ne donnerai plus mon avis, je ne contredirai plus mes contradicteurs, je les laisserai avec leurs vérités si faciles à avaler. Je les laisserai avec leurs bavardages, je ne débattrai plus , effaré par la violence qui anime les débats d'une stérilité éblouissante, bouffés par la haine, les injures. Ce qui aujourd'hui me chagrine, c'est que la violence des échanges touche aussi les groupes de militants anti bashar qui commencent à se déchirer selon l'étiquette religieuse qu'on leur a flanqué  à la naissance oubliant presque que tous les jours des dizaines de Syriens meurent dans d'atroces souffrances.

Je vais dorénavant me concentrer sue ce que je sais le mieux faire, l'aide humanitaire. Je vais me concentrer sur l'aide aux réfugiés, aux syriens en souffrance et laisser les débats sans fin qui épuisent et où certains pensent refaire le monde. Je me contenterai de publier des articles sur la Syrie sur ma page d'infos http://facebook.com/freesyriamonde mais, s'en est fini des articles incendiaires sur la situation syrienne, des articles où je dénonce, où je stigmatise. Je n'en veux plus. Je n'en peux plus. l y a eu trop de dégâts dans ma conscience, trop d'incompréhensions autour de moi, trop de blessures que j'aurai du mal à soigner. J'essaierai d'honorer de mon énergie la simple aide humanitaire afin que le peuple Syrien puisse peut être oublier que l'Humanité n'était pas au rendez vous de la solidarité,
Lui faire oublier peut être que l'humanité a préféré protéger les tyrans et fermer les yeux sur leurs crimes.
Je suis triste pour tous ces morts, pour tous ces blessés, ces êtres qui n'ont rien demandé si ce n'est un peu de liberté et à qui on fait jusqu'à regretter le jour où ils sont nés en leur faisant vivre les pires tortures que l'homme n'ait jamais été capable d'inventer.

J'en ai fini avec mon propos. Demain sera un autre jour



Bosra Sham, Deraa, 26-08-2012:victimes d'un massacre . 
Apparemment le massacre des enfants , ce n'est pas une ligne rouge

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