Il y a 4 ans, j'avais abordé le combat courageux d'un citoyen algérien qui mérite beaucoup plus de respect que le président algérien Bouteflika dont la candidature est annoncée pour un 4 ième mandat. Le mandat de trop.
Il y a 4 avant, j'avais écrit cet article ci qui fut malheureusement peu lu. C'est bien dommage. J'ai voulu en parler aujourd'hui pour montrer qu'un combat juste ne mérite jamais d'être abandonné.
Je vais lister le contenu de différents articles publiés sur cette affaire afin que cette affaire qui salit la mémoire des vrais anciens combattants pour l'indépendance de l'Algérie ne soit pas oubliée.
Le verdict renvoyé au 22 mars 2010.
El Watan, 16 mars 2010
Prévu pour hier, le prononcé du verdict relatif à l’affaire Mellouk a été renvoyé au 22 mars prochain.
L’annonce
a été faite en présence de nombreuses moudjahidate, venues apporter
leur soutien à un homme qui se bat depuis 18 ans pour la vérité. Jamais
une salle d’audience n’a connu une présence aussi importante de femmes,
anciennes révolutionnaires, venues exprimer leur solidarité avec celui
qui a fait éclater le scandale des magistrats faussaires en… 1992.
L’ambiance
était bon enfant jusqu’à ce qu’un policier vienne provoquer un
incident. Une altercation avec une des moudjahidate a failli tourner au
vinaigre. Les échanges de propos entre l’agent et les femmes se font
sous le regard de la présidente, qui marque quelques secondes d’arrêt.
Sur ce coup, Mellouk se lève et interpelle la magistrate. « Madame la
présidente, il y a de la provocation dans la salle. Les femmes qui sont
là, sont d’anciennes condamnées à mort, des révolutionnaires qui ont
libéré le pays, elles ne méritent pas d’être malmenées de la sorte… »,
déclare Mellouk à la présidente restée de marbre face au climat tendu,
qui règne dans la salle d’audience. Les femmes, à leur tête Fettouma
Ouzgane, ne se laissent pas intimider par les policiers. Elles se lèvent
et expriment à haute voix leur indignation, poussant la présidente à
suspendre l’audience. Les cris de colère s’élèvent, mais quelques
minutes plus tard, la magistrate revient à la salle et annonce le renvoi
du prononcé du verdict au 22 mars. Ce qui irrite davantage
l’assistance.
C’est l’anarchie dans la salle. « Pourquoi ce
renvoi ? Nous voulons connaître le sort réservé à cette affaire. Cela
fait 18 ans que le dossier traîne. Barakat ! », lance Fettouma Ouzgane,
appuyée par d’autres anciennes moudjahidate, toutes exacerbées par « la
cabale judiciaire » dont est victime Benyoucef Mellouk depuis des
années. Dans la foule compacte qui a fini par quitter la salle
d’audience, il y avait aussi certains enfants de chouhada (martyrs de la
Révolution), d’anciens moudjahidine, comme Abdelkader Souhabi, retraité
des douanes, qui a fait éclater le scandale des D15 (transit de
marchandise par la frontière terrestre) et d’autres anonymes.
Dans
le hall, il règne le même climat de colère, avant que toute la foule ne
sorte dans la rue, en face du tribunal et de se disperser quelques
minutes plus tard. Le renvoi du prononcé du verdict suscite l’inquiétude
chez Mellouk, qui espérait en finir une fois pour toutes avec cette
affaire qui l’use depuis 18 ans. « Je veux que cette cabale prenne fin.
Trop, c’est trop ! Je suis fatigué de faire le va-et-vient dans les
tribunaux, et ce, pour avoir levé le voile sur la vérité. Une vérité que
je n’ai pas cherchée, mais que mes responsables m’ont instruit de faire
éclater. Tout ce que j’ai dit est documenté. Je n’ai rien inventé »,
déclare Mellouk. Ce dernier, faut-il le rappeler, a été chargé, en tant
que chef du service contentieux et des affaires sociales au niveau de la
chancellerie, d’ouvrir une enquête sur la situation des magistrats.
Ses
investigations ont levé un véritable lièvre. Sur les 800 dossiers à
l’étude, plus de 300 comportaient de fausses attestations d’ancien
moudjahid. Mais, quelque temps plus tard, Mellouk subit le pire. Mis en
prison, il a été poursuivi par le tribunal criminel pour « divulgation
de secret professionnel et vol de documents confidentiels ». L’affaire
est restée pendante jusqu’en 1997, lorsque le procès a été renvoyé à une
date ultérieure. En 1999, Mellouk a été condamné à 3 ans de réclusion
avec sursis. Une condamnation qui va coïncider avec la plainte pour
diffamation déposée par deux anciens ministres de l’Intérieur, Mostefa
Mohamedi, et des Moudjahidine, Mohamed Djeghaba. En février 2008, et
contre toute attente, le tribunal prononce une peine de 4 mois de prison
ferme, confirmée par la cour d’Alger, dans un simulacre de procès, en
juillet 2009, et en l’absence des parties. Après un pourvoi en
cassation, Mellouk a été rejugé le 8 mars dernier et le verdict, qui
devait tomber hier, a été reporté au 22 mars prochain. Une pétition
nationale de solidarité avec cet ancien moudjahid et cadre de l’Etat a
été initiée par d’anciennes combattantes de la Révolution, à leur tête,
Mme Fettouma Ouzgane et dont les premières signataires sont de grandes
personnalités révolutionnaires. Celles-ci demandent la relaxe pour
Mellouk tout en lui exprimant leur solidarité et leur soutien dans son
combat pour la vérité.
Par Salima Tlemçani
Il a fait éclater le scandale des magistrats faussaires
Mellouk : L’acharnement de la justiceRenvoyé une première fois, à la suite d’incidents, le verdict concernant le procès qui oppose les deux anciens ministres de l’Intérieur, Mostefa Mohammedi, et des Moudjahidine, Mohamed Djeghaba, à Benyoucef Mellouk, depuis… 18 ans, est finalement tombé, hier, comme un couperet. La cour a confirmé la peine de 4 mois de prison ferme, prononcée en première instance. C’était le choc dans la salle. Une foule nombreuse, composée surtout de membres de l’ALN, notamment des Wilayas historiques I et II, d’anciennes condamnées à mort, de familles de victimes du terrorisme, de syndicalistes et de militants des droits de l’homme, est venue, dès 9h, apporter son soutien et exprimer sa solidarité avec celui qui se bat contre ceux qui ont perverti l’histoire du pays. Toutes ces femmes suivaient silencieusement, pendant près d’une heure, la lecture des décisions par la présidente du tribunal, Mme Latifa Kesanti, jusqu’à ce que celle-ci termine avec l’affaire Mellouk.
Mellouk : L’acharnement de la justiceRenvoyé une première fois, à la suite d’incidents, le verdict concernant le procès qui oppose les deux anciens ministres de l’Intérieur, Mostefa Mohammedi, et des Moudjahidine, Mohamed Djeghaba, à Benyoucef Mellouk, depuis… 18 ans, est finalement tombé, hier, comme un couperet. La cour a confirmé la peine de 4 mois de prison ferme, prononcée en première instance. C’était le choc dans la salle. Une foule nombreuse, composée surtout de membres de l’ALN, notamment des Wilayas historiques I et II, d’anciennes condamnées à mort, de familles de victimes du terrorisme, de syndicalistes et de militants des droits de l’homme, est venue, dès 9h, apporter son soutien et exprimer sa solidarité avec celui qui se bat contre ceux qui ont perverti l’histoire du pays. Toutes ces femmes suivaient silencieusement, pendant près d’une heure, la lecture des décisions par la présidente du tribunal, Mme Latifa Kesanti, jusqu’à ce que celle-ci termine avec l’affaire Mellouk.
L’avocat de Mellouk,
Me Mokrane Aït Larbi, va introduire un pourvoi en cassation auprès de
la Cour suprême. Il annonce la création d’un comité pour la vérité sur
Mellouk et d’une campagne de soutien à ce dernier. Confirmation de la
décision prononcée par le tribunal », dit-elle d’une voix inaudible,
avant de se lever et de lever l’audience, devant une salle restée
ébahie. « C’est une honte. Vous ne pouvez pas condamner un vrai
moudjahid pour sauver un traître. De cette façon, la justice devient
complice », lance Mme Fattouma Ouzgane, ancienne membre de l’ALN. A côté
d’elle, Djamila Bouhired, une autre figure de la Révolution, est
choquée, tout comme Djoheir Akrour ou Mme Koreichi et tant d’autres
présentes dans la salle d’audience. Pris de colère, Mellouk déclare : «
Regardez ce qui arrive à ceux qui disent la vérité dans notre pays. Les
magistrats faussaires sont encore dans les rouages de la justice, ce
sont eux qui veulent que ma voix se taise à jamais. Les vrais
combattants de la Révolution sont là aujourd’hui, ce qui prouve que mon
combat est le leur. Je n’ai dit que la vérité et rien que la vérité. »
L’anarchie
s’empare de la salle. Contrairement à l’audience précédente, les
policiers n’ont pas fait dans la provocation. Ils ont laissé faire. Me
Mokrane Aït Larbi, l’avocat de Mellouk, est assailli par les femmes
présentes. « Il faut marcher dans la rue pour protester contre ce
verdict. Il faut aller ramener tous les vrais moudjahidine pour dénoncer
les traîtres », lance Mme Ouzgane, avant d’être interrompue par Me Aït
Larbi. « Nous allons introduire un pourvoi en cassation auprès de la
Cour suprême, créer un comité de vérité sur l’affaire des magistrats
faussaires et en même temps organiser une campagne de solidarité avec
Mellouk… », dit-il aux nombreuses personnes qui voulaient à tout prix
occuper la rue pour exprimer leur colère.
« Nous sommes tous des Mellouk »
La
sœur de Mellouk éclate en sanglots. « Que veulent-ils faire de nous.
Ils ont brisé toute une famille, spolié nos biens et maintenant, ils
veulent mettre Benyoucef en prison. Qu’avons-nous fait pour mériter ce
sort ? Avons-nous tué, volé ou pillé l’argent du peuple ? Rien de tout
ça. Notre famille compte parmi ses enfants de nombreux combattants de
l’ALN. Ceux qui nous poursuivent sont parmi ceux qui ont trahi le pays,
comment se fait-il que la justice leur donne raison ? »,
s’offusque-t-elle. Son frère, tente de la calmer, mais en vain. Il sort
de son cartable un gros dossier et le remet à Djamila Bouhired. « Je
vous confie la bombe que j’ai entre les mains depuis des années. Si vous
avez le courage de lire ce qu’il y a à l’intérieur, faites-le et
informez-en le peuple que vous toutes avez libéré », lui dit-il les
larmes aux yeux.
Mme Bouhired prend le dossier, essuie ses larmes
et lui rétorque : « Nous ne trahirons jamais l’Algérie. Nous ferons
tout pour que la vérité soit connue. Nous sommes toutes avec toi. » Mme
Ouzgane lui emboîte le pas : « C’est en 1960 qu’ils ont décidé d’écarter
les vrais membres de l’ALN, mais à l’époque, nous étions naïfs de
croire que les faux moudjahidine et les harkis allaient envahir l’Etat.
Nous allons les dévoiler et les démasquer tous, parce que nous sommes
tous des Mellouk et personne ne peut nous arrêter. » Des propos qui
résonnent très fort dans le hall de la cour, mais pas dans les oreilles
des magistrats. Lourde, la peine de 4 mois de prison ferme n’est pas
prononcée uniquement contre Mellouk, mais aussi contre tous ceux qui
oseront, à l’avenir, révéler une vérité autre que celle détenue par les
dignitaires du système. La pétition lancée par les anciennes
combattantes de l’ALN, pour réclamer « la vérité » et exprimer le
soutien à Mellouk, est déjà signée par des centaines de citoyens en
attendant que le comité de vérité soit mis en place dans les jours à
venir pour réfléchir à des actions sur le terrain.
Par Salima Tlemçani
www.elwatan.com
http://www.liberte-algerie.com/radar/benyoucef-mellouk-saisit-le-nouveau-ministre-de-la-justice-affaire-des-magistrats-faussaires-185610
http://www.dailymotion.com/video/xwq7ok_benyoucef-mellouk-et-les-magistrats-faussaires-en-algerie_news
http://zaccarsite.blogspot.fr/2013/01/benyoucef-mellouk-la-mafia-politico.html
http://www.youtube.com/watch?v=e4VgTRFF23Q
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