dimanche 17 novembre 2013

Le témoin qui dérange: Benyoucef Mellouk

Il y a 4 ans, j'avais abordé le combat courageux d'un citoyen algérien qui mérite beaucoup plus de respect que le président algérien Bouteflika dont la candidature est annoncée pour un 4 ième mandat. Le mandat de trop.
Il y a 4 avant, j'avais écrit cet article ci qui fut malheureusement peu lu. C'est bien dommage. J'ai voulu en parler aujourd'hui pour montrer qu'un combat juste ne mérite jamais d'être abandonné.









Je vais lister le contenu de différents articles publiés sur cette affaire afin que cette affaire qui salit la mémoire des vrais anciens combattants pour l'indépendance de l'Algérie ne soit pas oubliée.



Le verdict renvoyé au 22 mars 2010.

El Watan, 16 mars 2010

Prévu pour hier, le prononcé du verdict relatif à l’affaire Mellouk a été renvoyé au 22 mars prochain.


L’annonce a été faite en présence de nombreuses moudjahidate, venues apporter leur soutien à un homme qui se bat depuis 18 ans pour la vérité. Jamais une salle d’audience n’a connu une présence aussi importante de femmes, anciennes révolutionnaires, venues exprimer leur solidarité avec celui qui a fait éclater le scandale des magistrats faussaires en… 1992.

L’ambiance était bon enfant jusqu’à ce qu’un policier vienne provoquer un incident. Une altercation avec une des moudjahidate a failli tourner au vinaigre. Les échanges de propos entre l’agent et les femmes se font sous le regard de la présidente, qui marque quelques secondes d’arrêt. Sur ce coup, Mellouk se lève et interpelle la magistrate. « Madame la présidente, il y a de la provocation dans la salle. Les femmes qui sont là, sont d’anciennes condamnées à mort, des révolutionnaires qui ont libéré le pays, elles ne méritent pas d’être malmenées de la sorte… », déclare Mellouk à la présidente restée de marbre face au climat tendu, qui règne dans la salle d’audience. Les femmes, à leur tête Fettouma Ouzgane, ne se laissent pas intimider par les policiers. Elles se lèvent et expriment à haute voix leur indignation, poussant la présidente à suspendre l’audience. Les cris de colère s’élèvent, mais quelques minutes plus tard, la magistrate revient à la salle et annonce le renvoi du prononcé du verdict au 22 mars. Ce qui irrite davantage l’assistance.

C’est l’anarchie dans la salle. « Pourquoi ce renvoi ? Nous voulons connaître le sort réservé à cette affaire. Cela fait 18 ans que le dossier traîne. Barakat ! », lance Fettouma Ouzgane, appuyée par d’autres anciennes moudjahidate, toutes exacerbées par « la cabale judiciaire » dont est victime Benyoucef Mellouk depuis des années. Dans la foule compacte qui a fini par quitter la salle d’audience, il y avait aussi certains enfants de chouhada (martyrs de la Révolution), d’anciens moudjahidine, comme Abdelkader Souhabi, retraité des douanes, qui a fait éclater le scandale des D15 (transit de marchandise par la frontière terrestre) et d’autres anonymes.

Dans le hall, il règne le même climat de colère, avant que toute la foule ne sorte dans la rue, en face du tribunal et de se disperser quelques minutes plus tard. Le renvoi du prononcé du verdict suscite l’inquiétude chez Mellouk, qui espérait en finir une fois pour toutes avec cette affaire qui l’use depuis 18 ans. « Je veux que cette cabale prenne fin. Trop, c’est trop ! Je suis fatigué de faire le va-et-vient dans les tribunaux, et ce, pour avoir levé le voile sur la vérité. Une vérité que je n’ai pas cherchée, mais que mes responsables m’ont instruit de faire éclater. Tout ce que j’ai dit est documenté. Je n’ai rien inventé », déclare Mellouk. Ce dernier, faut-il le rappeler, a été chargé, en tant que chef du service contentieux et des affaires sociales au niveau de la chancellerie, d’ouvrir une enquête sur la situation des magistrats.

Ses investigations ont levé un véritable lièvre. Sur les 800 dossiers à l’étude, plus de 300 comportaient de fausses attestations d’ancien moudjahid. Mais, quelque temps plus tard, Mellouk subit le pire. Mis en prison, il a été poursuivi par le tribunal criminel pour « divulgation de secret professionnel et vol de documents confidentiels ». L’affaire est restée pendante jusqu’en 1997, lorsque le procès a été renvoyé à une date ultérieure. En 1999, Mellouk a été condamné à 3 ans de réclusion avec sursis. Une condamnation qui va coïncider avec la plainte pour diffamation déposée par deux anciens ministres de l’Intérieur, Mostefa Mohamedi, et des Moudjahidine, Mohamed Djeghaba. En février 2008, et contre toute attente, le tribunal prononce une peine de 4 mois de prison ferme, confirmée par la cour d’Alger, dans un simulacre de procès, en juillet 2009, et en l’absence des parties. Après un pourvoi en cassation, Mellouk a été rejugé le 8 mars dernier et le verdict, qui devait tomber hier, a été reporté au 22 mars prochain. Une pétition nationale de solidarité avec cet ancien moudjahid et cadre de l’Etat a été initiée par d’anciennes combattantes de la Révolution, à leur tête, Mme Fettouma Ouzgane et dont les premières signataires sont de grandes personnalités révolutionnaires. Celles-ci demandent la relaxe pour Mellouk tout en lui exprimant leur solidarité et leur soutien dans son combat pour la vérité.


Par Salima Tlemçani





 Il a fait éclater le scandale des magistrats faussaires


Mellouk : L’acharnement de la justice
Renvoyé une première fois, à la suite d’incidents, le verdict concernant le procès qui oppose les deux anciens ministres de l’Intérieur, Mostefa Mohammedi, et des Moudjahidine, Mohamed Djeghaba, à Benyoucef Mellouk, depuis… 18 ans, est finalement tombé, hier, comme un couperet. La cour a confirmé la peine de 4 mois de prison ferme, prononcée en première instance. C’était le choc dans la salle. Une foule nombreuse, composée surtout de membres de l’ALN, notamment des Wilayas historiques I et II, d’anciennes condamnées à mort, de familles de victimes du terrorisme, de syndicalistes et de militants des droits de l’homme, est venue, dès 9h, apporter son soutien et exprimer sa solidarité avec celui qui se bat contre ceux qui ont perverti l’histoire du pays. Toutes ces femmes suivaient silencieusement, pendant près d’une heure, la lecture des décisions par la présidente du tribunal, Mme Latifa Kesanti, jusqu’à ce que celle-ci termine avec l’affaire Mellouk.

L’avocat de Mellouk, Me Mokrane Aït Larbi, va introduire un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême. Il annonce la création d’un comité pour la vérité sur Mellouk et d’une campagne de soutien à ce dernier. Confirmation de la décision prononcée par le tribunal », dit-elle d’une voix inaudible, avant de se lever et de lever l’audience, devant une salle restée ébahie. « C’est une honte. Vous ne pouvez pas condamner un vrai moudjahid pour sauver un traître. De cette façon, la justice devient complice », lance Mme Fattouma Ouzgane, ancienne membre de l’ALN. A côté d’elle, Djamila Bouhired, une autre figure de la Révolution, est choquée, tout comme Djoheir Akrour ou Mme Koreichi et tant d’autres présentes dans la salle d’audience. Pris de colère, Mellouk déclare : « Regardez ce qui arrive à ceux qui disent la vérité dans notre pays. Les magistrats faussaires sont encore dans les rouages de la justice, ce sont eux qui veulent que ma voix se taise à jamais. Les vrais combattants de la Révolution sont là aujourd’hui, ce qui prouve que mon combat est le leur. Je n’ai dit que la vérité et rien que la vérité. »

L’anarchie s’empare de la salle. Contrairement à l’audience précédente, les policiers n’ont pas fait dans la provocation. Ils ont laissé faire. Me Mokrane Aït Larbi, l’avocat de Mellouk, est assailli par les femmes présentes. « Il faut marcher dans la rue pour protester contre ce verdict. Il faut aller ramener tous les vrais moudjahidine pour dénoncer les traîtres », lance Mme Ouzgane, avant d’être interrompue par Me Aït Larbi. « Nous allons introduire un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême, créer un comité de vérité sur l’affaire des magistrats faussaires et en même temps organiser une campagne de solidarité avec Mellouk… », dit-il aux nombreuses personnes qui voulaient à tout prix occuper la rue pour exprimer leur colère.

« Nous sommes tous des Mellouk »


La sœur de Mellouk éclate en sanglots. « Que veulent-ils faire de nous. Ils ont brisé toute une famille, spolié nos biens et maintenant, ils veulent mettre Benyoucef en prison. Qu’avons-nous fait pour mériter ce sort ? Avons-nous tué, volé ou pillé l’argent du peuple ? Rien de tout ça. Notre famille compte parmi ses enfants de nombreux combattants de l’ALN. Ceux qui nous poursuivent sont parmi ceux qui ont trahi le pays, comment se fait-il que la justice leur donne raison ? », s’offusque-t-elle. Son frère, tente de la calmer, mais en vain. Il sort de son cartable un gros dossier et le remet à Djamila Bouhired. « Je vous confie la bombe que j’ai entre les mains depuis des années. Si vous avez le courage de lire ce qu’il y a à l’intérieur, faites-le et informez-en le peuple que vous toutes avez libéré », lui dit-il les larmes aux yeux.

Mme Bouhired prend le dossier, essuie ses larmes et lui rétorque : « Nous ne trahirons jamais l’Algérie. Nous ferons tout pour que la vérité soit connue. Nous sommes toutes avec toi. » Mme Ouzgane lui emboîte le pas : « C’est en 1960 qu’ils ont décidé d’écarter les vrais membres de l’ALN, mais à l’époque, nous étions naïfs de croire que les faux moudjahidine et les harkis allaient envahir l’Etat. Nous allons les dévoiler et les démasquer tous, parce que nous sommes tous des Mellouk et personne ne peut nous arrêter. » Des propos qui résonnent très fort dans le hall de la cour, mais pas dans les oreilles des magistrats. Lourde, la peine de 4 mois de prison ferme n’est pas prononcée uniquement contre Mellouk, mais aussi contre tous ceux qui oseront, à l’avenir, révéler une vérité autre que celle détenue par les dignitaires du système. La pétition lancée par les anciennes combattantes de l’ALN, pour réclamer « la vérité » et exprimer le soutien à Mellouk, est déjà signée par des centaines de citoyens en attendant que le comité de vérité soit mis en place dans les jours à venir pour réfléchir à des actions sur le terrain.


Par Salima Tlemçani
www.elwatan.com


http://www.liberte-algerie.com/radar/benyoucef-mellouk-saisit-le-nouveau-ministre-de-la-justice-affaire-des-magistrats-faussaires-185610


http://www.dailymotion.com/video/xwq7ok_benyoucef-mellouk-et-les-magistrats-faussaires-en-algerie_news


http://zaccarsite.blogspot.fr/2013/01/benyoucef-mellouk-la-mafia-politico.html


http://www.youtube.com/watch?v=e4VgTRFF23Q

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