mardi 30 octobre 2012

Drapeau palestinien contre le Mossad

Photo Gilles Dufour
On a le droit de ne pas apprécier la présence d'un drapeau palestinien ou pas sur un terrain de sport mais imaginer qu'on ne fait pas de la politique dans un évènement sportif, c'est tout simplement de la naïveté. Un évènement sportif à l'échelle européenne est d'abord un évènement médiatique. Le sport dans tout ça n'est que secondaire. Que ça plaise ou pas.
Ceux qui financent une telle organisation le font avant tout avec un esprit mercantile. On ne verra jamais des drapeaux palestiniens ou autres lors d'un évènement où il n'y a pas de caméra et lors d'un évènement qui n'est pas projeté en direct.
Certains considèrent que la politique n'a pas sa place dans le sport et que dire alors de certains sponsors à des années lumière de l'esprit sportif. Pourquoi à votre avis, il y a eu un tel déploiement de services de police pour un match sans aucun enjeu et même la présence de services spéciaux étrangers 'Mossad' certainement armés aux côtés de la police française. ça ne dérange personne à ce que je vois. Et bien sûr ce déploiement de sécurité n'est pas financé par les organisateurs qui eux n'encaissent que les bénéfices. Certains s'offusquent de la présence d'un jeune homme avec pour arme un drapeau lourd en symbole oubliant que ce club sportif de Tel Aviv est établi dans un état qui empêche d'autres sportifs de circuler librement de leur prison à ciel ouvert.
C'est beau le slogan pas de politique dans le sport et pourtant comment a-t-on lutter contre l'apartheid sud africain ? avec des fleurs peut être. L'Afrique du sud était boycottée et son sport avec et aujourd'hui l'apartheid fait parti du passé.
Alors plutôt que rouspéter sans chercher à savoir, réfléchissez sur les pratiques sportives en Palestine et les conditions de vie des Palestiniens. Demandez vous pourquoi il est si difficile aux palestiniens de voyager ou même de recevoir leurs visiteurs.
Alors oui , quand les conditions de pratique du sport seront du même niveau en Palestine que pour les Israéliens, on pourra se plaindre de la présence de ces drapeaux en plein milieu d'un match. chacun proteste comme il peut avec les moyens qu'il a.

Le sport n'a jamais été neutre. C'est un outil de propagande utilisé par tous les pays pour dire que chez nous tout va bien même quand ça va mal.





Sur un forum sportif, le problème a été abordé avec des commentaires pour et contre s'opposaient sans violence. Ainsi l'objectif voulu avait été atteint .



Le jeune homme qui avait interrompu le match avec un drapeau palestinien comparaitra le 9 novembre 2012 à 15h devant le tribunal de Chalons/Saône avec une plainte d'incitation à la haine raciale lourde de sens, qu'il rejette.

Sur le déroulement des évènements, il a tenu à s'expliquer auprès des médias. 


Je suis venu au match avec un drapeau dans l’intention de l’exposer dans les tribunes pour exprimer mon soutien au peuple palestinien. Mais le stade se trouvait quadrillé de policiers en civil et en uniformes, ainsi que de chiens, et très vite d’autres jeunes visiblement en déplacement pour la même cause ont été arrêtés, fouillés, interrogés, et encerclés de policiers les empêchant de faire le moindre mouvement.
Voyant qu’ils étaient ainsi immobilisés, j’ai décidé de montrer le drapeau palestinien que j’avais gardé sur moi, et suis entré sur le terrain quelques secondes avec mon drapeau visible, avant d’être ceinturé et embarqué.
Une dizaine d’agents de sécurité en costumes noirs m’ont escorté dans les coulisses du Colisée, dont l’un particulièrement virulent qui me mettait des gros coups de poing dans le crâne, à l’arrière de la tête, pendant mon parcours jusqu’au responsable du dispositif.
Certains ne parlaient pas français entre eux, et je fus davantage renseigné, quand l’un d’entre eux s’arrêta pour demander aux autorités locales de vérifier l’identité d’un journaliste qui se trouvait dans le carré de presse . Apprenant qu’il était palestinien (et journaliste) il demanda son évacuation et son embarcation au poste pour interrogatoire.
A la lecture du reportage publié par le quotidien local "Le Journal de Saône-et-Loire", j’ai appris, après ma libération, des détails supplémentaires sur l’implication directe du Mossad, de A à Z, dans le déroulement de la soirée à Chalon sur Saône. Ce que je trouve particulièrement choquant.
J’appris également qu’une femme avait été arrêtée pour avoir brandi un drapeau palestinien à la sortie du stade, une fois le match terminé ! Elle ne fut libérée qu’à 6 H du matin.
Une fois mis en cellule, j’ai eu droit à diverses insultes de la part de policiers qui venaient me traiter de "Pauv’ con" et autres amabilités.
Puis l’officier de police judiciaire vint me dire que j’allais être inculpé pour incitation à la haine raciale. Alors que je réfutais une telle accusation, il me déclara que c’est lui décidait, pas moi.
Une femme médecin est ensuite venue me sermonner de manière arrogante. Je lui ai dit de s’occuper de m’ausculter et signalé les coups qui m’avaient été portés au crâne, sans que cela ait l’air de la troubler.
Je fus ensuite renvoyé dans ma cellule, où je me retrouvai en compagnie d’une personne âgée et ivre, alors qu’il n’y avait qu’un seul lit dans ce local exigu.
Après audition le lendemain, où je n’avais rien à déclarer, il me fut signifié à 13 H 30 que j’allais être déféré devant un tribunal pour une comparution immédiate.
A 15 H, quand ce fut mon tour de comparaître, le juge me posa une série de questions pour savoir si la haine était le moteur de mon action. Je répondis que mon geste, parfaitement pacifique, avait pour but de dénoncer la politique d’un Etat et que j’avais pour amis des Israéliens, qui eux aussi s’opposaient dans leur pays à la politique coloniale et aux exactions contre les Palestiniens.
Après une suspension de séance, le juge fit savoir qu’il acceptait mon refus d’une comparution immédiate et ma demande de report du procès, afin que je puisse préparer ma défense.
Mon procès aura donc lieu le vendredi 9 novembre prochain à 15 H, au Tribunal de grande Instance (TGI) de Chalon sur Saône, et je vous remercie de votre présence et de votre soutien face à cette manière d’inverser les rôles, et de vouloir criminaliser des personnes qui luttent pour le respect des droits de l’homme et du Droit International.
Layli source europalestine.com"



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il s'en sort bien en fin de compte .

http://www.ism-france.org/temoignages/Match-de-basket-a-Chalon-sur-Saone-forte-mobilisation-en-solidarite-avec-Layli-devant-le-tribunal-article-17570