mercredi 1 mai 2013

Le Diable s'habille en Prada

J'ai reçu, tout à l'heure un message qui m'invitait à signer une pétition. Des pétitions, j'en ai signé et parfois, il m'arrive d'en avoir raz le bol de laisser mon émail à des individus dont j'ignore le sérieux et surtout l'usage qu'ils feront de mon émail alors depuis quelques temps, je suis devenu plus sélectif et volontairement, je ne signe que ce que je juge utile de faire connaitre parce que choquant ou mal connu. C'est ainsi qu'en tombant sur cette pétition qui venait en défense d'une employée modèle qui s'était engagée à défendre ses collègues, je ne pouvais que m'engager à soutenir et pour bien faire, j'ai voulu concrétiser mon action non seulement par ma signature et la publication du lien sur ma page facebook, mon compte twitter  et la diffusion auprès d'amis mais aussi par cet article dans mon blog et la mise en ligne dans la rubrique pétition de ce soutien contre une société qui bosse dans la mode et qui semble oublier le sens du mot éthique quand bien même, la justice japonaise eut donné raison à la marque de haute couture.


Pourquoi cette pétition :  Pour défendre une employée de Prada condamnée par la Justice Japonaise à indemniser la marque Prada pour avoir dénoncer des atteintes à la dignité humaine. Qui est cette employée: Elle s'appelle Rina Bovrisse, ressortissante japonaise, est diplômée de la "Parsons School of Design" de New York. Au cours de sa carrière de 18 ans
dans la mode, elle travaille pour les plus grands groupes de luxe dans le monde, comme
Chanel ou Prada Inc. USA. En avril 2009, Prada Japon recrute Rina comme Responsable des
ventes, en charge de superviser les 500 employés de Prada au Japon. Enthousiasmée par
cette nouvelle opportunité, elle déménage au Japon avec son fils de deux ans.



Qu'est ce qui a poussé Rina à se retrouver en porte à faux avec la justice Japonaise


Presque immédiatement, Rina observe des situations de discriminations dans le département des ressources humaines de Prada.

Elle se souvient du PDG de Prada Japon, Davide Sesia, donnant l'ordre de la rétrogradation et du transfert de quinze femmes employées (alors que beaucoup d'entre elles faisaient partie des meilleurs vendeuses, et travaillaient à Prada depuis longtemps), au motif qu'elles étaient "vieilles", "grosses", "laides", "répugnantes", ou "qu'elles n'avaient pas le look Prada". 

Quand elle s'est élevée contre cette injustice, Rina a reçu des critiques sur son apparence, et a subi une rétrogradation pour un poste de vendeuse, avant d'être invitée à démissionner.


Action, réaction: 

En 2010, Rina et deux de ses collègues de Prada ont décidé d’agir. Elles ont porté plainte contre la marque de mode de luxe, en faisant valoir que la discrimination et le harcèlement de Prada basé sur l’apparence violait l'article 709 du Code civil japonais.

Deux ans plus tard, en octobre 2012, le Président de la Cour de Tokyo Reiko Morioka a statué en faveur de Prada, en décidant que la discrimination démontrée de l'entreprise était acceptable pour une marque de mode de luxe et qu’une employée bien rémunérée devait être capable de résister à un certain niveau de harcèlement.

La décision va à l'encontre des lois japonaise et américaine, qui interdisent la discrimination au travail et protègent les droits des employés s'ils s'expriment pour l'amélioration sociale.

Prada a contre attaqué : la marque a décidé de poursuivre Rina à hauteur de 780.000 $ pour atteinte à l’image de marque en accusant publiquement l'entreprise de discrimination. L'ironie de cette attaque en justice est que le juge Morioka et les avocats de Prada ont précédemment reconnu que la discrimination avait effectivement eu lieu.

Le Comité des Nations unies pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes a rencontré Rina pour échanger sur son expérience et sur la question plus large de la discrimination contre les femmes dans la population active.
Ce genre d'affaire, il en existe d'autres d'où l'intérêt de signer et faire connaître ce combat.




Ils en ont parlé:

http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/04/20/au-japon-prada-est-accuse-de-licencier-les-moches_1340001_3234.html

version des faits par Prada: http://japon.aujourdhuilemonde.com/prada-dement-avoir-demande-de-virer-les-vieux-gros-laids-degoutants-au-japon


Interview de Rina Bovrisse    http://www.france24.com/fr/20100514-rina-bovrisse-moche-prada-japon-justice-tribunal-harcelement-laideur-licenciement

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