LA MORT de son père, en 1999, a été le début de sa renaissance. C'est à cette date que Lydia Gouardo, aujourd'hui âgée de 45 ans, a été délivrée de son bourreau, dont elle a eu six enfants, entre 1982 et 1993. Pendant 28 ans, cette habitante du village de Coulommes (Seine-et-Marne) a été victime de viols et d'actes de torture (brûlures à l'acide...), devant sa belle-mère. Cette dernière a été condamnée en mars 2007 par le tribunal de Meaux à trois ans de prison avec sursis, pour non-dénonciation de crime. L'affaire a été jugée en appel à Paris le 18 avril. La belle-mère a écopé de quatre ans avec sursis, pour la même infraction et pour agression sexuelle sur un des fils de Lydia. « C'est le dossier le plus lourd que j'ai traité. La durée des faits, l'impunité dont a bénéficié le criminel, la violence des actes et la faillite des institutions en font une affaire hors norme. Que penser du silence de l'Education nationale, de la gendarmerie, des services sociaux, de la justice ? C'est peut-être la raison pour laquelle les procès se sont tenus à huis clos, contre l'avis de ma cliente », estime Me Alain Mikowski, l'avocat de Lydia. Celle-ci, bouleversée par le calvaire d'Elisabeth Fritzl en Autriche, s'est confiée. Qu'avez-vous ressenti en apprenant le calvaire de cette Autrichienne séquestrée par son père ? Lydia Gouardo. Je me suis dit : Elle a subi plus que moi. J'ai envie d'aider cette femme, j'aimerais bien qu'elle soit ma copine. Je me sens moins seule. Il y a peut-être d'autres cas comme ça, dans des villages, où les gens ferment leurs volets. Etiez-vous enfermée par votre père ? Non, mais j'étais enfermée quand je voulais partir. J'avais peu de contact avec l'extérieur, je n'étais pas scolarisée, sauf quelques mois. Mon père ne voulait pas que j'aille à l'école. J'écris à peine. Ce que mon père me faisait, je croyais que c'était normal. Je fuguais seulement quand il frappait trop fort. A chaque fois, je racontais mon histoire, mais on me ramenait chez lui. Quand a commencé votre calvaire ? J'avais 9 ans. Ma belle-mère m'a plongée dans un bain d'eau bouillante. Les viols ont commencé après. C'était trois fois par jour. Ma belle-mère y assistait parfois. Le dernier viol remonte au 13 novembre 1999, une semaine avant la mort de mon père. Comment se sont passés vos accouchements ? J'allais à l'hôpital, mon père était là. Quand les infirmières demandaient qui était le père, je disais que c'était lui. Personne n'a jamais réagi. Après un de mes accouchements, il m'a cousu le sexe, pour que je ne couche pas ailleurs. Il m'avait endormie avec de l'éther, ce qu'il faisait quand il me torturait. « J'en veux à mes voisins » Vous vivez toujours dans la maison où vous avez été maltraitée ? C'est ma maison. Mais je ne parle à personne. J'en veux à mes voisins. Certains habitaient là à l'époque et ne disaient rien. Même les gendarmes, car ils venaient souvent chez nous, à cause du vieux qui faisait du tapage. Comment tenez-vous ? Grâce à mon compagnon, Sylvain, il m'aime trop (son visage s'illumine). J'ai deux enfants avec lui. Il m'a acceptée avec mes sept enfants, dont six sont issus de mon père. C'est grâce à lui que j'ai déposé plainte, il m'a fait comprendre que ce qui était arrivé n'était pas normal. Mes enfants m'aident aussi. Je les aime tous même si j'ai du mal à fêter leur anniversaire. Je les envie un peu. Quand je les vois flirter, je me dis que j'aurais bien aimé savoir ce que c'est. Guénaèle Calant COULOMMES (SEINE-ET-MARNE), HIER. Lydia Gouardo, comme Elisabeth Fitzl, a été victime d'un père tortionnaire et violeur. « J'aimerais bien qu'elle soit ma copine », dit la Française. source : Le Parisien . voilà un aperçu en vidéo ici
vendredi 2 mai 2008
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2 commentaires:
inscrit :)) !
j aimerai aussi raconter un véçu qui me poursuit ... heureusement moins grave ... mais qui est là ....
cette femme heuresuement est entourée d "amour par son ami ...
je ne sais que dire .. devant ces horreurs ...courage
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