Pour cette commémoration du dramatique évènement de septembre 1982. Bientôt 30 ans, toute une vie
je vous propose 2 liens dont un ancien mais oh combien d 'actualité.
http://www.mediarabe.info/spip.php?article998
Durant ces 25 ans, ces massacres injustifiables ont constitué un fond de commerce très lucratif pour tous les hypocrites qui ont fait des Palestiniens leur chair à canon et exploité ce crime à des fins politiques.
Avec le recul, ce n’est plus un secret pour personne que les massacres de Sabra et de Chatila ont été « merveilleusement exploités » par le « champion de la Résistance arabe », le Baas syrien. Il en est de même de la succession de guerres qui visaient à éradiquer l’OLP et Yasser Arafat, frère-ennemi de Hafez al-Assad. C’est ainsi que quelques années plus tard, la « guerre des camps palestiniens » avait opposé sur ordre de Damas le Hezbollah et Amal (chiites) aux derniers rescapés de l’OLP à Beyrouth, et les miliciens alaouites d’Ali Eïd aux camps de Baddawi et de Nahr el-Bared à Tripoli…
Certes, les massacres de Sabra et de Chatila ont engagé la responsabilité d’Israël, force d’occupation au Liban, censée protéger la population civile occupée. Mais avec le recul, il apparaît que ces massacres ont davantage servi l’autre puissance d’occupation, la Syrie.
Dans les faits, au terme de l’opération « Paix en Galilée », l’armée israélienne a encerclé Beyrouth. Au bout de deux mois de siège et grâce aux tractations internationales, les combattants de l’OLP ont été évacués par bateaux vers Tripoli (nord du Liban) et vers la Tunisie. Ariel Sharon, alors ministre de la Défense et instigateur de cette guerre, a demandé aux Forces libanaises, la milice chrétienne d’alors, d’extraire « les derniers combattants palestiniens restés dans les camps ». Ce fut l’opération de Sabra et de Chatila, sous l’œil bienveillant de Tsahal.
Mais, avec le recul, il apparaît que cette opération a été très bénéfique pour la Syrie. L’un des agents de Damas, Elie Hobeïka, ancien chef des services secrets des Forces libanaises, a dirigé un corps expéditionnaire aveuglé par le désir de vengeance au lendemain de l’assassinat de Bachir Gemayel, animé par une haine viscérale du Palestinien à qui il attribuait les malheurs du Liban, et dopé à la cocaïne, Hobeïka et son équipe ont planifié et exécuté un crime qui a bouleversé tous les esprits, retournant fondamentalement la situation régionale en faveur de la Syrie, qui venait d’être chassée du Liban.
Ce crime, qui a permis à Damas de retrouver son souffle, a obligé le gouvernement israélien à la démission. Ariel Sharon remercié, ce fut le retour de l’influence syrienne au Liban. La nature de Hobeïka, l’agent syrien, dévoilée, il fut chassé du réduit chrétien en 1986 et trouva refuge chez ses commanditaires syriens. Quand Damas paracheva son occupation du Liban en 1990, Hobeïka fut récompensé par son protecteur Assad et nommé ministre pendant huit ans et désigné député pendant deux législatures. Mais à la mort de Hafez al-Assad, l’agent perdit son protecteur, ses privilèges, ses postes et tous ses pouvoirs. Tombé en disgrâce, Hobeïka tenta de faire « chanter » ses anciens employeurs : profitant du procès intenté contre Ariel Sharon en Belgique pour crime contre l’humanité à Sabra et Chatila, Hobeïka menaça en effet de « témoigner et de révéler toute la vérité sur son rôle dans cette affaire ».
À l’automne 2001, invité d’une émission politique animée par la journaliste Maguy Farah sur la « LBC », Hobeïka a affirmé que son témoignage « bouleverserait l’ensemble de la région, et pourrait renverser des régimes ». Une menace telle que moins de quatre mois plus tard, et après avoir rencontré à Beyrouth une délégation parlementaire belge venue enquêter sur le massacre de Sabra et Chatila, Hobeïka a été assassiné. Encore un meurtre politique attribué à la Syrie et qui lui permet de continuer à faire « commerce du sang des Palestiniens » et à « entretenir le mythe de Sabra et de Chatila ».
De grâce, arrêtons ce « commerce lucratif » ! Les Palestiniens l’ont compris. Ils commencent à préférer traiter avec « l’occupant ennemi » qu’avec « le frère hypocrite ». Ne soyons donc pas plus royalistes que le roi.
Khaled Asmar - Beyrouth
Avec le recul, ce n’est plus un secret pour personne que les massacres de Sabra et de Chatila ont été « merveilleusement exploités » par le « champion de la Résistance arabe », le Baas syrien. Il en est de même de la succession de guerres qui visaient à éradiquer l’OLP et Yasser Arafat, frère-ennemi de Hafez al-Assad. C’est ainsi que quelques années plus tard, la « guerre des camps palestiniens » avait opposé sur ordre de Damas le Hezbollah et Amal (chiites) aux derniers rescapés de l’OLP à Beyrouth, et les miliciens alaouites d’Ali Eïd aux camps de Baddawi et de Nahr el-Bared à Tripoli…
Certes, les massacres de Sabra et de Chatila ont engagé la responsabilité d’Israël, force d’occupation au Liban, censée protéger la population civile occupée. Mais avec le recul, il apparaît que ces massacres ont davantage servi l’autre puissance d’occupation, la Syrie.
Dans les faits, au terme de l’opération « Paix en Galilée », l’armée israélienne a encerclé Beyrouth. Au bout de deux mois de siège et grâce aux tractations internationales, les combattants de l’OLP ont été évacués par bateaux vers Tripoli (nord du Liban) et vers la Tunisie. Ariel Sharon, alors ministre de la Défense et instigateur de cette guerre, a demandé aux Forces libanaises, la milice chrétienne d’alors, d’extraire « les derniers combattants palestiniens restés dans les camps ». Ce fut l’opération de Sabra et de Chatila, sous l’œil bienveillant de Tsahal.
Mais, avec le recul, il apparaît que cette opération a été très bénéfique pour la Syrie. L’un des agents de Damas, Elie Hobeïka, ancien chef des services secrets des Forces libanaises, a dirigé un corps expéditionnaire aveuglé par le désir de vengeance au lendemain de l’assassinat de Bachir Gemayel, animé par une haine viscérale du Palestinien à qui il attribuait les malheurs du Liban, et dopé à la cocaïne, Hobeïka et son équipe ont planifié et exécuté un crime qui a bouleversé tous les esprits, retournant fondamentalement la situation régionale en faveur de la Syrie, qui venait d’être chassée du Liban.
Ce crime, qui a permis à Damas de retrouver son souffle, a obligé le gouvernement israélien à la démission. Ariel Sharon remercié, ce fut le retour de l’influence syrienne au Liban. La nature de Hobeïka, l’agent syrien, dévoilée, il fut chassé du réduit chrétien en 1986 et trouva refuge chez ses commanditaires syriens. Quand Damas paracheva son occupation du Liban en 1990, Hobeïka fut récompensé par son protecteur Assad et nommé ministre pendant huit ans et désigné député pendant deux législatures. Mais à la mort de Hafez al-Assad, l’agent perdit son protecteur, ses privilèges, ses postes et tous ses pouvoirs. Tombé en disgrâce, Hobeïka tenta de faire « chanter » ses anciens employeurs : profitant du procès intenté contre Ariel Sharon en Belgique pour crime contre l’humanité à Sabra et Chatila, Hobeïka menaça en effet de « témoigner et de révéler toute la vérité sur son rôle dans cette affaire ».
À l’automne 2001, invité d’une émission politique animée par la journaliste Maguy Farah sur la « LBC », Hobeïka a affirmé que son témoignage « bouleverserait l’ensemble de la région, et pourrait renverser des régimes ». Une menace telle que moins de quatre mois plus tard, et après avoir rencontré à Beyrouth une délégation parlementaire belge venue enquêter sur le massacre de Sabra et Chatila, Hobeïka a été assassiné. Encore un meurtre politique attribué à la Syrie et qui lui permet de continuer à faire « commerce du sang des Palestiniens » et à « entretenir le mythe de Sabra et de Chatila ».
De grâce, arrêtons ce « commerce lucratif » ! Les Palestiniens l’ont compris. Ils commencent à préférer traiter avec « l’occupant ennemi » qu’avec « le frère hypocrite ». Ne soyons donc pas plus royalistes que le roi.
Khaled Asmar - Beyrouth
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