samedi 1 janvier 2011

Je m'appelle Jawaher Abou Rahmah, j'ai 36 ans et je suis à cet instant déjà morte

Je n'ai pas trop réfléchi à ce titre que ma conscience m'a dicté à l'instant. Je ne connaissais pas cette femme, il y a encore 27h et soudainement hier peut avant 21 h, elle est entrée dans ma vie. en réalité, je pensais ne pas la connaître jusqu'à que je découvre son histoire.

Je pensais pouvoir écrire cet article avec le "Je" mais elle n'est plus de ce monde même si restera son histoire à Jawaher, femme de Bil'in morte pour que son peuple vive libre.

Il s'agissait d'une jeune femme de 36 ans née en 1974 et décédée samedi 1 janvier 2011vers 9h du matin  à l'hôpital de Ramallah suite à un gazage.
La jeune femme, enveloppée d'un drapeau palestinien, a été inhumée en début d'après-midi à Bilin, en présence de 3.000 personnes. comme le montre cette vidéo



Un de ses frères, Bassem Abou Rahmah, avait trouvé la mort après avoir été touché à la poitrine par un tir direct de grenade lacrymogène lors d'une manifestation similaire au même endroit le 17 avril 2009.


Un autre frère, Ashraf, avait été la cible d'un soldat israélien qui lui avait tiré une balle caoutchoutée dans la jambe, alors qu'il était ligoté, les yeux bandés, après une manifestation contre le mur dans le village voisin de Nilin en 2008. La vidéo de la scène, filmée par des militants pro-palestiniens, avait fait scandale: un officier et un soldat furent été condamnés pour "conduite indigne" deux ans plus tard.



 Des centaines de manifestants qui comme à leur habitude le vendredi, étaient partis manifester contre le mur établi par Israël et qui empiétait sur les Terres de la commune. Jawaher faisait parti des manifestants. Cette manifestation comme toutes  les précédentes , le vendredi était pacifique mais en face l'armée israélienne faisait systématiquement usage de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants composés à la fois d'habitants de Bil'in, de militants étrangers venus en Palestine pour découvrir la réalité sur le terrain et aussi de pacifistes israéliens venus protester contre l'établissement du mur. Le premier ministre palestinien  Salem Fayyad était venu pour marquer de sa présence le dernier vendredi de l'année qui correspondait au dernier jour de l'année.

Les villages de Bilin et Nilin sont chaque semaine le théâtre de manifestations, qui réunissent Palestiniens et militants israéliens et internationaux, contre la barrière de séparation, toute proche, érigée par Israël.
Plusieurs Palestiniens ont été tués lors de ces rassemblements.

Ce vendredi, jour de la mort de Jawaher, un photographe de l'AFP avait vu quatre Palestiniens légèrement blessés dans ces incidents.

En février dernier, le ministère israélien de la Défense avait annoncé avoir entamé des travaux en vue de modifier le tracé controversé de la barrière près de Bilin, pour se conformer à une décision de la Cour suprême israélienne jugeant qu'elle empiétait trop sur des terrains privés appartenant à des Palestiniens.

Le ministère avait indiqué que les travaux dureraient probablement jusqu'à la fin 2010.

Présentée par Israël comme une "clôture antiterroriste", la barrière, qui doit s'étendre à terme sur 723 km, est qualifiée de "mur de l'apartheid" par les Palestiniens. Aujourd'hui longue de 413 km, elle empiète sur la Cisjordanie et rend extrêmement problématique la création d'un Etat palestinien viable.

Dans un avis rendu le 9 juillet 2004, la Cour internationale de justice (CIJ) a jugé cette barrière illégale et exigé son démantèlement, tout comme l'a fait ensuite l'Assemblée générale de l'ONU. Israël n'a pas tenu compte de ces demandes.

En protestation contre la mort de Jawaher, des centaines de personnes ont manifesté devant le ministère de la Défense à Tel Aviv bloquant la circulation.
 Les manifestants scandaient: Juifs et Arabes contre l'Apartheid et brandissaient des photos de la victime, Jawaher Abou Rahmah, 36 ans, avec l'inscription tuée par Israël, a constaté un photographe de l'AFP.

D'autres .devant la résidence de l'ambassade américaine, en renvoyant les grenades lacrymogènes utilisés contre les manifestants.
 Le gaz lacrymogène utilisé par les forces israéliennes à Bil'in est fabriqué par les systèmes combinés Inc, une entreprise des États-Unis basé à Jamestown, en Pennsylvanie. Il s'agit de la première manifestation où des bombes lacrymogènes vides ont été retournés à la maison d'un ambassadeur
 
un lien qui explique pourquoi les gens manifestent leur colère contre Israël












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