Stéphane Hessel est un grand humaniste et son combat pour la cause palestinienne lui a vallu de nombreuses inimités notament au sein des milieux sionistes. Voici un extrait d'une émission où il apparut face à Laure Adler en 1997. extrait1.
Un débat sur le Proche-Orient, était prévu ce mardi 18 janvier à l'ENS. Au menu : une conférence de Stéphane Hessel sur la répression de la campagne de boycott des produits israéliens ("Boycott, désinvestissement, sanctions", aussi appelée BDS). L'auteur d'Indignez-vous ! devait faire tribune commune avec Leïla Shahid, représentante de la Palestine à Bruxelles, les pacifistes israéliens Michel Warschawski et Nurit Peled ou encore la députée socialiste Elisabeth Guigou. Le secrétaire général adjoint du Syndicat de la magistrature, Benoist Hurel, devait également participer à la conférence.
L'annonce de ce débat a provoqué le malaise du Conseil représentatif des associations juives de France (CRIF) et de plusieurs associations juives. "Il s'agissait de défendre le collectif BDS et ses membres, autrement dit les partisans du boycott anti-israélien, ce qui est illégal", a assuré Richard Prasquier, le président du CRIF, à l'AFP. Sur le site Internet du CRIF, M. Prasquier avait dénoncé "un crime contre l'esprit", commis par "quelques élèves de l'école convertis au terrorisme intellectuel". M. Prasquier s'est félicité de l'annulation de la conférence et a salué le rôle joué par Valérie Pécresse "ainsi que le rectorat de l'Université de Paris que nous avons contactés en urgence [et qui] ont réagi sans ambiguïté".
La direction de l'ENS assure, dans un communiqué, que "la réservation [de la salle] n'avait pas été faite en mentionnant la nature exacte de la réunion [réunion publique]". Une version contestée par les organisateurs du débat. Selon une source interne à l'ENS, la direction connaissait les noms de certains des invités, dont Stéphane Hessel et Leila Shahid, et s'était félicitée d'accueillir un tel débat, avant que la polémique n'éclate. Avant d'opérer un revirement, la semaine dernière, sous la pression du rectorat et du ministère.
Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme, qui a déjà porté plainte contre M. Hessel, avait également demandé l'interdiction de ce colloque. L'ancien résistant est connu pour ses prises de position pro-palestiniennes. Toute une partie de l'ouvrage Indignez-vous ! est d'ailleurs consacrée à Gaza et à la Cisjordanie et à un appel à l'"insurrection pacifique". (Lire sur le blog Guerre ou Paix, des extraits des propos de Hessel sur la question palestinienne). "Dans cette conférence, il ne s'agissait pas de soutenir le boycott mais de débattre de la liberté d'expression, en particulier autour de la question israélo-palestinienne", s'est défendu l'un des organisateurs, Florian Alix, en soulignant que les invités n'étaient "pas nécessairement partisans du boycott".
RASSEMBLEMENT DE PROTESTATION
La campagne pour le boycott des produits israéliens, lancée par la société civile palestinienne, entend faire pression sur Israël à la manière des initiatives qui ont combattu l'apartheid en Afrique du Sud. Le gouvernement estime que cette campagne est "illégale". En octobre, une sénatrice écologiste et un militant du NPA, poursuivis pour avoir appelé au boycott d'Israël, ont été relaxés par la justice. Deux militants ont été récemment condamnés à des amendes de 1 000 euros, à Bordeaux puis à Créteil.
Mais d'autres procès pourraient avoir lieu en 2011. Environ 80 personnes sont poursuivies en France pour avoir appelé à boycotter des produits israéliens. Les partisans du boycott font circuler un appel de "soutien à Stéphane Hessel et autres victimes de la répression", qui a recueilli les signatures d'Oliver Besancenot, Noël Mamère, Pierre Joxe, Eva Joly ou le député UMP Etienne Pinte.
Les organisateurs de cette conférence dénoncent un acte de censure et appellent à un rassemblement, mardi en fin de journée, près du Panthéon, "pour défendre la liberté d'expression". Stéphane Hessel et plusieurs des intervenants devraient s'exprimer lors de ce rassemblement. Plusieurs étudiants de l'ENS ont également écrit à la direction de l'école pour demander des explications sur cette annulation.
Le groupe PCF-Parti de gauche au conseil de Paris et un groupe d'étudiants normaliens "indignés d'une ENS indigne" ont également protesté. Plusieurs intellectuels se sont émus de cette annulation. Dans une tribune sur Rue89, l'historienne Esther Benbassa, "opposée à cette campagne de boycott telle qu'elle est menée", estime que "le CRIF bafoue la liberté d'expression". Dans un texte commun, Alain Badiou, Jacques Rancière, Etienne Balibar et plusieurs chercheurs dénoncent un acte de censure.
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