Les cyber-activistes syriens ont besoin de soutien
Ils s'étaient lancés dans la contestation avec les moyens à leur disposition. Les résistants de jadis publiaient des bulletins et des journaux pour mobiliser. Eux, ils utilisaient leurs ordinateurs. Grâce aux réseaux sociaux, aux contacts noués à droite et à gauche, et à quelques blogs enfin, ils faisaient de l’expression leur arme de contestation et le moyen de défense de la révolution. Mobilisant, discutant et inventant un avenir radieux, alors que le pouvoir sévissait, les jeunes Syriens ont conduit, à l'exemple des égyptiens et des Tunisiens, leur révolution virtuelle.
Les temps ont profondément changé. Depuis le début de l'été, à en croire les déclarations triomphantes du pouvoir, le retour à l'ordre serait là. Dans les rues, loin s'en faut. Cependant, plus sournoisement, plus discrètement, un maillon essentiel de la lutte est en passe d'être mis hors jeu, faute de protection et de prudence suffisantes.
Dès la mi-mars 2011, conscients de contrarier le pouvoir en diffusant des discussions, des chansons et des caricatures, en lançant des appels à manifester et en mettant en ligne des informations destinées à la communauté nationale et internationale, les cyber-activistes syriens ont mené leurs activités avec une grande prudence. Un vaste maillage du territoire syrien a bientôt doublé celui des comités de coordinations. Chargés du travail sur le terrain, de l'organisation des manifestations, de la diffusion des informations sur les événements et de la collecte des renseignements concernant les martyres, ces derniers ont poursuivi leur action en prenant de grands risques. Il est malheureusement devenu habituel d’apprendre la disparition de l'un d’entre eux, comme récemment à Deïr al Zor.
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