dimanche 10 février 2013

La liberté guidant le peuple

"La liberté guidant le peuple ": Très joli titre pour cette toile de Delacroix. Qui aurait pu inspiré cette jeune femme si mystérieuse et qui a subi un lynchage médiatique après avoir osé le crime suprême écrire sur une surface de 30 cm sur 10 cm, le mot AE911. Ce fut tellement épouvantable que même les gestionnaires du site internet auquel ce mot faisait référence se sont sentis dans l'obligation de condamner le geste criminel alors qu'ils sont habitués à des situations plus difficiles. 
Et dire qu'un jour avant , toute personne qui aurait écoutée la garde des sceaux récitant un poème de Damas aurait pu croire que tout était permis.

 Un descriptif de la toile intéressant :http://www.parismatch.com/Culture-Match/Art/Actu/Le-joyau-du-Louvre-Lens-tague-449225/


Entreprise après les 27, 28 et 29 juillet 1830, jours de la révolution des Trois Glorieuses, l’œuvre exalte le soulèvement du peuple parisien, qui met fin à la Restauration et voit Louis-Philippe devenir roi des Français. Fervent partisan de l’Empire, l’artiste n’est nullement engagé dans cette révolte aux aspirations républicaines. S’il salue ainsi l’avènement de Louis-Philippe, c’est plutôt par opportunisme, pour s’assurer de futures commandes. Présentée au Salon de 1831, l’œuvre, mi-réaliste, mi-fictionnelle, reçoit un accueil mitigé. Avec son torse à moitié découvert et sa pilosité sous les bras, la Liberté est traitée de « femme de mauvaise vie », de « sale et déhontée [sic] femme des rues », de « courtisane de bas étage » ! Idem en ce qui concerne les insurgés : « Est-ce qu’il n’y avait que de la canaille […] à ces fameuses journées-là ? » s’indigne le très chic Charles Farcy dans « Le journal des artistes et des amateurs » du 8 mai 1831.


Un mystère plane autour de cette jeune femme dont on connaît l'âge, la marque de stylo utilisé 'Bic' et à vrai dire pas grand chose. 

Amusant de lire l'article suivant où on apprend que la restauration a été difficile et très longue: exactement deux heures. Un peu plus et on faisait venir les plus grands spécialistes du Monde au chevet de la toile blessée.
http://www.parismatch.com/Culture-Match/Art/Actu/La-Liberte-guidant-le-peuple-vandalise-au-Louvre-Lens-le-conservateur-du-Louvre-raconte-463393/



Les responsables du site AE911 ont beau condamner l'acte, ils doivent être fier que la toile au titre si révélateur "La Liberté guidant le peuple " ait permis de faire parler du site.

Le plus étonnant furent les commentaires des journalistes pour décrire l'affaire et la jeune femme. Pas un pour essayer d'en savoir un peu plus sur elle. On s'est limiter à en faire une déséquilibrée, tellement plus facile pour ne pas se poser des questions sur les actes qui sortent des sentiers battus. Le tag s'est transformé en souillure. sur une toile, c'est un scandale et sur le mur des chiottes, c'est de l'art. Ben voyons. 



Il faudrait qu'on parle un peu de cette toile. Bon je vous renvoie à la fiche pratique de wikipedia et pour le musée du Louvre-Lens, ils ont un site internet ici .
Ce qui m'intéresse, c'est cette jeune femme dont on a si peu parlé et qui fut pourtant avec la toile au centre du problème. J'imagine aussi que certains vont recevoir des blâmes mais chacun ses problèmes.

Ce qui est clair, c'est que sur le compte twitter pas un mot sur l'affaire https://twitter.com/MuseeLouvreLens


Le «AE911» fait référence à «Architect and Engeneer for the 9/11», un groupe tenant de la théorie du complot autour des attentats du 11 septembre 2001, et qui milite pour l’ouverture d’une «enquête indépendante»

Depuis l'évènement, les crayons sont interdits:  

Revenons à l'affaire:

Victime du délit: Toile d'Eugène Delacroix :"La Liberté guidant le peuple " datant de 1830, angle droit 30 cm sur 10 cm 
Emplacement marqué d'un cercle rouge 


En rouge, la zone où se trouve le "tag". © DR

Objet du délit: un marque de type  bic dont l'encre noire ne s'efface qu'avec un solvant
http://youtu.be/BvUxkfcdXXY

Auteur de l'acte : une jeune femme de 28 ans domiciliée à Hersin-Coupigny dans le pas de Calais, pas connue des services de police et qu'on a ensuite jugé irresponsable et qui a été internée en asile psychiatrique, rien que ça et à qui on va faire subir obligatoirement un traitement médicamenteux.  Elle aurait agi seule et on avait dit d'elle qu'elle semblait "perturbée".

Date: de l'acte: Jeudi 7 février 2012 juste avant la fermeture, peu avant 18h

Lieu: Musée Louvre-Lens à Lens 

Nature du délit: écriture du mot AE911

Sanction: garde à vue de la jeune femme puis internement psychiatrique
Il nous reste à savoir qui est cette visiteuse, une photo de l'oeuvre avec la dégradation.
On  ne connait pas l'auteur du forfait mais on connait le nom du procureur de Béthune qui diligente l'affaire , c'est monsieur Philippe Peyroux.
Elle encourait en cas de responsabilité sept ans de prison et 100.000 euros d'amende pour dégradation d'un objet culturel confié à un musée, a précisé M. Peyroux.

 La jeune femme de 28 ans auteure de l'inscription a été internée dès vendredi soir en hôpital psychiatrique, a-t-on appris de source judiciaire. Un expert a conclu à son irresponsabilité pénale, estimant son jugement "aboli".


Pour le moment, on ne connait ni son nom et on a aucun portrait d'elle .


Complément d'information: http://nord-pas-de-calais.france3.fr/2013/02/08/10-questions-autour-du-delacroix-vandalise-au-louvre-lens-196303.html
http://tempsreel.nouvelobs.com/culture/20130208.OBS8257/la-femme-qui-a-vandalise-le-delacroix-est-en-garde-a-vue.html

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