Un groupe islamiste ouïgour, issu de la population musulmane vivant dans la province chinoise du Xinjiang, vient de revendiquer plusieurs attentats en Chine et menace d'en organiser de nouveaux durant les Jeux olympiques qui s'ouvriront à Pékin le 8 août.Dans une déclaration vidéo, mercredi 23 juillet, le "commandant" Seyfullah, du "Parti islamique du Turkestan" - nom donné au Xinjiang par les séparatistes ouïgours -, a mis "une nouvelle fois en garde la Chine", affirmant que le but de ce mouvement séparatiste allait être de "cibler les principaux points névralgiques liés aux Jeux olympiques".Cette province du Nord-Ouest chinois, intégrée tardivement dans l'empire au XVIIIe siècle, est peuplée d'une majorité de musulmans turcophones à la très forte identité et qui perçoivent souvent les Chinois han comme des colonisateurs."Nous allons attaquer des villes de Chine centrale en utilisant des tactiques qui n'ont jamais été employées", a menacé ce chef d'une organisation extrémiste qui serait en fait, selon les experts, l'autre nom du Mouvement islamique du Turkestan-Oriental (ETIM). Ce dernier, qualifié d'"organisation terroriste" par les Chinois et les Américains, constitue la frange la plus radicale des mouvements indépendantistes ouïgours et aurait des liens avec Al-Qaida.Après l'intervention américaine en Afghanistan à la suite des attentats du 11 septembre 2001 à New York et à Washington, des combattants ouïgours de l'ETIM avaient été faits prisonniers après avoir combattu dans les rangs des talibans. Plusieurs d'entre eux restent détenus sur la base militaire américaine de Guantanamo (Cuba).Le "commandant" Seyfullah ne s'est pas contenté de faire planer une menace sur les Jeux olympiques : il a aussi revendiqué de récents attentats en Chine, notamment les explosions de bus dans la ville de Kunming, lundi 21 juillet, qui ont fait deux morts.OBSESSION SÉCURITAIREIl a également attribué à son organisation l'explosion d'un autre bus à Shanghaï, le 5 mai, dans laquelle trois personnes ont été tuées. Autres revendications : celle de l'attaque de policiers, le 17 juillet par un tracteur chargé d'explosifs, dans la ville de Wenzhou, et un attentat contre une usine de Canton, le même jour... A moins de quinze jours de l'ouverture des Jeux, et alors que le régime chinois a déployé des moyens impressionnants pour en garantir la sécurité, les revendications et les menaces de ce séparatiste ouïgour, aussi fantaisistes qu'elles puissent paraître, ne vont évidemment pas manquer d'attiser les craintes des autorités chinoises. Il est vrai que l'obsession sécuritaire a atteint, ces derniers mois, des niveaux sans précédent dans un pays hôte des Jeux olympiques : batteries antimissile déployées autour du stade olympique, installation d'appareils de détection radioactifs, fouilles dans le métro, contrôles des principaux axes routiers menant à Pékin etc.Depuis 2001, la "guerre contre la terreur" lancée, après les attentats du 11-Septembre, par George Bush, a permis à Pékin de justifier un harcèlement constant contre les Ouïgours : sévères contrôles des mosquées, mollahs sous surveillance, descentes de police dans des quartiers ou des groupes d'immeubles supposés abriter des extrémistes.
article extrait du journal Le Monde du 26/07/08
samedi 26 juillet 2008
Jo de Pekin: Menaces terroristes
A moins de 12 jours de l'ouverture des Jo de Pekin et après le dernier attentat terroriste, la menace se fait plus pressante sur les organisateurs.
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