mercredi 7 avril 2010

Au pays des Droits de l'Homme, il n'y a plus d'Hommes

LE COMITE DE SOUTIEN DE M.NOUR APPEL A UN RASSEMBLEMENT LE MERCREDI 7 AVRIL A 11H45 DEVANT LA MAIRIE DE VAUL-EN-VELIN

Monsieur Ibrahim NOUR a passé plus de 25 ans de sa vie en France, a été titulaire de la nationalité française et n'a pu effectuer par méconnaissance les démarches à entreprendre pour conserver celle-ci dans les 12 mois qui ont suivi l'indépendance de Djibouti en 1977. Il ne peut ni ne veut retourner à Djibouti où il a déjà subi des sévices et où son existence est menacée.

Cette rencontre publique avec la presse fera le bilan des initiatives de soutien, des recours juridiques avec Me Delbès son avocat, et des nouvelles actions en cours face à cette nouvelle illustration de la logique inhumaine des politiques actuelles concernant les étrangers et les migrants.



VENEZ NOMBREUX !!!!
Pour comprendre toute l'histoire: cliquez sur ce lien et lisez la letre écrite par Monsieur Nour Lui même en plein désespoir.


Vaulx en Velin, le 11 janvier 2010





Nour Ibrahim Mohamed

15, chemin Hector Berlioz
69120 Vaulx en Velin
Tél : 04 26 65 34 36
Mobile : 06 15 11 05 40


Monsieur le Maire,



Je suis un habitant de Vaulx en velin et je vous écris pour vous alerter sur une situation personnelle qui me préoccupe au plus au point. Je viens de recevoir une lettre recommandée signée par le préfet du Rhône qui « m’invite » à quitter le territoire français avant un mois. Cette décision fait suite à ma demande de 2002 d’être rétabli dans la nationalité française qui m’a été retiré il y a quelques années. De surcroit, l’OFPRA m’a notifié en novembre 2009 un rejet suite à une demande d’asile. Depuis je vis une situation kafkaïenne qui m’angoisse en permanence. Pour vous éclairer précisément, permettez-moi de vous relater toute l’histoire :

En 1977, au moment où Djibouti accède à l’indépendance, pays dont je suis originaire, je vivais en France jouissant de tous mes droits de citoyen français. Et en aucun cas je n’ai été averti que je devais renouveler auprès des autorités compétentes ma demande de confirmation d’être établi dans la nationalité française né de l’accord de décolonisation établi entre la France et les autorités indépendantes du nouvel état de Djibouti. Et cela dans un délai d’une année. En 1980, je décide de rentrer à Djibouti pour des raisons familiales et j’ai utilisé pour cela mon passeport français.

Au bout des quelques mois, j’ai pris attaches avec les services consulaires français à Djibouti afin de refaire mon passeport qui venait d’expirer. Le jour du rendez-vous je n’ai pas pu rentrer dans le bâtiment consulaire puisque je fus appréhendé Manu militari par des agents de la police djiboutienne qui m’ont jeté au cachot et accusé de trahison vis-à-vis du jeune Etat indépendant. Après moult péripéties bureaucratiques et pour revenir en France et reprendre mon travail, j’ai accepté de voyager avec un passeport djiboutien et, sans que je le sache, j’abandonnais, sans mon accord ma nationalité française. Une fois en France, je n’ai eu aucune difficulté tant que je travaillais et circulais avec ma carte d’identité française que j’avais précieusement conservée.

Cette situation « normale » a duré près de deux années. En 2003, j’ai décidé de renouveler ma carte CIN auprès des services de l’état civil de Vaulx en Velin et grande fut ma surprise quand j’ai été averti que je n’étais plus de nationalité française dans la mesure que je n’avais pas renouvelé ma demande après l’indépendance de Djibouti. Depuis je vis un véritable cauchemar et je n’ai cessé d’entreprendre des démarches qui n’ont pas abouti, si ce n’est d’être sommé de quitter le territoire français dans les plus brefs délais !

Monsieur le Maire ! Je suis une personne âgée de 70 ans et j’ai passé 28 ans à travailler et à vivre en France. Je suis retraité et je perçois des rentrées d’argent stables. J’ai même repris depuis 2007 une activité professionnelle à temps partiel en tant qu’électricien dans une entreprise à Vaulx en Velin. Je vous prie donc d’intervenir auprès du préfet afin que cette procédure d’expulsion soit gelée et que je puisse avoir la possibilité d’obtenir une carte de séjour afin de continuer à vivre mes vieux jours en France, plus exactement à Vaulx en Velin, ville que j’aime et où je connais beaucoup de gens. Repartir à Djibouti m’occasionnerait beaucoup de problèmes et à mon âge je n’ai plus la force d’y faire face.

Dans l’attente de votre réponse et de votre soutien actif et solidaire, veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’expression des mes cordiales salutations.

Nour Ibrahim Mohammed

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