5 octobre 1988 - 5 octobre 2008. Vingt ans ont passé jour pour jour depuis le soulèvement populaire qui a fait couler tant d’encre et de sang – plus de 500 morts au total, qui a suscité tant d’espoirs avec leur pesant de déceptions et de frustrations démocratiques.
Pour faire le bilan de ce moment charnière de notre histoire contemporaine, El Watan lui consacre un supplément entier de 32 pages où se croisent les récits d’acteurs et de témoins de l’époque, d’universitaires, de personnalités politiques ou de simples citoyens qui disent, chacun avec ses mots, cette utopie démocratique en laquelle nous avons intimement cru : la république du 5 Octobre.
Pour faire le bilan de ce moment charnière de notre histoire contemporaine, El Watan lui consacre un supplément entier de 32 pages où se croisent les récits d’acteurs et de témoins de l’époque, d’universitaires, de personnalités politiques ou de simples citoyens qui disent, chacun avec ses mots, cette utopie démocratique en laquelle nous avons intimement cru : la république du 5 Octobre.
Il y a exactement vingt ans, des soldats en uniformes de l’armée algérienne et commandés par des officiers algériens tiraient sur des jeunes Algériens désarmés. Tous ceux qui ont assisté à ce spectacle atroce en ont gardé un souvenir où l’amertume se mêle à la douleur, la suite ici.
Les évènements d'octobre 88 étaient annoncés. Je me souviens parfaitement de cette période. en Août 88, j'étais en Algérie et j'étais étonné du malaise qui y régnait. Les autorités demandaient à la population qu'il fallait se serrer la ceinture après des années de laxisme. Les prix flambaient, les salaires stagnaient et la classe moyenne grondrait. Dans le même temps , les affaires de corruption s'étalaient dans la presse quotidienne, les arrivistes de la haute société étalaient outrageusement leurs fortunes. Le fossé se creusait entre les masses laborieuses et le pouvoir. Le chômage battait des records. Je me souviens de mon passage à radio-canut en septembre 88 où on me demandait comment cela se passait en Algérie, je répondis très mal. Quand dans un pays la classe moyenne gronde, la révolte n'est pas loin. J'avais prédi une explosion pour le 1er novembre 1988, la haine édevait être trop grande pour que ça explose ce 4 octobre 1988. Le représentant des algériens en europe avait parlé d'un chahut de gamins qui avait mal tourné. Pour moi cette phrase fut la phrase de trop qui me décida à organiser la révolte en France, en organisant la première manifestation anti algérienne en France concernant ces évènements qui se matérialisa devant le consulat algérien. Il est certain que je subi pas mal de difficultés par la suite. Je fus surveillé par les RG, la DST, la SM 'sécurité militaire algérienne', je fus catalogué moi le siimple citoyen apolitique mais c'était plus fort que moi. Ce fut ma première manifestation à caractère politique. Je reçu des témoignages d'amis terribles. Des enfants blessés étaient abattus par des policiers en civils à l'hôpital principal d'Alger ' Mustapha', des parents gardaient leurs enfants blessés qui mourraient faute de soins et étaient enterreés secreètement. Des appelés étaient envoyés dans les rues en arme pour tirer sur les foules avec les armes de militaires pointés sur eux au cas où ils refusaient de tirer. L'attitude de l'armée m'avait écoeuré de l'Algérie et après un dernier voyage en 1990, je ne m'y plus les pieds pendant 13 ans. Refusant d'effectuer le service militaire, le pays m'était tout simplement interdit. Il était difficile pour moi de porter un uniforme d'une armée qui avait osé perpétrer des massacres contre une population qu'elle était sensée protéger.
Et un témoignage dans le feu de l'action ce 5 octobre :
"J’avais 27 ans et il me sera difficile d’oublier ces événements pour lesquels, les jeunes on payé un lourd tribu.(j’en ai la chaire de poule) Oui, je me rappel toujours, dans l’après midi ou des BTR à roues, faisant leur entrée à El Biar, en cet après Midi ensoleillé. C’était le début d’un dérapage incontrôlé. Les jeunes étaient surexcités, furieux à l’idée que le pouvoir de l’époques, au lieu de répondre à leurs doléances, à préféré répondre par les armes. Les premières escarmouches ont commencé en plein centre d’El Biar (juste après le rond point à proximité de la boucherie chevaline et le torréfacteur de l’époque (Café Ouméziane). Là, un des BTR tomba en panne. Pour les jeunes, c’était une aubaine. Ils déverseront leur haine sur cet engin avec une telle violence que les soldats qui sont restés à l’intérieur, sont pris de panique. A ce moment, l’un d’eux sorti de sa tourelle, surement pour scruté les environs et évaluer la situation. A ce moment précis, un ou deux jeunes d’un saut incroyable et une force insoupçonnée, le happèrent. Le jeune soldat se trouva à même le sol en quelques secondes. Il n’a pas compris ce qu’il lui était arrivé. Les jeunes (une centaine) tels un essaim d’abeilles ’’l’enveloppèrent’’ en le ruant de coups de pieds. Ils voulaient le lyncher. Un moment, j’ai cru qu’il allait mourir. Il du son salut aux hommes plus âgés qui ont eu du mal à l’extraire des mains de ces jeunes en furie. Ils le transportèrent évanoui dans une maison à la rue Aragot ou il reçu les premiers soins. C’est à ce moment précis que la situation à dérrapé. Les collègues du soldat ’’fait prisonnier’’qui se contentaient de tirer jusque là avec des balles à blanc, ont commencé à tirer à balle réelles (Je sais de quoi je parle, je venais de finir mon service national). Et, ce qui devait arriver arriva lorsque, les jeunes encouragés par le fait d’avoir fait captif un des soldats, essayèrent d’ouvrir la porte du BTR par derrière. Les soldats à l’intérieur ont eu juste le temps de la refermer. Les soldats pris de panique ont tiré sur le premier jeune qui tomba à terre en hurlant (YEMMA, YEMMA...) Son frère, le voyant allongé en pleine avenue Ali Khodja, est venu le secourir, il reçu lui aussi une balle. Il rampa jusqu’au trottoire ou ses copains de quartier le portérent chez lui. Bilan, les deux frères sont décédés. Le soldat blessé(Peut être un jeune du service national. Il n’arrêté pas de le crier, peut être pour sauver sa peau). Il est à signaler que le père des deux frères mort, était un Brigadier de police.
Ayant été témoin des scènes que je viens de décrire je dirai ceci : Pourquoi après tout ces morts, nous n’avons au jour d’aujourd’hui pas compris que sans un réel et profond changement, à l’image des pays de l’Est, la paisx social restera toujours précaire."
Ayant été témoin des scènes que je viens de décrire je dirai ceci : Pourquoi après tout ces morts, nous n’avons au jour d’aujourd’hui pas compris que sans un réel et profond changement, à l’image des pays de l’Est, la paisx social restera toujours précaire."
JT 10 Oct 88 sur l'Algerie
par moko21
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire