Mohamed Benchicou est un célèbre journaliste et écrivain algérien, patron du journal Le Matin qui a été suspendu par le gouvernent algérien. Benchicou a fait deux ans de prison suite à la publication de son pamphlet " Bouteflika: une imposture algérienne". Après avoir purgé sa peine, Benchicou a repris son travail de journaliste en relançant la publication de son journal Le Matin, mais sur internet, étant donné qu'il n'a pas pu obtenir un agrément pour une diffusion classique, sur papier. Il a également publié, après moult tentatives d'interdictions, " Les geôles d'Alger", où il raconte ses conditions de détention dans une prison à Alger. Partageant sa vie entre Alger et Paris, Benchicou s'apprête à lancer un nouveau pavé dans la marre avec son dernier livre " Journal d'un homme libre". Celui-ci risque de ne pas sortir en Algérie, car la police algérienne vient de bloquer sa fabrication dans l'imprimerie. 'extrait du nouvel obs du 17/10/08)
Communiqué
La police algérienne bloque, à l’imprimerie, la sortie du nouveau livre de Mohamed BenchicouCette année encore, le Salon international du livre d’Alger sera marqué par un grave scandale : la police algérienne vient de bloquer, et à l’imprimerie même, la sortie de mon nouveau livre Journal d’un homme libre, sortie qui était programmée à l’occasion du Salon.C’est la deuxième année consécutive que la censure méchante, absurde et irréfléchie frappe mes écrits.L’an dernier, l’abus de pouvoir consistait à prohiber Les geôles d’Alger du Salon du livre d’Alger et à murer le stand de mon éditeur, ce qui nous plaçait déjà dans l’outrance médiévale et le grotesque.Cette année, pour ne pas innover, c’est au moyen d’une descente policière musclée dans les locaux de l’imprimerie Mauguin de Blida, où le livre Journal d’un homme libre était en fabrication dans la perspective du Salon, que la censure s’est magnifiquement réalisée.L’escouade de police, instruite par je ne sais quelle sombre autorité, et après une spectaculaire perquisition, a saisi tous les documents se rapportant au livre et intimé l’ordre à la directrice de surseoir à son impression ! Tout dans cet inqualifiable procédé est illégal et arbitraire.Le livre Journal d’un homme libre ne souffre, en effet, d’aucune entorse à la réglementation. Il a été dûment enregistré auprès de la Bibliothèque nationale qui, en retour, lui a délivré un numéro de Dépôt légal et un numéro d’ISBN. La fabrication du livre a fait l’objet d’un bon de commande règlementaire auprès de l’imprimerie Mauguin.Nous sommes donc, une fois encore, devant un fait du prince qui se moque des lois et du droit.Seul compte l’impératif de brûler un livre dont on redouterait, à tort ou à raison, qu’il écorne l’unanimité de façade sur laquelle repose la légitimité du pouvoir.A quelques jours du 13è Salon du livre d’Alger, cet oukase d’un autre âge vient, hélas, nous rappeler que nous sommes plus proches de la République de l’autodafé que d’une République moderne qui ambitionne de tenir salon à la face du monde.Par cet acharnement contre mes écrits, et après m’avoir emprisonné et suspendu le journal que je dirige, le pouvoir algérien entend me désigner comme le récalcitrant à une sorte d’allégeance collective qui ne dit pas son nom, qui s’imposerait au monde de l’édition en Algérie, et à laquelle nul écrivain ou éditeur ne saurait se soustraire sans se rendre coupable de la fitna Je refuse ce statut d’insoumis, je ne suis qu’un auteur parmi ceux qui font vivre l’expression dans mon pays. Je dénonce, et je dénoncerai toujours, la censure médiévale, cet étranglement du verbe et de la parole qu’entend instituer le pouvoir par la force et la prébende, un fait accompli qui abolirait, dans l’Algérie du 21è siècle, la liberté d’éditer et de lire et qui consacrerait, à jamais, le livre comme une affaire de clous, de grandes planches et de brigades de police.Je continuerai à me battre, par tous les moyens, pour que le livre Journal d’un homme libre voie le jour dans les librairies de mon pays, comme je ne me renonce pas à imposer le retour du quotidien Le Matin sur les étals de nos buralistes.
Une conférence de presse aura lieu
dimanche à 12 heures
à la Maison de la presse, à Alger.
Alger, le 16 octobre 2008
Mohamed Benchicou
Destinataires :
- Presse nationale
- Presse internationale
- Syndicat des éditeurs
- Ligues algériennes des droits de l’homme
- Fédération internationale des journalistes
- Pen club international
- Reporters sans frontières
Retrouvez LE MATIN en ligne : www.lematindz.net
5 commentaires:
Par AFP , le 21/10/2008
La décision d'interdire l'impression en Algérie d'un nouveau livre du journaliste-écrivain algérien Mohamed Benchicou a été prise pour "banalisation des crimes coloniaux et propos antisémite", a déclaré mardi à Alger la ministre algérienne de la Culture Khalida Toumi.
Mme Toumi a affirmé que ce livre, "Journal d'un homme libre", "banalise" les crimes de la colonisation, car "son auteur fait un parallèle entre un militant de la cause nationale et un général responsable de l'assassinat de 4.000 Algériens, de 5.000 disparus et de la systématisation de la torture pendant la guerre de libération nationale". "Dans ce livre, il y a aussi de l'antisémitisme", a-t-elle dit. Mme Toumi a affirmé qu'elle assume la décision d'interdire l'impression du livre, prise par ses soins "conformément aux dispositions de la Constitution qui interdisent toute atteinte à l'honneur des personnes et des corps constitués, après avoir consulté un nombre important d'avocats". Mme Touni, citée par l'APS, s'exprimait au cours d'une conférence de presse consacrée à la deuxième réunion des ministres africains de la Culture à Alger. La ministre a rappelé que le code pénal algérien dans ses articles 144 et 296 consacrent "l'inviolabilité" de l'honneur des personnes. La ministre a affirmé avoir lu le manuscrit du livre. L'auteur "accuse des responsables de vol, sans pour autant donner une seule preuve" et porte atteinte au ministre de l'Intérieur.
L'écrivain-journaliste Mohamed Benchicou avait affirmé dimanche à Alger que le manuscrit de son nouveau livre avait été saisi à l'imprimerie avant sa parution, "sans aucune explication". "Dans cet ouvrage, je raconte ce que j'ai vécu depuis ma sortie de prison le 14 juin 2006 jusqu'au 14 juin 2008. C'est une suite du livre Les geôles d'Alger. Le contenu n'est pas très favorable au pouvoir", avait dit M.Benchicou.
Extrait du livre
Page 126:
14 SEPTEMBRE
Je reprends ma plume dans les colonnes du Soir.
C’est ma seconde grande riposte adressée aux conspirateurs.
Une riposte inespérée, car rien ne laissait deviner mon retour à l’écriture : mon journal était toujours suspendu, la presse du Territoire me fermait ses portes et, pour ne rien arranger, la maladie de Parkinson m’avait ankylosé le bras droit.
Qui peut déjouer les lois de la vie ? « Si tu écris, c’est parce que tu es encore vivant.Qui peut te le reprocher ? » assure le poète marocain. Écrire !
« L’écriture est pour toi comme une prière adressée à la vie pour qu’elle continue à te visiter. »
C’est ce que je retiens d’Abdellatif Laâbi. Écrire !
Il y a dans les répressions comme la part d’une terrible impuissance.
À l’heure où je retrouvais les lecteurs grâce à la formidable hospitalité de mes camarades du Soir, à cette heure de retrouvailles émouvantes après deux années d’emprisonnement arbitraire, il me revint ces mots de Camus éprouvés par le temps, le sang et le triomphe des idées : « Une police, à moins de généraliser la terreur, n’a jamais pu résoudre les problèmes posés par l’opposition.»
Le prix Nobel est mort avant d’avoir pu vérifier que de cette terre qui lui a valu d’éternelles controverses, a jailli, un jour de juillet 1962, le bien-fondé d’une si élémentaire et si profonde pensée. En revanche, Kaiser Moulay et Le Grand Vizir Yazer, qui ne désespèrent pas de pasticherMassu, un demi-siècle après sa déroute, s’activent toujours à réduire les indocilités sociales et politiques par le gourdin et les tribunaux. Ils apprennent, un peu tard mais avec tout le bénéfice de l’âge, que de ce côté-ci de la Méditerranée, il n’est pas rare de voir un esprit récalcitrant,
un syndicaliste rebelle ou une plume têtue se relever intacts de leurs barbaries, de leurs prisons comme de leurs chantages.
La leçon a dû être particulièrement singulière pour le Grand Vizir, père de l’historique appel de Djelfa, percepteur intransigeant des petites et grandes factures, et qui découvrit, à sa grande surprise, qu’on peut « payer » sans forcément se ruiner, ruiner sa dignité et ses principes.
Page 129 :
OCTOBRE
Je regarde cette photo embarrassante du directeur d’un journal indépendant recevant le leader intégriste Rabah Kébir.
J’ignore comment ce tueur en chef a atterri dans une rédaction qui portait encore les marques de ses forfaits, mais je dois, à l’évidence, reconnaître qu’il y a une science qui reste pour nous méconnue : blanchir les crimes.
Elle a fait la pérennité de générations de tyrans.
Notre chef de gouvernement se livrait à cet exercice, ce jour-là, en recyclant la technique de deux célèbres bourreaux : Massu et Ariel Sharon.
Avec la foi du représentant de commerce, Abdoul le Persan affirmait devant la presse que le problème n’était désormais plus dans le danger terroriste mais dans la montée de la délinquance juvénile. Avec cette précision
jubilatoire : les délits liés à la petite et moyenne criminalité étaient en hausse alors que ceux rattachés au terrorisme connaissaient un déclin heureux.
Abdoul le Persan se livrait, là, à un vieux subterfuge. Par cette sournoise similitude entre le larcin de rue et l’explosion d’une bombe, il reléguait l’acte terroriste au rang de vulgaire maraudage et pensait ainsi rétablir la sérénité par le mensonge. Rien n’est en effet plus rassurant pour l’opinion que de savoir qu’à l’échelle des menaces, le pickpocket avait déclassé le terroriste et qu’elle avait, en conséquences, plus à craindre pour le portemonnaie des vieilles dames que pour la sécurité de la patrie !
Le chef du gouvernement aligatorien n’ignore pourtant rien de la petite différence qui sépare le pickpocket du terroriste et qui rend dérisoire toute comparaison : le projet. Le premier n’en a pas, il vole pour lui-même ; le second en a un, très politique, il tue pour renverser le pouvoir en place.
L’inconvénient, pour Abdoul le Persan est que cette fumisterie, à laquelle tous les régimes oppresseurs s’étaient déjà adonné, à commencer par les plus grands, l’occupant français et l’occupant israélien, était vaine.
La jubilation d’Abdoul le Persan rappelait, en effet, celle d’Ariel Sharon, après que l’élévation d’un mur pour séparer Israël des « territoires » eût provoqué une baisse des attentats. Celle-là même que l’on avait entendue,
jadis dans la bouche du général Massu après la bataille d’Alger : « Après tout, nous avons ici beaucoup moins de morts causées par les terroristes que l’on n’en a ailleurs du fait des accidents de la route ! »
La péroraison suggérait que la défaite des « terroristes » était à ce point consommée qu’elle en est arrivée à faire moins de victimes que l’excès de vitesse.
On connaît la suite peu glorieuse que le temps réserva à ces tartarinades.
Mais, à voir un des plus hauts dirigeants aligatoriens rétablir les vieilles ficelles de l’armée coloniale et imiter, dans le jésuitisme, le bourreau de Ben M’hidi et celui du peuple palestinien, on en vient à conclure que les grands esprits finissent toujours par se rencontrer et que la mode du matamore, qui survit aux plus grands revers de l’histoire, restera décidément la valeur sûre en politique, en tout temps et en tout lieu.
Oui, Coluche avait bien raison, c’est pas compliqué, en politique, il suffit d’avoir une bonne conscience, et pour ça il faut avoir une mauvaise mémoire !
Page 276 :
Les faits donnaient raison à la résistante : « L’occupant français n’a pas laissé que les blessures, les deuils et l’écrasement de la personnalité nationale.
Il a surtout pondu les oeufs de la future dictature des Frères Ali Gator, descendance hybride d’un occupant dont ils ont hérité de l’art du mépris et de la science de l’abaissement Car enfin, la manipulation… Il ne suffisait donc pas d’emprunter à Massu le raccourci pour nier l’ampleur du terrorisme, il fallait encore puiser dans l’argumentaire colonial ce vocable outrageant, « la manipulation », conçu pour discréditer le combat et délégitimer les combattants.
« La manipulation » qu’on opposait déjà aux salves du 1er novembre 1954, pour les présenter, elles les premières explosions qui allaient emporter un ordre discriminatoire, comme une inavouable instrumentation orchestrée par une poignée d’aventuriers.
On a même imité chez Massu la façon, à la fois déchaînée et dérisoire, de répondre aux revendications. Hier, on mobilisait le contingent et l’arsenal de la troisième puissance mondiale pour mater la « rébellion »; aujourd’hui, on fait donner la charge aux pacifiques manifestants par les compagnies nationales de sécurité (CNS), les nervis ou même, tenez, les hommes de main recrutés le temps d’une grève pour casser du gréviste.
PAGE 270-271
JANVIER
Il était minuit quand Kaiser Moulay se remit à croire à l’immortalité.
« On gravera mon nom sur le Nobel 2008 et du haut d’un minaret de 300 mètres, le plus haut du monde, on le soufflera à l’oreille de Dieu ! »
C’est tout l’avantage du bunker : on y récupère vite un moral d’acier.
Sans doute parce qu’on s’y offre le privilège de s’épargner les questions désagréables, comme celle de savoir comment ne pas déplaire à la postérité quand on n’a pas eu le génie de plaire à son siècle. Ou parce que, y méprisant les vérités laissées par le temps, celles de Voltaire par exemple, à propos du siècle de Louis XIV, on oublie que les titres ne servent à rien pour la postérité et que le nom d’un homme qui a fait de grandes choses impose plus de respect que toutes les épithètes.
En haut, dans la foulée, les Barbies pleureuses nous firent l’amitié d’improviser un second spectacle.
Habillées en âmes chauvines ulcérées, en islamistes révoltés et en patriotes de la 25e heure repartant en guerre, elles avaient larmoyé, sangloté et même tremblé de rage après le refus de Nicolas Sarkozy, à Alger même, de s’excuser pour les crimes de la colonisation.
Elles furent sublimes de duplicité ! Leurs exaspérations relevant de la tartuferie avaient ce quelque chose de sordidement factice auquel s’identifie si brillamment notre régime.
On aurait dit de l’amour pour le pays, de l’attachement à Novembre, de la compassion pour les victimes des hordes coloniales !
On aurait dit des âmes affligées.
J’observais avec quel talent l’une d’elles, habillée en chef de gouvernement, exigeait, les yeux en larmes, que la France s’excusât pour ses crimes entre 1830 et 1962 et, dans le même temps, avec une splendide magnanimité, dispensait les assassins terroristes, du pays ceux-là, de cette même repentance pour des meurtres plus récents ! Comme si ce n’était pas dans la même chair que le couteau fut planté.
Elles interprétaient avec une telle virtuosité le rôle d’exubérants gardiens de la mémoire et de l’honneur du drapeau, qu’on en oublia qu’elles furent muettes quand cette même mémoire fut souillée par Rabah Kébir, annonçant que le FIS s’inspirait du PPA, s’amusant à l’odieux parallèle entre le parti de la haine et celui du sacrifice, entre Madani Mezrag et Rabah Bitat, entre le fils de Hassan El Banna et le père du FLN. Entre l’assassin et le libérateur.
Nos Barbies pleureuses avaient oublié de pleurer en ce moment là.
Je n’ai entendu aucune de leurs voix mortellement nationalistes, ni même d’ailleurs celle des anciens maquisards qui semblent toutes converties à l’art du possible, je n’ai entendu aucune d’elles protester de ce que Boudiaf soit assimilé à Naegellen. Le premier avait interdit le FIS pour sauver une idée de la République. Le second avait interdit le PPA pour sauver l’occupation coloniale.
Mais comme toujours, elles en firent trop.
C’est le péché des pleureuses : l’excès de larmes.
Alors, le père d’un lycéen qui manifestait, les interpella : « Le peuple n’a-t-il pas autant besoin d’une repentance pour les crimes commis avant l’indépendance que pour les injustices qu’il endure depuis 1962 ? Car vous, messieurs, qui vous pardonnera ? »
Pour reprendre la formule de Jules Renard, on se repent toujours des torts irréparables, des torts qu’on a eus envers des gens qui sont morts. À quel droit ouvre donc le statut des vivants ?
Les Barbies pleureuses ne savaient quoi répondre au père du lycéen.
Une universitaire, accompagnée de sa mère, vieille résistante, se leva alors et répondit :
« L’occupant français n’a pas laissé que les blessures, les deuils et l’écrasement de la personnalité. Il a aussi pondu les oeufs de la future dictature des Frères Ali Gator. Oui, les pouvoirs totalitaires qui se sont succédé à la tête du pays depuis 1962 ne sont rien d’autre que la progéniture hybride de l’occupant. Ils en ont hérité l’art du mépris et la science de l’abaissement.
Il faudra bien qu’un jour on se penche sur la relation filiale entre colonialisme et dictature. »
Quel génie ! Novembre, ce ne serait plus seulement revendiquer la repentance de la France coloniale, ce serait, aussi, obtenir celle des régimes joumloukistes.
L’universitaire qui apostrophait nos Barbies pleureuses me fit penser, de nouveau18, à Jacques Derrida, le philosophe disparu, l’enfant d’Alger qui deviendra par la suite l’un des plus célèbres penseurs contemporains : « Possible ou impossible, le pardon nous tourne vers le passé.
Il y a aussi de l’à-venir dans le pardon. Nous aurions, me semble-t-il « contre l’oubli », un premier devoir : pensons d’abord aux victimes, rendons-leur la voix qu’elles ont perdue. Mais un autre devoir, je le crois, est indissociable du premier : en réparant l’injustice et en sauvant la mémoire, il nous revient de faire oeuvre critique, analytique et politique. Citoyens de l’État dans lesquels nous vivons ou citoyens du monde, au-delà même de la citoyenneté et de l’État-nation, nous devons tout faire pour mettre fin à l’inadmissible. Il ne s’agit plus seulement alors du passé, de mémoire et d’oubli. »
L’éminent intellectuel, qui porte un regard charnel et émouvant sur son pays natal dont il reconnaît à l’héritage qu’il en a reçu « quelque chose qui a probablement inspiré mon travail philosophique », avait tout résumé : « Nous n’accepterons plus de vivre dans un monde qui non seulement tolère les violences illégales mais, viole la mémoire et organise l’amnésie de ses forfaits.Notre témoignage critique doit transformer l’espace public, le droit,
la police, la politique de l’archive, des médias et de la mémoire vive. »
Et l’homme, regardant les Barbies pleureuses qui continuaient de se lamenter, répétait inlassablement sa question: « Et vous messieurs, qui vous pardonnera ? »
MatinDZ
Le Réseau Arabe d'Information sur les droits de l'Homme (ANHRI) "dénonce l'interdiction par les autorités policières algériennes, pour la deuxième année consécutive, de l'édition, la publication et la diffusion du livre du grand journaliste algérien, Mohamed Benchicou, "Journal d'un homme libre".
ANHRI relève que "cette interdiction intervient quelques jours avant l'ouverture du 13ème Salon international du livre d'Alger, qui aura lieu du 27 octobre au 5 novembre 2008, empêchant ainsi le livre du journaliste algérien de participer à ce salon."
L"ANHRI poursuit :
"C'est pour la deuxième fois que les autorités policières algériennes recourent à une censure aussi flagrante. A la même période de l'année dernière, ces mêmes autorités ont interdit la publication du livre du même auteur "Les geôles d'Alger". Cette action est une atteinte à la liberté d'édition et une violation caractérisée de la constitution algérienne qui subordonne la censure ou la saisie à une décision judiciaire. L'interdiction de l'édition et de la diffusion du livre de Benchicou s'inscrit dans le cadre d'une série de restrictions et de harcèlements graves menés par le gouvernement algérien contre Benchicou qui a été emprisonné durant deux ans, entre 2004 et 2006.
Le journal "Le Matin", dont il était le directeur, a été suspendu il y a deux ans en signe de représailles du gouvernement algérien contre Benchicou à la suite de la publication, en 2004, de son livre, "Bouteflika, une imposture algérienne", dans lequel il avait stigmatisé avec courage et vigueur la prolifération de la corruption en Algérie sous le règne du Président algérien Abdelaziz Bouteflika.
L'ANHRI considère que l'interdiction de l'édition du livre de Benchicou atteste la justesse des thèses du journaliste algérien qui dénonce l'absence de loi et le règne de l'oppression et de la corruption en Algérie. L'ANHRI tient à assurer Benchicou que son message est passé et que nous le soutenons et l'appuyons fermement."
Je viens de lire Le journal d'un homme libre de Mohamed Benchicou .
Je lui ai consacré une critique sur mon blog L'or des livres, reprise sur mon blog personnel sur le site Mediapart, sous le titre "Mohamed Benchicou: de l'ombre à la lumière".
Emmanuelle Caminade ( une démocrate que vous avez déjà croisée sur "France Démocrate")
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