Evènement du jour, des centaines de Palestiniens dont 27 femmes vont recouvrer la liberté. Cela n'aura jamais pu avoir lieu si le soldat israélien Guilad Shalit n'avait pas été capturé dans le cadre d'une opération militaire parfaite préparée depuis plusieurs mois et si le secret de son lieu de détention n'avait pas été gardé secret pendant près de 5 ans malgré les moyens les plus sophistiqués utilisés par l'armée israélienne et malgré la torture à mort de dizaines de combattants du Hamas par l'armée égyptienne en 2006 et durant l'opération "plomb durci".
Tous les Palestiniens ne seront pas libérés, ni toutes les femmes. On ne peut pas négliger l'effort fait de part et d'autres et percevoir cela comme un geste fondamental en direction de la Paix mais pas de quoi éliciter le premier ministre israélien comme l'a fait Sarkozy.
Israël a menti. Tous les enfants palestiniens emprisonnés en Israël ne seront pas libérés. Toutes les femmes non plus, apprend-on aujourd’hui. Et bon nombre de ceux qui seront libérés ne pourront pas rentrer chez eux mais seront déportés ailleurs. Voici un exemple de prisonnier libéré, qui en dit long sur les méthodes israéliennes : Matricule 59446799, Ali Abd Allah Salem Amariya, de nationalité israélienne, né en 1975, arrêté le 24 novembre 1988 à l’âge de 13 ans, condamné à 40 ans de prison, et donc emprisonné depuis près de 29 ans.
j'ai fait le choix volontaire de parler plutôt des Palestiniens libérés dont on ne sait rien sur eux.
Pour procéder à une arrestation, les Israéliens ne prennent pas de gants.
http://www.dailymotion.com/video/xha8q3_enfant-palestinien-arrete-par-israel_news
1 commentaire:
Libération du tankiste Shalit, un des artisans du massacre de Gaza
On ne peut que se féliciter, sur le plan humain, de la libération de l’« otage » Gilad Shalit, rendu à sa famille et à ses proches après cinq ans de captivité. On peut toutefois s’étonner de la place accordée à cet événement par nombre de médias, avec des envoyés spéciaux dans son village natal, attendant son retour, interrogeant les habitants, partageant l’émotion générale. Si la joie des Palestiniens est également montrée – et c’est une bonne chose –, on partage en revanche rarement celle d’une famille précise, celle d’une femme retrouvant son mari (certains prisonniers croupissaient dans les geôles israéliennes depuis plus de trente ans – j’ai bien dit trente ans –, un tiers ont été arrêtés avant les accords d’Oslo de 1993), d’un fils retrouvant son père dont il ne se remémore même pas le visage. L’une des remarques qui reviennent sans cesse dans les médias est que ces gens que l’on libère ont « du sang sur les mains ». Il est étonnant de voir ainsi repris l’un des thèmes de la propagande israélienne, qui parle, elle, de « sang juif sur les mains ».
Oui, nombre de prisonniers ont participé à des actions contre des militaires et même des civils israéliens. C’était aussi le cas des combattants du Front de libération nationale (FLN) algérien et du Congrès national africain (ANC) sud-africain : tous deux ont menés des actions armées, tous deux ont commis des actes « terroristes » (attaques contre des cafés, des civils, etc.). Nelson Mandela, présenté aujourd’hui comme une sorte d’icône du pacifisme, était considéré comme un terroriste par les Etats-Unis et le Royaume-Uni ; Amnesty International avait refusé de l’adopter comme « prisonnier de conscience » parce qu’il prônait la violence. La question essentielle qui ne sera pas posée : est-ce que l’attaque contre Gaza de décembre 2008, durant laquelle des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ont été commis, ne signifie pas que l’armée israélienne a « du sang sur les mains » ? Sans parler de l’invasion du Liban de 1982, qui a fait des milliers de victimes civiles, ou de la guerre contre ce même pays en 2006, qui a causé 1 400 morts. L’un des arguments les plus fallacieux utilisés concernant les prisonniers palestiniens est qu’ils sont passés devant des tribunaux, qu’Israël est un pays démocratique, que sa justice est indépendante, etc. Tous ceux qui connaissent un peu le système judiciaire de ce pays savent que cela est parfaitement faux – sans même parler des prisonniers “administratifs”, que l’on maintient en détention sans procès, mais « légalement ». Ce serait un sujet intéressant pour les médias d’enquêter là-dessus.
Pour revenir sur l’émotion qui semble saisir les médias occidentaux devant la libération de Shalit, espérons qu’ils feront preuve de la même compassion pour le Franco-Palestinien Salah Hamouri, emprisonné depuis bientôt sept ans à la suite d’un procès qui était ainsi résumé par Alain Juppé, ministre français des affaires étrangères : « Je déplore que les autorités israéliennes n’aient pas pris de décision de remise de peine, d’autant que les aveux faits à l’audience n’ont été corroborés par aucun élément de preuve. Je mesure la peine de sa famille, alors qu’il est à présent en âge de s’investir dans des études. Je comprends également que l’intéressé a fait le choix de ne pas solliciter de demande de grâce. C’est une attitude respectable. » Et que de nombreuses chaînes de télévision couvriront en direct sa libération..
Alain Gresh
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