On a tous eu la chance ou la malchance lors d'un appel à un opérateur téléphonique ou à un service de maintenance de tomber sur une voix exotique. Pour moi, le jeu consiste à deviner d'où vient la voix: Irlande, Ile Maurice, Sénégal, Maroc ou tout simplement le centre de la France.
Bientôt, il va falloir se familiariser aux voix des prisons françaises.
On a connu la délocalisation à l'étranger pour réduire le coût du service et voilà qu'aujourd'hui on parle de délocaliser à 2 pas de chez moi dans une prison pour femmes. Les syndicats commencent à gronder non parce qu'on va exploiter un peu plus et un peu mieux les prisonnières payées entre 45 et 70 % du smic mais parce que la concurrence va être déloyale.
Moi j'aurai une pensée pour ces prisonières privées de téléphone portable, vacances au bord de la mer, voiture, thalasothérapie se mettre à vanter le mérite de tel téléphone, vendre des billets d'avion ou des séjours à l'étranger.
C'est un peu comme demander à un musulman de servir des repas en plein Ramadan qui commence au fait demain.
Alors préparez vous à entendre au téléphone :' allo, bonjour madame, je m'appelle Carole .
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Faites moi confiance, je sais de quoi je vous parle, j'en ai même une chez moi.
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En attendant les centres d'appels dans les prisons de Birmanie, de Chine ou d'ailleurs.
A quand un fort boyard avec des prisonniers ou un secret story avec des prisonniers et prisonnières
cet article du progrès lyon du 30 Août 2008
L’Administration pénitentiaire (AP) envisage d’installer à titre expérimental deux centres d’appel téléphoniques dans des prisons pour donner du travail aux détenus, a révélé vendredi la CGT, faisant part de ses « inquiétudes » et de son « opposition ». «Si nous comprenons l’enjeu pour la réinsertion et la socialisation des détenus que peut représenter le travail en milieu carcéral, les explications qui nous ont été données ne permettent pas de lever nos inquiétudes légitimes sur l’impact que ce projet pourrait avoir », affirment dans un communiqué commun trois branches de la CGT. Selon Xavier Burot, secrétaire fédéral CGT en charge des centres d’appel, ces projets pourraient concerner la centrale pour femmes de Rennes, où 15 à 20 postes seraient créés pour prendre les rendez-vous des commerciaux d’une entreprise, et une autre prison où serait installé un standard de renseignements téléphoniques. «Dans le secteur des centres d’appels, l’apparition d’un nouveau concurrent à bas coût (le salaire d’un détenu pour ce type de travail serait situé entre 45 % et 70 % du SMIC) et sans les garanties offertes par le Code du travail, accentuera la pression exercée, déjà forte en raison des délocalisations, sur les salariés du secteur », dénonce la CGT dans son communiqué. «Cela ternira encore un peu plus l’image du métier de télé-opérateur déjà fortement mis à mal par le comportement de certains employeurs du secteur », ajoute la CGT, qui relève que ce travail n’apportera pas aux détenus « une nouvelle qualification, pourtant essentielle à la préparation à la sortie », sans compter le « stress particulièrement important » de ce métier.