Vendredi 23 Octobre minuit
Désolé mais mon net book est tombé en panne cet après midi après avoir envoyé sur daylimotion 4 vidéos sur les 14 en attente depuis Latakia ;
Résumé :
Nous sommes arrivés à Gaza strip frontière vers 17h hier après-midi, Jeudi 21 Octobre vers 17h ;
Le matin nous sommes partis de l’hôtel Swiss à Al Arich vers 11 heures, avons récupéré les véhicules au port de Al Arich, puis avons pris la route à 2 chaussée pour Rafah gate ; nous avons franchi la frontière dans la foulée et sommes arrivés sur le grand parking de la frontière de Gaza strip vers 15 heures 30 ;
Accueil super, de nombreuses personnes, congratulations multiples et pour moi premier contact avec mes 2 collègues de ISM Gaza ;
- France 2 était présent ; amusant non ?
- Discours, embrassades, certains se sont agenouillés pour poser leur front sur le goudron, prière du soir et vers 18h nous repartons pour faire les 25 derniers kilomètres du 5ème convoi de Viva Palestina ;
Ces 25 kilomètres là je ne les oublierai jamais : un mélange d’émotions très forte devant cette immense foule qui s’est massée de par et d’autre de la route, une foule avec beaucoup d’enfants
- savez vous que 80% de la population de Gaza a moins de 20 ans ?
des enfants qui bougent, qui traversent la route alors que nous roulons dans la nuit avec un trafic très important , des voitures qui doublent à gauche, à droite, qui bouchonnent, qui freinent au dernier moment, les triporteurs qui doublent en passant sur les talus à droite
- non je ne suis pas venu à Gaza pour écraser un enfant, attention je ne dois pas écraser un enfant
émotions et angoisse permanente d’un accident routier ;
mais au final, tout s’est bien passé et tout le convoi arrive à Gaza sans le moindre incident !
foule, foule immense, parking fermé, arrêt du moteur , stop ! c’est fini …
on prend les bagages et le bus pour aller à l’hôtel et dormir ; c’est l’hôtel Palestine, le même que quand je suis venu en Juin 2009 avec des amis de Haute Loire ;
ce matin, vendredi 22 Octobre, 10h départ en excursion officielle, au programme le camp de Djaballiah, mais d’abord la visite des destructions ;
Au bout d’un kilomètre je profite d’un arrêt non prévu pour sauter hors du bus, je ne pouvais rien filmer, j’engueule le type de la sécurité qui voulait me faire remonter dans le bus, je fonce vers le pick up des soldats, demande au chef la permission de monter à l’arrière et il dit … oui !
- magie du canon XL2, il est beau, il fait pro, et l’époque est vraiment à la « médiatisation » ;
bref je ferai toute l’excursion sur le plateau du pick up, arrimé au sol par 2 soldats sympa et compatissants , et ainsi je tourne des impacts de balle et de rocket un peu partout, sur l’école du camp entre autre, la frontière israélienne , eh oui Gaza strip est étroite à certains moments, mais elle est reconnaissable à l’immense pylône rouge qui doit être un relais de communication, et les soldats me le répètent , les juifs sont là, c’est delà que les juifs sont venus quand ils ont attaqués ;
- j’imagine l’angoisse permanente des gens qui habitent dans ce camp sous le feu possible des israéliens ; j’exagère ? on va en reparler …
- ah oui, si un jour vous devez acheter un véhicule à Gaza, évitez les pick up de l’armée, à mon avis les plaquettes doivent faire 5000 kilomètres et les disques doivent être morts à 20 000 … ils en ont eu du boulot les 2 soldats pour que je ne me vautre pas dans la poussière ;
13 heures, c’est l’heure du bon repas au bord de la mer, on nous offre des casquettes, un tee shirt, puis à la fin, monsieur Ismael Haniyeh arrive, c’est l’heure des discours qui commence…
Je trouve un pretexte pour rentrer à l’hotel, et j’envoie mes vidéos en attendant mes 2 collègues de ISM – Gaza, Addie et Vittorio ;
- Addie est un jeune anglais de Manchester qui vit à Gaza depuis quelques années
- Vittorio est un bel italien qui vit lui aussi à Gaza ;
- Et en les attendant je vais discuter avec C… , qui vit elle à Rafah depuis 5 mois, qui écrit un livre et est aussi journaliste, et qui va me raconter plein de choses très intéressantes sur la vie au quotidien ici à Gaza Strip ;
- Et puis A… arrive, une photographe indépendante qui survit elle à Bethleem depuis 7 ans en faisant des missions ponctuelles pour l’UNWRA, dont une mission dans un camp ici à Gaza ;
Voila j’ai beaucoup écouté, questionné, fait préciser et j’ai appris en 5 heures de temps beaucoup de choses sur la réalité de Gaza, sur la vie quotidienne ici à Gaza ;
Je n’ai pas envie d’attaquer ici et maintenant une synthèse de tout ce que j’ai appris, d’abord parce qu’il est une heure du matin et que je suis fatigué et ensuite parce que j’ai envie de vous faire partager d’abord les dangers quotidiens de la vie à Gaza ;
Et ici vivre est dangereux, au premier sens du terme ;
Grâce à des fous furieux criminels , dans l’impunité totale vous pouvez perdre la vie, d’une balle de sniper, vous pouvez devenir infirme le restant de votre vie comme ce journaliste qui est venu nous remercier sur son petit fauteuil roulant , les 2 jambes en moins fauchées alors qu’il exerçait son métier par un tir de char, ou ce jeune homme qui est venu me demander dans le hall de l’hôtel de rencontrer un médecin du convoi par ce qu’il a dans le cou des éclats de schnarpel qui lui tordent la bouche et lui provoquent des tressaillements permanents …
Voila je remercie ici chaleuresement A… et C… qui m’ont beaucoup appris sur la vie ici, à Gaza et j’enchaine en disant que Addie et Vittorio sont 2 types formidables qui en plus des activités humanitaires quotidiennes qu’ils ménent, s’impliquent aussi dans des manifestations beaucoup plus et immédiatement dangereuses ;
Demain, je vous raconterai les buffer zones, les 3 miles des pécheurs, et je vous parlerai aussi des tunnels et de leur importance dans la vie de ce petit territoire, des F16 ces avions utilisés pour tuer n’importe où et à n’importe quel moment, et pourquoi pas du prix des voitures ici à Gaza ;
Bonne nuit, cordialement, amicalement, bises, cl g