dimanche 3 avril 2011

Ce n'est pas un rêve.

photo Christiane Raffin
Hier à Lyon, un buste à l'effigie de Martin Luther King a été inauguré  dans le 3ième arrondissement de Lyon  à 11h, en présence de diverses personnalités "Thierry Philip maire du 3 ième arrondissement, de Mark Schapiro, Consul des Etats-Unis, de Christian Delorme, président de l’Hospitalité d’Abraham, de Jean-Louis Touraine, député du Rhône et Premier Adjoint au Maire de Lyon et du sculpteur de l’oeuvre, Cornelius Ricman.


La cérémonie s'est déroulée en face de la bourse du travail, place Eugène-Varlin.
Le lieu n’a pas été choisi au hasard, car c’est à cet endroit que fut accueilli Martin Luther King, prix Nobel de la Paix en 1964, lors de son passage historique à Lyon, le 29 mars 1966.

Son fameux discours "I have a dream " fut récité au moment de dévoiler le buste  créé par le sculpteur Suisse Cornelius Ricman et  qui fut offerte à la ville de Lyon par l’association l’Hospitalité d’Abraham dont le représentant à Lyon est Christian Delorme

La chorale Parousia  entonna un gospel ' We shall overcome" "nous triompherons. La municpalité du 3 ième  n'a pas hésité à faire  appel à cette chorale pas du tout laïque pour accompagner cette cérémonie citoyenne dans une ville de gauche tout comme l'arrondissement. D'autant plus surprennant que la bourse de travail est un haut lieu de la laïcité.  

Les personnalités présentes ont insisté sur le message de non violence dont on a bien besoin en cette année 2011 mais personne n'a trouvé choquant la présence de cette chorale  liée de très près à l'église évangelique baptiste  de John wilson.
Cette inauguration marque l'anniversaire de son assassinat le 4 avril 1968 à Memphis.

le 29 mars1966, Martin Luther King  prononça un discours dans ce lieu symbole de la lutte ouvrière qu'est la bourse du travail de Lyon. Ce dernier prononça les paroles suivantes lors de son élocution:« Un jour viendra où l’on fera un soc de charrue avec les épées, où les nations ne se dresseront plus les unes contre les autres. Ce jour-là, le lion et l’agneau pourront se tenir l’un près de l’autre, sans s’effrayer.«

Il proclame : "Depuis l'abolition de l'esclavage, les noirs américains ont été exploités mais actuellement une possibilité de révolution non violente a fait son apparition. Notre lutte se pousuivera et nous triompherons un jour."


Accueilli par 5000 personnes à la Bourse du Travail ,Il y a de nombreuses personnalités comme le cardinal Billot, le pasteur Roger, le grand rabbin KLING. Cette rencontre a été organisée par deux cent soixante dix associations.


C’est la seule grande ville de province de sa tournée européenne, qu’il retient pour « sa résistance à toutes les formes de racisme, son esprit de tolérance et sa capacité à se dresser pour les grandes causes« . Malgré l'ovation populaire que reçut le prix nobel de la Paix , il y eut un absent de marque, le maire de Lyon de l'époque , Louis Pradel de centre droit . La visite fut honteusement ignorée par l'équipe municipale.






références utilisées pour réaliser cet article: lien1, lien2





Pour rappel , l'inauguration le 4 avril  2009 par le maire de Lyon d'une stèle en souvenir de la visite de Martin Luther King à Lyon le 29 mars 1966




et un lycée de Lyon en 2009 auquel on associa le nom du prix nobel mais il existe dans la région Lyonnaise de nombreux lieux notament à Vaulx en velin  'école primaire et maternelle 'auxquels le nom du pasteur a été associé






2 commentaires:

Tahar, coeur de lyon a dit…

Lyon et les groupes religieux:

Gérard Collomb, maire de Lyon

« Mon rôle est de réunir les forces vives de la cité et de les faire travailler ensemble pour améliorer la qualité de la vie. Les représentants des cultes en font partie »

Q. L'association Lyon Concorde et solidarité a été créée en 2002. Cette instance développe depuis un partenariat officiel entre les religions et la mairie, orienté vers l'apaisement des conflits et le « vivre ensemble ». Retour sur « investissement », monsieur le maire ?

R. En préambule je préciserai que Concorde et Solidarité n’est pas une association au sens formel du terme. Elle n’a pas de structure juridique officielle. C’est avant tout un état d’esprit qui réunit les représentants des différents cultes présents à Lyon et moi-même : le Cardinal Philippe Barbarin (Archevêque de Lyon), Joël Rochat (Président de l'Église Réformée de Lyon), le Pasteur Jean-Frédéric Patrzynski (Église luthérienne), le Pasteur John Wilson (Église évangélique baptiste, représentant les Églises évangéliques), le Père Athanase Iskos (Église orthodoxe grecque, délégué pour les communautés orthodoxes), le Révérend Chris Martin (Église anglicane), le Père Isaac Hekimian (Église arménienne apostolique), le Grand Rabbin Richard Wertenschlag et le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane.

Il existait à Lyon un groupe baptisé"G9", rassemblant les responsables religieux de la Ville et travaillant sur les questions de l'interreligieux. L'ouverture de ce groupe à la présence d’un responsable politique, le maire de Lyon, a donné naissance à Concorde et Solidarité après un incident malheureux qui s’était produit dans la ville contre la synagogue de la Duchère en 2002. L’ensemble des représentants des cultes et moi-même avons souhaité nous mobiliser collectivement pour promouvoir « le vivre ensemble » et condamner ainsi toute agression contre un lieu de culte, un ministre d’un lieu de culte, un croyant ou contre le culte lui-même.

Concorde et Solidarité est donc un lieu moral, un état d’esprit. Il s’agit de permettre et de favoriser le dialogue entre les différentes religions, de nous rencontrer, de mieux nous comprendre. Et il était important d’ailleurs que les représentants des cultes puissent rencontrer ce nouveau Maire de gauche, le laïc que je représentais, et comprendre que nous partagions la même ambition et le même état d’esprit. A savoir que c’est par le dialogue, en se rencontrant, en échangeant sur des problématiques communes que nous pouvons éviter les affrontements, et accompagner de façon tout à fait apaisée la concorde dans la Cité. .



Depuis 2002, ce dialogue fonctionne bien. Nos rencontres sont conviviales, constructives. Chacun a pu apprendre à mieux se connaître et à se sentir dans une démarche véritablement partenariale. Je suis d’ailleurs particulièrement heureux de constater que ces rencontres régulières ne sont pas provoquées par des incidents inter-religieux mais avant tout par la volonté de se rencontrer et d’avancer ensemble. C’est un des éléments particulièrement positif que je retiens de ces six années.



Pour finir, je dirai donc que notre ambition avec Concorde et Solidarité n’est pas de calculer le « retour sur investissement » relatif à la création de ce collectif, mais procède d’une volonté plus large d’impliquer tous les acteurs de la société civile, religieuse, professionnelle… dans cette démarche du mieux vivre ensemble que je préconise en tant que Maire de Lyon.

Tahar, coeur de lyon a dit…

Q. Six ans après la création de Lyon Concorde et Solidarité - et au delà d'une réponse « « langue de bois » -diriez-vous que les religions sont une ressource ou un problème? Diriez-vous que la diversité religieuse est une cause d'affrontement ou une richesse à partager ? Ou les deux...



Pour moi les religions ne sont ni une ressource ni un problème. Il ne s’agit pas pour les représentants politiques de les instrumentaliser, d’utiliser les cultes, leurs représentants pour se valoriser. Ma responsabilité en tant qu’homme politique, en tant qu’élu, est de permettre que chacune d’elle puisse avoir sa place dans la Cité. Mon mandat à un fondement laïc, humaniste, je ne crois donc pas que le rôle d’un Maire soit de se positionner officiellement, publiquement sur le fond de la religion, sur son sens positif ou négatif. Mon rôle est de réunir les forces vives de la Cité - et les représentants des cultes religieux en font partie- , les faire travailler ensemble pour améliorer la qualité de vie dans la ville. Nous avons la chance à Lyon d’avoir une forte tradition œcuménique, interreligieuse, une histoire humaniste et je me réjouis donc fortement que cela se prolonge à travers Concorde et Solidarité notamment.



Q. Qu'est-ce qui a changé dans les rapports entre la mairie et les communautés religieuses avec le développement de Lyon Concorde et Solidarité ?



R. Je n’utiliserai pas le terme de changement ni de développement pour Concorde et Solidarité. Nous avons avancé dans la connaissance mutuelle des uns et des autres, mais l’état d’esprit est le même, il n’a pas changé depuis l’origine.



Q. Nous sommes confrontés à un immense défi : comment vivre ensemble avec nos différences sans dissoudre ce vivre ensemble dans nos différences ni nos différences dans le vivre ensemble. En quoi Lyon Concorde et Solidarité apporte-t-il des éléments de réponse à cette question ?



R. A vrai dire, quand on connaît bien les mondes religieux, les différents cultes, je crois qu’aucun d’entre eux n’est prêt à laisser dissoudre ni dénaturer ses convictions et ses valeurs. Par contre pour chaque religion, le point commun est de dire qu’il faut respecter l’autre et ses valeurs. On retrouve d’ailleurs cette conviction dans le discours humaniste. La tolérance, la découverte de l’autre sont des éléments essentiels dans chaque religion. Ce qui laisse la place à la différence. Concorde et solidarité n’a pas d’autre ambition que de permettre à chacun de s’exprimer, d’exister en tenant compte du groupe et des autres.



Q. Vos homologues de France ou d'ailleurs, s'intéressent-ils à Lyon Concorde et Solidarité , monsieur le maire ?



R. L’histoire, l’identité de chaque ville a conduit à des pratiques différentes dans plusieurs villes. Ces expériences des autres villes sont évidemment précieuses, et nous nous y sommes intéressés, mais je crois que dans ce domaine chacun doit suivre sa propre voie, avoir ses propres pratiques. Il me semble difficile de vouloir favoriser le dialogue en imposant un schéma ou une démarche « toute faite ».

Mais au-delà des autres villes, des autres représentants politiques, je me rends compte surtout aujourd’hui combien la question du dialogue inter-religieux est présente dans notre société et que de plus en plus de personnes s’y intéressent et cherchent à le favoriser. Et je ne peux que m’en réjouir.


les 2 commentaires sont extraits de l'article http://demo40.c2net.eu/index.asp?a=13600&b=S&n=28