Plus blanc que blanc, tu meurs |
Revenons à ce rapport de Médiapart qui a fait l'effet d'une bombe à retardement
les liens de Mediapart sur le sujet : lien1
Laurent Blanc pris en flagrant délit de mensonge : http://www.lepost.fr/article/2011/04/29/2480103_laurent-blanc-et-l-affaire-des-quotas-avec-le-nom-que-j-ai-je-trouve-ca-moyen-de-faire-des-gros-titres-faciles.html
Aujourd'hui, il confirmait ses propos en s'excusant; trop tard
http://www.rtl.fr/actualites/sport/football/article/quotas-7681958320/commentaires
http://www.ledixsport.com/Football/Equipe-de-France/Pour-Blanc-ses-propos-ont-ete-mal-interpretes-300446390.html
http://www.mediapart.fr/journal/france/290411/quotas-dans-le-foot-la-verite-au-mot-pres
en commentaire, plusieurs articles relatifs à cete affaire, ainsi que le détail des conversations
5 commentaires:
Roger Bambuck: «le sport français est en très grand danger
recordman du monde du 100 mètres, et ministre des Sports de 1988 à 1991, Roger Bambuck réagit aux révélations de Mediapart sur le principe de quotas discriminatoires officieux approuvés par certains dirigeants du football français, dont le sélectionneur Laurent Blanc, pour limiter le nombre de joueurs noirs ou arabes.
Comment accueillez-vous les révélations de Mediapart ?
Ma première réaction, c'est l'incrédulité. Si ce n'était pas Mediapart, j'aurais pensé que les journalistes voulaient faire du buzz avec un sujet déjà énormément instrumentalisé. Ceci étant, la question du déterminisme en matière de sport est quelque chose de récurrent. Dire qu'un Noir serait plus physique ou courrait plus vite, c'est comme dire qu'un juif est un meilleur banquier. Tout ça est tellement à l'opposé des valeurs universelles du sport. Imaginer des quotas, c'est imaginer un football pour les Caucasiens et un football pour les autres. La distinction se fait par le talent, l'habileté, le travail. L'imaginer en fonction de la naissance, c'est une autre société, mais pas celle que je souhaite. Ce serait en outre un incroyable retour en arrière: souvenez-vous qu'au début du XXe siècle, les Noirs étaient interdits de jouer au foot dans les clubs de championnat.
Les instances du football évoquent la question problématique des binationaux pour justifier leur politique...
Cette question de la nationalité sportive est en débat à la Fifa depuis que Ferenc Puskas a joué pour la Hongrie puis pour l'Espagne. Mais c'est tout de même étrange d'être dans un pays qui accorde la nationalité selon son bon vouloir, mais qui ferait en sorte que les jeunes joueurs de foot gardent une nationalité à vie. Pourquoi y aurait-il un particularisme de la citoyenneté française pour le football? A mon époque de ministre, il y avait un quota de joueurs étrangers par clubs, puis le débat portait sur l'existence de joueurs non-communautaires. Des distinctions qui ne répondent à rien d'autre qu'une logique d'apartheid, et qui tombent peu à peu. Mais jamais il ne pouvait être imaginé de discriminer à l'accueil de centres de formation.
Vous estimez donc que la Fédération fait fausse route?
Aujourd'hui, le sport français est en très grand danger s'il n'accomplit pas sa mission première, qui est d'assurer à tous les individus l'égalité des chances. Il doit promouvoir l'être humain, et pas justifier des quotas répondant à l'intérêt économique. Ce serait considérer que les non-blancs ne font pas partie de l'humanité. On s'est battu pendant tout le XXe siècle pour cela. Désormais, il nous faut encore mener un combat contre les stéréotypes dans la représentation sociale. Quand j'étais ministre, Joseph-Antoine Bell (ancien goal camerounais) disait qu'il ne pouvait pas y avoir de gardiens noirs en équipe de France. C'est arrivé depuis. Mais on voit encore très peu de dirigeants non-blancs dans les instances ou dans les clubs, ni même d'entraîneurs. Il faut lutter contre un effet de caste, dans l'ambiance actuelle post-identité nationale, où certains vont chercher dans les relents de l'âme humaine de quoi appuyer leurs prises de position.
Chantal Jouanno décide d'ouvrir une enquête
La ministre des sports Chantal Jouanno demande à la Fédération française de football (FFF) de «faire toute la lumière», après les révélations de Mediapart jeudi 28 avril sur la mise en place d'une politique discriminatoire visant à réduire le nombre de joueurs noirs et arabes au sein des équipes de France de foot. «C'est inimaginable parce que c'est contraire à l'histoire et à l'esprit de la Fédération française de foot, c'est surtout contraire à la loi et à la constitution», a réagi la ministre le soir même sur LCI.
De plus, a-t-elle poursuivi, «c'est fondamentalement contraire à l'esprit du sport parce que dans le sport, la seule sélection qui vaille, c'est les qualités sportives du joueur d'une part, et d'autre part leur éthique et leur respect du maillot. Ce n'est pas dépendant des origines, de la couleur de la peau».
La ministre indique par ailleurs dans un communiqué prendre acte « du démenti de la FFF quant à l'existence d'une telle politique et l'invite à faire très rapidement toute la lumière sur les allégations de l'article ».
Dès jeudi soir, Chantal Jouanno ouvrait la voie à une possible inspection de ses services au sein de la FFF. Elle l'a confirmé vendredi 29 avril au matin, sur l'antenne de RMC : elle va d'abord convoquer François Blaquart, le directeur technique national de l'équipe de France. Surtout, «nous allons mettre en place une mission d'inspection de la Jeunesse et des Sports pour avoir un regard neutre sur l'affaire», a déclaré la ministre.
Marie-George Buffet: «C'est contraire à toute l'éthique du sport
Marie-George Buffet, ancienne responsable communiste, a été ministre des sports de 1997 à 2002 dans le gouvernement de Lionel Jospin. Elle est actuellement députée PCF de Seine-Saint-Denis et elle réagit aux révélations de Mediapart sur le principe de quotas discriminatoires officieux approuvés par certains dirigeants du football français, dont le sélectionneur Laurent Blanc, pour limiter le nombre de joueurs noirs ou arabes.
Comment réagissez-vous aux révélations de Mediapart sur les quotas discriminatoires approuvés par certains dirigeants de la Fédération française de football?
Marie-George Buffet. Si c'est vrai, c'est contraire à toute l'éthique du sport. Parce que les critères pour sélectionner un homme ou une femme dans une équipe doivent être seulement sportifs. On doit évidemment ignorer la religion, l'origine, la couleur... Ou alors on revient des années en arrière quand des joueurs devaient lever le poing aux Jeux olympiques, ou bien à l'apartheid de l'Afrique du Sud. La France est diverse, où tous ont le droit de pratiquer un sport et donc d'être dans une sélection. Sinon, on est en train d'appliquer des théories d'un autre âge. C'est ignoble! Je souhaite que le plus rapidement possible, la Fédération française de football apporte un démenti et des éléments pour l'attester ou qu'elle s'explique. Si tout cela est avéré, cela demanderait des sanctions immédiates du ministère.
Êtes-vous réellement surprise de ces informations?
Profondément oui. J'ai entendu des choses après la Coupe du monde de 1998, parfois utopiques d'ailleurs, alors que les discriminations demeuraient, et j'ai aussi entendu les propos de Jean-Marie Le Pen. Mais là c'est d'une fédération dont il est question. Or les fédérations sont chargées de missions de service public, dont celle de porter l'éthique du sport.
Imaginez, cela voudrait dire qu'on va appliquer des quotas à tous les gosses qui sont actuellement sur le stade, à jouer au foot, au rugby, à faire de l'athlétisme ou de la gymnastique, dans mon département de Seine-Saint-Denis par exemple où il y a toutes les couleurs, toutes les origines... Rendez-vous compte! Nous sommes tous des hommes et des femmes qui vivont en France, nous sommes égaux, c'est le fondement de la République française. Ou alors il n'y a plus de morale, ni de droit dans ce pays.
On a pourtant vu ces dernières années de nombreux cas de racisme dans le football, avec parfois une complicité des instances du sport...
Qu'il y ait du racisme et de la violence dans les stades, c'est un fait, mais c'est à la société de le régler. On ne peut pas demander au sport de le faire. Que des supporters soient racistes, qu'on ait entendu des cris de singes, c'est vrai. Mais la société en est responsable. Et puis les réactions des fédérations dépendent aussi de la volonté politique d'un ministère. Elles vivent sous conditionnement du ministère, des outils politiques existent pour agir. Mais on a tellement libéré la parole xénophobe au plus haut niveau de l'Etat, c'est dans l'air du temps...
Les instances du football arguent de la question des binationaux pour justifier une partie de leur politique. Avez-vous déjà été confrontée à cette discussion?
Mais combien sont concernés? Et puis imaginons un petiot de six ans, venu en France avec ses parents, qui s'inscrit dans un club de foot, qui est répéré, qui va à Clairefontaine, et qui est contacté par l'équipe de son pays d'origine. En quoi est-ce scandaleux? La France aura alors permis de former un jeune pour les couleurs du Cameroun ou de la Côte d'Ivoire, et alors? C'est très beau. Et si cela peut choquer, alors le sport n'est plus universel, alors l'olympisme ne veut plus rien dire. Que nos jeunes soient les Messi de pays africains, on devrait trouver cela merveilleux.
article par Lénaïg Bredoux
Suite de l'article
En 1997 déjà, des anciens de la Fédération française de football rapportent que les sacs de jeunes d'origine maghrébine ont été fouillés à la recherche de tapis de prière. En aviez-vous alors été avertie?
Non. Je n'en ai jamais entendu parler. Le sport doit être comme la société, il doit être laïque, mais chaque individu doit porter ce qu'il est. Qu'on arrête de chercher l'uniformité partout. Je suis d'origine polonaise, d'autres d'origine algérienne, rien ne nous différencie.
article de Lénaïg Bredoux
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