vendredi 29 avril 2011

Misrata, ville martyre n'a pas fini de dévoiler ses horreurs

Chaque jour, nous découvrons un peu plus, les horreurs que la population civile a subi de la part des soldats de khadafi ainsi que des mercenaires qu'il a fait venir au prix fort pour massacrer sa population civile. Les témoignages sont quotidiens du moins de ceux qui en furent les témoins parceque les morts ne pourront pas parler ni les disparus. *C'est à partir des témoignages des survivants que doucement le puzzle de l'occupation de la ville par les troupes loyalistes de khadafi apparaît au grand jour. Moi-même , j'en avais eu des échos plusieurs semaines avant grâce au réseau twitter. Ces témoignages avaient été publiés mais sur cette planète, il existe une catégorie d'individus qui se considère comme de grands humanistes et qui au nom d'un anti impérialisme obsolète qui voit derrière toute intervention de l'Otan le mal absolu préférait rejeter ces témoignages, pire considérer que ces témoignages étaient mensongers et que Khadafi était un révolutionnaire, un héros du monde arabe que les mercenaires étaient une invention occidentale et qu'il ne fallait surtout pas intervenir et laisser les Libyens se débrouiler entre eux. Cette conception de la solidarité mondiale, je ne la partage pas. Partout où des civils sont menacés, les peuples du Monde se doivent de porter assistance. Nous devons en tant que citoyen du Monde partout où nous sommes soutenir les peuples du Monde quand ils subissent la tyrannie et ce droit d'ingérence est totalement ligitime.
Pour conforter mon propos, voici le témoignage bouleversant d'un travailleur Marocain otage de soldats de Khadafi sur ce qu'il a vu. Le témoignage a été recueilli par un journaliste de Libération Jean-Louis Le Touzet.

Une femme marocaine enceinte de sept mois a été maltraitée et brutalisée jusqu'à la mort par des mercenaires subsahariens pro-Kadhafi durant le siège de la ville libyenne de Misrata, rapporte mardi le quotidien français +Libération+, citant un témoin marocain.

Ahlam, qui travaillait comme cuisinière dans le restaurant Al-Elmtiaze, un établissement prisé de Tripoli Street à Misrata, a été prise en otage sur son lieu de travail, en compagnie de l'un de ses collègues, Aziz Yahya, ainsi que la famille de celui-ci.

Ce père de famille marocain, qui a survécu à ce drame avec sa femme et son fils, fait un témoignage bouleversant sur les horreurs, maltraitances ou viols qu'ils avaient subis durant leur captivité qui aura duré plus d'un mois, jusqu'à l'arrivée des rebelles.

Selon lui, le 18 mars, une vingtaine de soldats de Kadhafi ont pris d'assaut le restaurant après l'avoir mitraillé pendant de longues minutes. "Ils ont occupé les deux étages du dessus pendant trente-cinq jours, nous traitant comme des animaux, moi, ma femme Haouria, et mon garçon Amine qui a 12 ans", raconte-il à l'envoyé spécial de Libération, Jean-Louis Le Touzet.

Le deuxième jour, Ahlam, la trentaine, "a été giflée et poussée violemment par trois mercenaires qui faisaient partie du groupe des vingt, dans une pièce qui servait de salon pour prendre le thé", a dit Aziz qui a identifié parmi les soldats, trois subsahariens: "un Nigérien, un Malien et un Tchadien". Ce dernier, leur chef, était le plus cruel du groupe et s'appelait "Koula", se souvient-il.

"La cuisinière, juste avant de se faire brutaliser, a demandé au nom d'+Allah le miséricordieux+ de ne pas la maltraiter étant donné son état: elle pouvait accoucher d'un moment à l'autre. De longues minutes plus tard, les trois mercenaires sont ressortis de la pièce. La femme se tenait le ventre à deux mains, en pleurs, et c'est alors que le Tchadien s'est dirigé vers elle et lui a +shooté+ dans l'entre-jambe +comme si c'était un ballon+", ajoute-il.

"Ahlam est tombée sur le dos, décrit Aziz, puis le Tchadien l'a, à nouveau, frappée au ventre. Elle s'est mise à vomir du sang puis n'a plus bougé. Tout cela s'est passé devant mon petit (12 ans) et ma femme. On ne pouvait rien faire. Si on bougeait, ils nous tuaient", témoigne-t-il.

"Le Tchadien dit alors en arabe aux deux gars : +Trouvez une pelle sur un char et enterrez-la+. Les deux mercenaires traînent la femme par les pieds dans l'escalier en béton", a ajouté Aziz qui se souvient du bruit de la tête contre les marches. "Ils la balancent ensuite dans un pick-up, comme un sac".

Après le décès d'Ahlam, la famille Yahya a vécu le calvaire pendant plus d'un mois, jusqu'au jeudi 21 avril, jour où les rebelles ont pris le contrôle de la ville. En les voyant entrer dans l'immeuble, Aziz crie : "Je suis Marocain, cuisinier et j'ai une femme et un enfant avec moi".

Les rebelles, dans l'escalier, leur font signe de descendre et les couvrent en arrosant la rue : "On a dû courir 200 mètres pour se mettre à l'abri. J'ai cru qu'on allait mourir", poursuit-il, précisant que les soldats de Kadhafi étaient alors déjà partis.

Selon le journaliste de +Libération+, Aziz et sa famille se trouvaient lundi à la clinique Al-Hekma, et cherchaient instamment à évacuer Misrata, voire la Libye.



risques pris par les insurgés pour mettre des familles marocaines à l'abri. Plusieurs d'entre eux furent blessés lors de cette action

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