A l'image des néo-conservateurs aux idées qu'on placerait dans l'échiquier français à l'extrême droite, elle cause beaucoup morale et probité mais dès qu'on gratte la couche de vernis, on découvre un esprit mal dans peau dans la nouvelle tenue enfilée précipitament de peut être future vice présidente des Etats Unis aux côtés du vétéran du Vietnam. On pensait avoir atteint le summum de la nullité avec le duo Bush-Cheney mais là on fait mieux.
Dans cette élection pour la présidence des Etats unis, jamais une telle occasion s'est présentée pour permettre l'élection pour un président de couleur. Si à cette élection, l'électorat blanc joue la couleur plutôt que l'idéologie, s'en serait fini du rêve américain et on se retrouverait plonger dans le pire des scénarios.
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Sarah Palin, la candidate républicaine à la vice-présidence, s'est elle-même définie mercredi soir devant les 20.000 militants conservateurs réunis à l'Xcel Center de St Paul, Minnesota, comme "une maman fana de hockey sur glace (" hockey mom ") dont la seule différence avec un pit-bull est qu'elle met du rouge à lèvres". Mise en garde à l'intention de ses critiques, en particulier dans les médias. Mais ces derniers ne se sont pas (pas encore ?) laissé intimider par la sortie de la gouverneur de l'Alaska, ni par son nouveau statut de star consacré par une audience record à la télévision - plus de 37 millions de téléspectateurs ont regardé son discours, elle a fait presque aussi bien que le candidat démocrate à la présidence Barack Obama, et mieux que son rival direct, le sénateur Joe Biden, le candidat démocrate au poste de numéro deux. Jeudi matin a apporté une nouvelle moisson d'informations sur la biographie et la personnalité de la colistière de John McCain.
Sa foi d'abord.
Le Wall Street Journal (quotidien très conservateur, qui soutient McCain-Palin) révèle que Sarah a été baptisée quand elle était encore au collège, et qu'elle a fréquenté pendant vingt ans, jusqu'en 2002 au moins, l'église pentecostale de la ville où elle a grandi et dont elle a été le maire, avant d'être élue gouverneur, la Wasilla Assembly of God. Les fidèles des Assemblies of God, plus de 3 millions aux États-Unis, croient que nous sommes entrés depuis 1948 et la création de l'État d'Israël dans la "fin des temps", et se préparent à l'Apocalypse. Lors de leurs services, ils sont "possédés" par l'Esprit Saint, entrent en transes, et s'expriment dans un charabia considéré comme de "nouvelles langues " d'inspiration divine. Le pasteur de Wasilla, le révérend Ed Kalnins, explique au journal que l'Amérique livre en Irak "une guerre sainte", expression qu'a utilisée Madame Palin. En juin 2007, lors d'une visite à cette église, elle a "prié pour un plan inspiré par Dieu" pour l'Irak. Mais depuis qu'elle a été élue maire, puis gouverneur, elle fréquente une église évangélique moins sectaire et moins sulfureuse, la Wasilla Bible Church. Sa longue association avec les Assemblies of God peut quand même inquiéter quand il s'agit de quelqu'un qui pourra avoir un jour à réagir à une crise majeure au Proche-Orient.
Sa vision des États-Unis
Le Los Angeles Times confirme sa proximité, et sa sympathie, pour le Parti de l'Indépendance de l'Alaska (AIP), groupe qui prône la sécession de l'État, affiche une hostilité militante au gouvernement fédéral et se vante d'entretenir des liens avec la galaxie des mouvements séparatistes un peu partout dans le monde. Après avoir déclaré que Sarah Palin en avait été membre, l'AIP est revenu sur cette information, expliquant avoir fait "une erreur". Mais le mari de Sarah a été un membre actif de l'organisation entre 1995 et 2002, et il existe une vidéo dans laquelle le vice-président de l'AIP affirme que Sarah Palin en a bien été membre jusqu'à son élection comme maire de Wasilla, et il ne fait pas de doute qu'elle a assisté à la convention "nationale" du parti en 2000, et qu'elle y a même pris la parole pour saluer son action avant et après avoir été élue gouverneur, en 2006 et 2008. Il pourrait s'avérer embarrassant d'avoir à la tête de l'Union quelqu'un qui a sympathisé avec un mouvement ou l'a soutenu, dont le fondateur, Joe Voegler, avait proclamé en 1991 que "les feux de l'Enfer sont des glaciers au regard de ma haine pour le gouvernement américain" et dont le slogan n'est pas celui de John McCain, La nation d'abord , mais L'Alaska aux Alaskais .
Sa position sur la science
Selon The Hill , alors qu'elle était candidate au poste de gouverneur, en 2006, Sarah Palin a défendu le fait d'enseigner dans les écoles publiques la théorie "créationniste" de l'origine de l'univers - c'est-à-dire l'affirmation de la vérité scientifique du récit biblique de la Genèse et de l'origine divine de la vie sur Terre, le rejet de la théorie de l'évolution avancée par Darwin et de toutes les données scientifiques contredisant la vérité divine. "On devrait enseigner les deux théories à l'école, et permettre d'en débattre, même si cela ne fait pas partie du programme", a plaidé Sarah, qui a longtemps été active dans les associations de parents d'élèves de sa ville.
On a aussi appris qu'une fois élue maire de Wasilla, elle avait tenté de "nettoyer" la librairie municipale en y censurant les ouvrages jugés hostiles aux "valeurs" chrétiennes et aux "bonnes moeurs", sans qu'on sache si Darwin était du lot. Elle avait licencié la bibliothécaire qui avait refusé l'autodafé, avant de revenir sur sa décision en expliquant qu'elle n'avait voulu que "faire des suggestions". Mais son approche religieuse et hostile à la recherche scientifique (à la recherche génétique sur les cellules souches ou à celles sur le changement climatique, où elle ne voit qu'un complot écolo) est en contradiction avec les positions adoptées par le passé par son numéro un, John McCain, ce qui présage quelques couacs à la Maison-Blanche.
Aucune de ces "révélations" n'est bien sûr de nature à faire naître des doutes dans l'électorat conservateur. Au contraire, car ce sont des idées et positions largement partagées, et peut-être même majoritaires, dans l'Amérique profonde. Mais elles rendent moins probable encore qu'elle puisse attirer les voix d'électeurs indépendants, voire démocrates modérés, dont McCain aura besoin. À moins qu'ils ne voient en elle qu'une cheerleader (majorette), choisie par le candidat républicain pour mobiliser la droite conservatrice. Mais c'est là une suggestion que ses très nombreux nouveaux fans estiment clairement "sexiste"...
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